Une innovation transformatrice

Méditations spirituelles 13/10/2020

Septembre 2020 / Bill Knott / Adventist World

« La meilleure expérience de dévotion, c’est la découverte d’une nouvelle idée. »

Le prédicateur s’arrêta pour scanner les visages de 150 étudiants aux études supérieures qui le regardaient, perplexes. Il répéta alors ce qu’il venait de dire – lentement – histoire d’accentuer : « La meilleure expérience de dévotion, c’est la découverte d’une nouvelle idée. »

Nous n’étions pas vraiment opposés à ce qu’il avait dit, mais nous tentions d’évaluer sa vérité par rapport à nos années d’effort pour pratiquer notre culte personnel de façon suivie. À 19, 20 et 21 ans, les étudiants sérieux dans leur foi n’entrevoient que rarement le temps qu’ils passent avec Dieu chaque jour comme un lieu d’expérimentation ou d’innovation. Une chose aussi vitale que se brancher sur le Dieu de l’univers nécessite un modèle, un rythme, une ressemblance – ou c’est, du moins, ce que nous pensions. On se lève à 5 heures du matin ; on commence la journée par une prière sincère ; on ouvre la Parole de Dieu pour passer une heure de réflexion ; et on termine par une prière informée par la lecture de la Parole. Quelle est donc cette nouvelle idée dont parlait le prédicateur ?

Avec bienveillance, il déballa son expression provocatrice. La pratique du culte personnel quotidien, nous rappela-t-il, se transforme trop souvent en une routine prévue et immuable. Les structures que nous construisons pour notre façon de prier et de lire la Parole de Dieu sont souvent construites sur le temps, et non sur la qualité : nous atteignons notre but si nous tenons le coup une heure, voire la moitié.

Mais un Dieu d’une si grande créativité, un Dieu qui a créé les complexités intriquées du cerveau humain – et qui chérit les neurones qu’il a créés – est plus facile à rencontrer lorsque nous nous passionnons pour quelque nouvelle façon de le rencontrer. La routine et le rythme ont leur place, certes, mais le Père recherche avant tout une relation vitale et dynamique avec les prodigues et les frères aînés – une relation où ce qui se produit investit en nous une nouvelle vie, une nouvelle puissance, et des occasions de croître.

Comme Luther, nous pouvons trouver la vérité de la grâce en gravissant l’escalier du rituel. Comme John Wesley, nous apprenons que nos cœurs aussi peuvent être « étrangement réchauffés » lorsque nous découvrons un amour si vaste et si profond qu’aucune catégorie ne peut le contenir. Comme Ellen White, nous pouvons commencer à pratiquer ce qu’elle a si souvent appelé « une expérience personnelle des choses de Dieu ». Au lieu de vous fier à la parole d’autrui, faites vous-même cette expérience. La pratique est un savoir issu de l’expérience. L’expérience personnelle des choses de Dieu est ce dont nous avons besoin maintenant. « Sentez, et voyez combien l’Éternel est bon (1) ! »

La curiosité sanctifiée qui demande fidèlement « Pourquoi ? », « Comment ? », et « Quand vas-tu restaurer ton peuple, Seigneur ? » obtient des réponses d’un Seigneur qui se réjouit qu’on lui demande ce que nous considérons comme des « choses difficiles ». Le récit biblique des questions fidèles formulées par ceux qui connaissaient bien Dieu
– dans Job, Psaumes, Lamentations – nous rappelle qu’un point d’interrogation (?) peut être aussi pleinement un symbole de la foi qu’un point d’exclamation (!).

Chaque fois que nous nous passionnons pour Dieu – chaque fois que nous recherchons une vie plus profonde de sainteté et d’adoration – notre tête à tête quotidien avec lui est à nouveau dynamisé. « Lui, qui n’a point épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui (2) ? » (Rm 8.32).


1 Ellen G. White, Vers Jésus, p. 171.
2 Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910.