Une armée mondiale de jeunes

Méditations spirituelles 15/04/2022

Milena Mendes | Adventist World, avril 2022

Ça fait longtemps que je n’ai pas eu l’occasion de témoigner pour Dieu et d’aider quelqu’un de façon significative.

Comme je ne suis la cause d’aucun changement positif dans la vie de quelqu’un, j’ai l’impression de devenir une chrétienne inutile.

Heureusement, une sortie de jeunes fait enfin bouger les choses.

UNE FAVEUR

Tôt un sabbat matin, Nyamka, notre voisin – lequel est aussi pasteur de l’Église adventiste que je fréquente – m’envoie un texto pour me demander si Deegii, mon mari, et moi pourrions conduire ses enfants à une réunion pour les ados de l’église. Il ne peut pas les emmener à cette réunion, laquelle se tient en périphérie, car il doit diriger le service en ligne de l’église. Deegii et moi acceptons avec plaisir ! Nous finissons par passer toute la journée avec le groupe.

Une réunion similaire étant prévue pour le sabbat suivant, Deegii et moi y assistons de nouveau. Mais peu après notre arrivée, il se met à pleuvoir ! Nous nous empressons de chercher un abri.

Bientôt, une femme vient à notre rencontre. Il s’agit de la gérante du terrain – une sorte de parc. Elle s’entretient avec Deegii et Solongo, une responsable des jeunes, âgée de 19 ans. Vous êtes sur une propriété privée, dit-elle. Désolée, mais vous devez partir. Nous ne nous attendions vraiment pas à ça ! Mais après avoir obtenu sa permission, et après que Deegii ait payé un droit de location, nous nous dirigeons vers une yourte traditionnelle mongole située à proximité. Nous sommes environ 15 personnes. C’est là que nous nous réfugions en attendant que la pluie cesse. Nous en profitons pour nous présenter les uns aux autres. Ensuite, Solongo nous remercie, Deegii et moi, d’avoir réglé les frais de location de la yourte.

Même si c’est le sabbat et que nous ne faisons habituellement pas d’affaires ce jour-là, Deegii s’est acquitté des frais de location en guise d’offrande à Dieu, afin que ces jeunes ne ratent pas l’occasion de se rapprocher de Jésus, de la nature, et les uns des autres.

Plus tard, Solongo me raconte une grande partie de l’histoire de sa vie. Il y a quelques années encore, elle faisait partie des 51,7 pour cent de Mongols qui sont bouddhistes1 – le bouddhisme est la religion prédominante dans le pays. Alors qu’elle était en 9e année, sa vie a commencé à changer tandis que Boloroo, une dirigeante de l’Église adventiste habitant à Zamiin-Ud – et qui est maintenant ma voisine – a visité l’école de Solongo et a invité les filles à une séance d’artisanat chez elle.

Voici une partie de ma conversation avec Solongo. Cette jeune femme aime Dieu et désire ardemment partager son amour avec les autres.

ENTRETIEN AVEC SOLONGO

Milena : Comment as-tu réagi lorsque tu as rencontré Boloroo pour la première fois ? Te paraissait-elle différente, d’une façon ou d’une autre, des autres Mongols ?

Solongo : Mes parents, ma parenté et la plupart des Mongols ont des problèmes d’alcool. Boloroo et sa famille chrétienne, eux, ne consomment pas d’alcool. Et je les ai admirés pour ça – en particulier son mari. Ils en savent beaucoup sur l’éducation, la santé, la joie, etc. J’ai beaucoup aimé les activités proposées, lesquelles différaient de celles auxquelles participent bien des gens dans notre société, tel que fumer et boire de l’alcool. Boloroo sait comment préparer des repas sains et savoureux. Elle sait combien l’éducation est importante. Et elle sait comment s’y prendre pour inculquer l’humilité à ses semblables et pour leur montrer comment se comporter de façon courtoise et aimable.

Pourquoi as-tu décidé de devenir chrétienne ?

Au cours de ma croissance, j’ai remarqué les comportements néfastes de mon père, son manque d’éducation, et son manque de respect pour ma mère. Je revois encore Maman pleurer, je l’entends encore me dire de poursuivre mes études et de choisir un mari avec discernement. J’ai décidé de devenir une chrétienne adventiste lorsque j’ai compris à quel point Dieu est bien organisé, à quel point son amour est grand, quelles grandes choses je peux faire avec son aide, et l’importance que les adventistes attachent à l’éducation. Tous les adventistes que j’ai rencontrés sont polis, très serviables, et prennent soin de leur santé.

