Une crise de santé émotionnelle

Méditations spirituelles 23/04/2021

Peter N. Landless et Zeno L. Charles-Marcel | Adventist World Avril 2021


J’étudie à l’université. La pandémie cause des difficultés sur tous les plans : santé, finances, études, culte, travail. Je lutte contre un sentiment de désespoir. La vie vaut-elle vraiment la peine d’être vécue ? Mon église se préoccupe-t-elle de ce que nous, les jeunes, ressentons en ce moment ?


À vos deux questions, nous répondons haut et fort « Oui » ! Par la grâce de Dieu, et avec sa présence dans notre vie, la vie vaut la peine d’être vécue ! Et oui, notre église se soucie profondément de ce que nos jeunes et les jeunes du monde entier éprouvent en ce moment. Au cours de 2020, toute notre existence a été bouleversée par la pandémie de COVID-19. On a observé à travers toutes les tranches d’âge une augmentation considérable de la détresse psychologique. Nombreux sont ceux qui, souffrant déjà d’un problème de santé mentale, voient leur situation s’aggraver et leur capacité à fonctionner se réduire. Cette situation, vécue à l’échelle mondiale, constitue un défi particulier alors que les services de santé mentale sont généralement insuffisamment financés et ne disposent pas de ressources suffisantes.

Le message adventiste sur la santé est un tout comprenant le corps et l’esprit, ce qui inclut le bien-être spirituel, social, émotionnel, et relationnel. Le Ministère adventiste de la santé a intentionnellement sensibilisé les membres de nos églises et les communautés à ce propos, et les a appelés à faire quelque chose pour la santé mentale et le bien- être émotionnel. En septembre 2014, nous avons eu le privilège d’être le seul groupe confessionnel protestant présent lors du lancement du rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la prévention du suicide, à Genève. Lors de cet événement marquant, on a souligné le fait que toutes les 40 secondes, quelqu’un se suicide quelque part dans le monde – le groupe d’âge le plus vulnérable étant celui des 15 à 29 ans ! Au nombre des outils présentés pour prévenir le suicide, il y avait l’espoir, la compassion, et la sollicitude – outils qui nous sont tous familiers en tant que méthodes éprouvées du ministère du Christ pour atteindre les gens. « La prévention peut également être renforcée par la promotion des facteurs de protection comme les relations personnelles solides, les croyances personnelles et les stratégies d’adaptation positives1. »

Le stress économique, l’isolement social, les possibilités réduites de fraterniser, et l’anxiété provoquée par la surcharge d’in- formations ont tous contribué à aggraver la situation. En 2020, les rapports mondiaux et les appels à l’action ont souligné l’augmentation flagrante des cas de dépression, d’anxiété, de troubles liés au stress et aux traumatismes, de toxicomanie, et d’idées suicidaires (par rapport à 2018 et 2019). Les jeunes de 18 à 24 ans restent les plus vulnérables, un jeune sur quatre interrogés ayant sérieusement envisagé le suicide au cours des 30 derniers jours2.

L’Église adventiste a été chargée de la mission et du ministère de la santé globale. Nous devons non seulement partager le bien-être physique, mais aussi favoriser la santé mentale et émotionnelle, surtout maintenant, alors que les problèmes de santé mentale constituent la principale cause d’in- validité dans le monde. Nous devons agir !

À l’exemple de Jésus, nous devons entourer nos semblables et nous abstenir de les juger. L’« Initiative COVID-19 sur la santé mentale3 » – une initiative interdépartementale de la Conférence générale – a été lancée pour contribuer à répondre à ces besoins. Quelle occasion, et quelle responsabilité : partager l’intégrité et servir tout le monde – pour l’instant physiquement éloigné, mais socialement très lié ! Ensemble, et par la grâce de Dieu, nous pouvons changer les choses !

Pour en savoir plus, consultez le site https:// youthaliveportal.org/mentalhealth/ https:// www.adventistreview.org/church-news/adventist- health-leader-praises-who-for-tackling-suicides, et https://www.adventistreview.org/1701-19.


1 OMS, « Prévention du suicide », septembre 2014, p. 08, https://apps.who.int/ iris/bitstream/handle/10665/131801/9789242564778_fre.pdf;jsessionid=C- 2F4AA12723D77FF6AE6D91FF82EB555?sequence=1.

2 Ibid. Voir aussi 1) Nations Unies, « United Nations Policy Brief: Covid-19 and the Need for Action on Mental Health », Nations Unies, 13 mai 2020, https://www. un.org/sites/un2.un.org/files/un_policy_brief-covid_and_mental_health_final. pdf ; 2) M. É. Czeisler, R. I. Lane, et E. Petrosky, « Mental Health, Substance Use, and Suicidal Ideation During the COVID-19 Pandemic—United States, June 24–30, 2020 », MMWR. Morbidity and Mortality Weekly Report 69, 2020, p. 1049-1057, https://doi.org/10.15585/mmwr.mm6932a1.

3 https://youthaliveportal.org/mentalhealth/.


Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, et directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Zeno L. Charles-Marcel, M.D., est directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale.