Trouver ma place

Méditations spirituelles 19/04/2022

Lynette Allcock | Adventist World, avril 2022

Seigneur, es-tu sûr que c’est le bon endroit pour moi ? » C’est là ma prière après une journée difficile avec ma classe de maternelle. Je viens de commencer un nouveau travail dans un pays étranger, et j’ai du mal à trouver mes repères. Alors que je me préparais à partir en Corée pour y enseigner l’anglais, j’ai demandé à Dieu de me placer non seulement là où l’on avait besoin de moi, mais aussi au meilleur endroit pour moi. Je m’attendais à enseigner des élèves plus âgés. C’est là que je me sentais le plus en confiance. Eh bien, contrairement à ce que je pensais, Dieu m’a placée dans une classe de maternelle d’une école adventiste, où j’enseigne des enfants de 7 ans.

Mes élèves sont difficiles à gérer. Un jour, tout va de travers. L’un d’entre eux pique une colère et hurle à m’en arracher les oreilles. Fortement secouée, je rentre chez moi et pleure. Je suis une ratée, voilà tout ! Qu’est-ce que je suis censée faire avec ces enfants ? Comment est-ce que je peux les enseigner et les éduquer ? Je ne me sens vraiment pas à la hauteur.

Cependant, après un certain temps, je commence à soupçonner que ce sentiment d’impuissance est, en réalité, une bénédiction déguisée. Au lieu de me fier entièrement à mes compétences et à mon expérience, je dois m’appuyer sur Dieu. Je dois apprendre de nouvelles compétences, élargir mes horizons, et grandir de nouvelles manières. « Continue à aimer tes enfants, me souffle Dieu. Continue à être patiente avec eux. »

Avec le temps, les choses deviennent plus faciles – même s’il y a encore des défis à relever. Je me sens de plus en plus à l’aise dans ma nouvelle communauté. J’ai aussi des témoignages inattendus dans ma classe. Mon « enfant à problèmes », en particulier, semble absorber à la fois l’affection et les histoires sur Jésus. Un jour, alors que toute la matinée, il a mis ma patience à rude épreuve, il me dit : « Serre-moi dans tes bras, Maîtresse maman ! » Et alors que je l’entoure de mes bras, il me chuchote : « Maîtresse, je pense que Satan me fait faire des choses pas bien. » Ma réponse ne se fait pas attendre. « Oui, mais tu peux choisir ! Même si Satan te pousse à faire de mauvaises choses, Dieu peut t’aider à faire ce qui est bien. »

Un autre jour, l’une de mes petites vient me voir, les larmes aux yeux. « Mon papa est à l’hôpital, me dit-elle. J’ai peur. » Au lieu de lui dire simplement que je vais prier pour son père, je décide de le faire de suite, à voix haute. Pendant ma prière toute simple, la petite s’accroche à mes jambes. Après la prière, soulagée, elle me donne une chaleureuse accolade. De tels moments me rappellent que Dieu est à l’œuvre dans la vie de mes élèves, et que j’ai un rôle à y jouer.

Je suis en Corée depuis huit mois maintenant. Force est de constater qu’à bien des égards, cet endroit est effectivement ce qu’il y a de mieux pour moi. Et alors que je continue à enseigner mes enfants et à servir ma collectivité, Dieu élargit ma capacité d’aimer. Il savait vraiment ce qu’il faisait en m’amenant ici !

Il sait quel est le meilleur endroit pour chacun d’entre nous. Parfois, ce qu’il juge être le mieux se présente sous la forme de défis. Les jours difficiles, je m’encourage par cette citation : « Si nous sommes appelés à rencontrer des difficultés, c’est que le Seigneur voit en nous quelques qualités précieuses qu’il veut mettre en valeur. […] Il conduit ses enfants comme ils se conduiraient eux-mêmes s’ils pouvaient voir la fin dès le commencement et discerner la gloire du dessein qu’ils accomplissent comme collaborateurs de Dieu*. »

Où que Dieu nous ait placés, il met en œuvre un plan magnifique pour nous, peu importe les difficultés que nous rencontrons. Par conséquent, faisons-lui davantage confiance alors qu’il continue de nous guider !


* Ellen G. White, Le ministère de la guérison, p. 406, 413.


Lynette Allcock enseigne l’anglais à Séoul, en Corée du Sud.