Comment ta famille a-t-elle réagi quand tu lui as annoncé que tu voulais être baptisée et devenir une disciple de Christ ?

J’ai commencé à fréquenter l’église deux ans avant mon baptême. Mes parents ne m’ont jamais empêchée d’aller à l’église ou d’être une disciple de Christ. Ils m’ont toujours soutenue. Mais ça a été tout le contraire pour certains membres de ma parenté !

Comme tu étais la seule chrétienne dans ta parenté, quels défis a-t-il fallu que tu relèves ?

Lorsque j’étais en première année d’université dans une autre ville, j’ai habité chez de la parenté. Ils me disaient : « Tu es vraiment stupide d’aller à l’église ! » Le sabbat, ils m’interdisaient d’y d’aller et m’obligeaient à faire leur ménage, leur lessive, etc. C’était une période très difficile pour moi.

Et tes amis ? Est-ce qu’ils t’ont soutenue ?

J’avais plusieurs amis, et nous allions à l’église ensemble. Mais maintenant, beaucoup d’entre eux ont quitté la foi. Je me sentais seule, mais Dieu a toujours été à mes côtés. Même si je n’ai pas d’amis, si j’ai Dieu, j’ai tout ce qui importe.

Est-ce que tu as eu du mal à vivre ta vie chrétienne à l’université ?

Ça a été un défi spirituel, car j’étais la seule chrétienne dans cet établissement scolaire. Quand j’étais dans ma ville natale, j’allais à l’église presque tous les jours et je rencontrais Boloroo. Je lui parlais de mes problèmes et des bonnes choses qui se passaient dans ma vie, je partageais des témoignages, et j’apprenais des tas de choses avec elle. Ça m’a aidé à résoudre mes problèmes et à grandir spirituellement. Un jour, elle m’a dit : « Bientôt, tu iras dans une autre ville pour y poursuivre tes études. Nous ne pourrons plus nous parler tous les jours. Tu devras alors apprendre à parler à Dieu. » À l’université, je me suis sentie tellement seule ! Si je n’avais pas appris à parler à Dieu, j’aurais perdu la foi, moi aussi. C’est une grande épreuve pour
les étudiants qui, comme moi, viennent de petits villages. Mais Dieu ne m’a jamais quittée. Il a toujours été là pour m’écouter.

Pourquoi as-tu décidé de travailler avec les ados de l’église ?

Des tas d’ados n’ont pas un mode de vie chrétien. Je veux les aider à s’unir et à devenir plus forts en Christ, à participer activement à l’évangélisation, à être polis et gentils les uns envers les autres. En travaillant avec eux, je prie Dieu de les aider à apprendre à s’aimer et à bien se connaître les uns les autres.

Quel est ton plus grand rêve ?

J’aime beaucoup travailler avec les jeunes ! Ce que je désire, c’est simplement avoir un impact positif dans leur vie.

Quel conseil donnerais-tu à d’autres jeunes qui lisent cette histoire ?

Travaillez assidûment avec Dieu. Dieu dit : « Va vers la fourmi, paresseux ! Observe son comportement et deviens sage » (Pr 6.6)2. Efforcez-vous de développer une vie spirituelle solide, de servir les autres avec vos dons spirituels, d’enseigner ce que vous avez appris, et de partager ce que vous avez reçu. Avec Dieu, on peut tout !

OBJECTIFS FUTURS

Solongo rêve d’aller en Amérique dans le cadre d’un programme d’échange travail-voyage afin d’améliorer ses compétences en anglais et de devenir une meilleure enseignante. Elle a l’assurance que Dieu répond aux prières.

Nous n’avons pas eu de réunions d’église depuis presque deux ans maintenant, car les églises sont toujours fermées à cause de la COVID-19. Mais Dieu a les moyens d’aider son peuple à se rencontrer et à grandir ensemble, et il utilise des jeunes du monde entier, comme Solongo, pour y parvenir.


1 https://fr.wikipedia.org/wiki/Religion_en_Mongolie.
2 Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910.


Milena Mendes est une journaliste brésilienne et professeur d’anglais. Milena et Deegii, son mari, habitent à Ulaanbaatar, en Mongolie.