Un peuple résilient

Méditations spirituelles 01/12/2020

Par Bill Knott, Adventist World decembre 2020

Au cours des six premières semaines de la pandémie de COVID-19, les prophètes culturels se sont mis à prédire à quel point cette crise allait modifier l’avenir de la foi. Revues et journaux ont été remplis de descriptions toujours plus terribles des structures sociales – y compris celle de l’église locale – qui seraient à jamais modifiées en raison de perturbations prolongées.

Selon ces prophètes, les sermons tels que nous les connaissons vont disparaître : l’avenir sera dominé par la fraternité informelle et l’enseignement conversationnel. Les petits groupes et les églises de maison proliféreront, laissant les sanctuaires silencieux – monuments d’une époque désormais disparue. La musique de l’église – ces hymnes grandioses, ces cantiques émouvants – capitulera devant les chants interprétés simultanément par 10 ou 20 personnes campées sur Zoom.

Il semble que l’avenir va confirmer la justesse des prophéties de ceux qui ont espéré démanteler la vie de l’Église telle que beaucoup d’entre nous l’apprécient – on se réunit dans un bâtiment ; on chante la foi à l’unisson et en harmonie ; on écoute en silence la prédication hebdomadaire de la Parole ; on se réjouit de pouvoir saluer, apprécier, embrasser nos frères et sœurs en Jésus. Eh bien voilà, selon les experts, le virtuel est en voie de balayer tout ça !

Heureusement – et c’est une grâce – que l’avenir ne se déroule presque jamais tel que le prédisent les voix les plus fortes… Neuf mois plus tard, cette crise a donné naissance à une multitude de nouvelles façons de « tenir le service de culte » – certaines étant de nature temporaire et s’adaptant au moment présent ; d’autres étant des gains à long terme pour le peuple de Dieu si patient. La nécessité s’est avérée être, une fois de plus, mère de l’invention. Une explosion de créativité imprégnée de talent a suscité une croissance inattendue dans de nombreuses églises. D’autres congrégations, luttant pour survivre à cette longue période de gestation, prient dans la solitude pour que la nuit soit bientôt chose du passé.

En vérité, le peuple de Dieu s’est retrouvé dans ce genre de situation tant de fois auparavant ! Depuis l’ascension de Jésus, « ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus » ont traversé, à travers tous les siècles, des périodes difficiles et douloureuses – parfois pendant des années, voire des décennies. Leurs libertés étaient restreintes, leurs mouvements, surveillés, réglementés. « Ils erraient dans les déserts et les montagnes, dans les grottes et les abris de la terre. » (He 11.38, S21) Des millions ont perdu la vie, victimes de tyrannies plus meurtrières encore que ne le sera jamais cette pandémie.

Et pourtant, l’Église du Christ a tenu le coup, car il est dans sa nature même de supporter les épreuves et l’adversité. L’apôtre Pierre, un habitué de la souffrance, a pris soin de nous le rappeler : « Bien-aimés, ne soyez pas surpris, comme d’une chose étrange qui vous arrive, de la fournaise qui est au milieu de vous pour vous éprouver. Réjouissez-vous, au contraire, de la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et dans l’allégresse lorsque sa gloire apparaîtra. » (1 P 4.12,13) Ainsi, les disciples du Christ ont prêché la Parole ; ils ont chanté des cantiques édifiants. Ils n’ont cessé de faire des disciples, et leur témoignage s’est multiplié. Hommes et femmes se sont rassemblés pour s’immerger dans une foi nouvelle, pour partager un saint repas ensemble, et pour célébrer une vie nouvelle.

Dans la grâce, l’Église du Christ a persévéré. Par la grâce, elle persévérera. La vie ressuscitée du Christ est aussi dans son peuple.


* Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910.