Une Église qui parle par ses actes

Méditations spirituelles 26/07/2022

Pedro Torres | Adventist World, juillet-août 2022

Pour la première fois de son histoire, Adventist Review Ministries a proposé des commentaires et des rapports quotidiens dans six langues autres que l’anglais lors de l’assemblée administrative de la Conférence générale. En voici un exemple de notre contributeur français. — La rédaction

L’une des caractéristiques de l’Église, c’est l’inclusion. Jésus a dit : « Je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi » (Jn 6.37). Ainsi, le corps du Christ est inclusif par excellence ! Ce n’est que de cette perspective que nous pouvons, à l’instar des trois anges d’Apocalypse 14, vraiment proclamer l’Évangile éternel à toute nation, à toute tribu, à toute langue, et à tout peuple.

Les assemblées administratives de la Conférence générale ont pour objectif une telle proclamation. En lisant la dernière phrase d’Apocalypse 14.6, on peut penser à cette assemblée administrative, à des personnes d’origines différentes, venant d’une multitude de pays, vêtues de manières différentes, et parlant des langues différentes… En regardant les délégués, on peut voir leur répartition par affinité linguistique, par pays, par d’autres traits culturels. Et, tout naturellement, on s’identifie plus facilement et plus étroitement à ceux avec qui on communique le mieux.

Dans une partie de l’auditorium, il y a, toutefois, un groupe de personnes qui semble hétérogène, différent. Ce qui rend ce groupe unique, c’est qu’il se compose d’individus d’origines diverses. Mais quelque chose de spécial les unit : ils « parlent » avec leurs mains. Il s’agit du groupe des malentendants, ou des personnes sourdes.

Ces frères et sœurs « parlent » une langue universelle – une langue qui transcende les barrières, les frontières, les cultures ; une langue qui unit de façon unique ceux qui la parlent, indépendamment de leur origine, de leur tenue vestimentaire, ou de leur âge. Je fais référence à la langue des signes.

Je tiens à féliciter l’organisation de la 61e assemblée administrative de la Conférence générale d’avoir transformé cet événement en occasion de mettre en pratique ce que nous professons, à savoir, être une Église inclusive.

En tant que fils d’une mère malentendante, j’ai grandi dans un contexte qui m’a appris à observer les mains et les actes plus que les mots – à prêter attention à des détails que d’autres ne voient pas ou ne perçoivent pas. Je suis heureux de voir une Église mondiale qui permet d’offrir une langue des signes en permanence, tant sur le terrain que sur Internet. Certains considèrent la déficience auditive comme un handicap. Mais ils ne se rendent pas compte que ceux qui parlent la langue des signes ne peuvent pas être muselés par le bruit ambiant, car celui-ci n’interfère pas avec leur communication.

Enfant, je pouvais « parler » à ma mère même si elle se trouvait à une distance considérable, où la voix n’était pas audible. Parler avec des « gestes », parler en « faisant » plutôt qu’en « disant », est un avantage que le reste d’entre nous ne mesure pas pleinement.

Cela nous aide à comprendre que Jésus a fait beaucoup plus que ce qu’il a dit. « Jésus a fait encore beaucoup d’autres choses ; si on les écrivait en détail, je ne pense pas que le monde même pût contenir les livres qu’on écrirait. » (Jn 21.25) Cette inclusion de la communauté malentendante me remplit d’espoir. Je vois une Église qui parle par des « actes » aussi bien que par des « paroles ». Si nous parvenons à intégrer ce principe dans les plans de l’Église, nous serons une Église qui « parle » en « faisant ». Et cette langue, comme celle de mon enfance, ne sera jamais perturbée par les bruits de ce monde. Le « faire » nous rapprochera du ciel.