Une voix qui change

Méditations spirituelles 02/02/2022

Auteurs : Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire et directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Zeno L. Charles-Marcel, M.D., est directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale | Adventist World, janvier 2022

Dernièrement, je me suis rendu compte que ma voix change. J’ai besoin de m’éclaircir la gorge fréquemment. Étant professeur, je parle beaucoup. Ce changement de voix est devenu plus évident en raison du long enseignement en ligne. Faut-il considérer un tel changement vocal comme un signe dangereux ? Les changements vocaux peuvent-ils être corrigés et prévenus ?

Plusieurs pathologies peuvent être associées à des changements de la voix. Les allergies, la production excessive de mucus, et les infections de la gorge (virales ou bactériennes) peuvent entraîner un enrouement ou une perte de voix temporaire. Certains médicaments contre la tension artérielle (inhibiteurs de l’ECA et de l’ARA)1 peuvent être associés à une toux persistante et à la sensation de devoir s’éclaircir la gorge. Une production insuffisante d’hormones thyroïdiennes (hypothyroïdie) peut entraîner un enrouement et un changement de la voix. La consommation de tabac sous toutes ses formes peut entraîner un cancer de la gorge et du larynx (boîte vocale), l’enrouement étant un symptôme précoce.

La surutilisation de la voix par des encouragements, le chant ou des cris excessifs peut aussi entraîner un enrouement. Les chanteurs et les acteurs qui projettent leur voix pendant de longues périodes peuvent se retrouver avec un gonflement des cordes vocales accompagné de changements dans la qualité de la voix. Dans ce cas, il faut prévoir des périodes de repos vocal prolongées. Le reflux gastro-œsophagien (acidité) peut affecter la qualité de la voix. Les affections neurologiques telles que les AVC et les troubles du mouvement, dont la maladie de Parkinson, peuvent aussi affecter la voix. Une lésion du nerf laryngé ou des dommages causés par un traumatisme, une chirurgie de la thyroïde ou des maladies proches du larynx affectent la phonation.

Les modifications de la voix peuvent signaler qu’on a un problème de santé potentiellement dangereux, voire une tumeur maligne. Un enrouement ou un changement de voix inexpliqué doit être évalué, généralement par un oto-rhino-laryngologiste et les cordes vocales doivent être visualisées.

On peut prévenir les changements vocaux ! Il n’y a qu’à mettre en pratique les conseils d’« hygiène de la voix » suivants – une emphase sur la santé rarement abordée :

  • Évitez le tabac sous toutes ses formes, y compris le tabagisme passif.
  • Évitez l’alcool et la caféine, lesquels provoquent la déshydratation (entre autres effets négatifs sur la santé).
  • Évitez les aliments épicés.
  • Buvez beaucoup d’eau pure.
  • Apprenez la respiration abdominale / diaphragmatique et exercez-la. Elle permet une production plus efficace de la parole, et donc une moindre tension sur la voix.
  • Évitez de crier, de parler à l’autre bout d’une pièce ou au milieu d’un bruit fort.

Ces habitudes pleines de sens sont en corrélation avec les avantages du message de la santé étonnamment actuel contenu dans les écrits d’Ellen G. White :

« Une bonne utilisation des organes vocaux favorisera la santé […]. Élargissez la poitrine et renforcez vos muscles. Laissez les muscles abdominaux jouer pleinement. […] En inspirant à fond, laissez la charge de vos mots venir de cette fondation soutenue par la respiration abdominale, [et] suivez les principes de santé relatifs à l’expansion des poumons et à la culture de la voix 2. »

Nous partageons avec vous cet encouragement : « L’expression orale est un talent que nous devrions cultiver avec le plus grand soin. De tous les dons que nous avons reçus du ciel, aucun ne se révèle plus bénéfique. Par la parole, on convainc et on persuade, on prie et on proclame les louanges de Dieu ; on fait part aux autres de l’amour du Rédempteur. Comme il est important de développer cette faculté en vue d’accomplir tout le bien possible3 ! »


1 Inhibiteurs de l’ECA : inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine, tels que le captopril ou l’énalapril. ARA : antagonistes des récepteurs de l’angiotensine, tels que le valsartan ou le losartan.

2 Ellen G. White, Christian Education, Battle Creek, Mich., International Tract Society, 1893), p. 132.

3 Idem., Les paraboles de Jésus, p. 290.