Tiens ma main, Seigneur

Méditations spirituelles 25/06/2022

Carolina Ramos | Adventist World, mai 2022

Je suis une fan de la randonnée. Bien que j’aie déjà quelques montagnes à mon actif, il y a une montagne particulière que je désire gravir depuis mon enfance.

En général, les dirigeants des Explos organisent un voyage à cet endroit. Ce voyage permet souvent de remplir certaines des conditions requises pour l’investiture de chef-guide.

Un jour, des amis de l’église et moi décidons de gravir cette montagne. Étant bien entraînés, ils débutent la randonnée sans effort. En ce qui me concerne, je ne peux pas en dire autant ! Et en plus, je porte un poids supplémentaire dans mon sac à dos. Bien que je connaisse les défis de l’escalade et l’importance d’être bien entraînée, je n’en tiens pas compte. Tant pis, je suis prête à en subir les conséquences ! (Est-ce que ça vous est déjà arrivé ?)

Plus la randonnée avance, plus je suis essoufflée. Mes muscles me font de plus en plus mal. Mes efforts physiques et mentaux pour tenir le coup me fatiguent. Je réfléchis alors à la façon dont cette expérience s’applique à ma vie spirituelle actuelle.

Alors que nous passons devant des grottes et que nous voyons des collines le long du sentier, je tente de me distraire en pensant à des personnages bibliques et à leurs histoires.

Et nous atteignons enfin le sommet !

Le pire est fait, n’est-ce pas ? Mais non. La descente est plus difficile encore. Grâce à leur bonne forme physique, mes amis s’en tirent assez bien. Et moi ? Mon genou droit raconte une tout autre histoire. J’ai dû le blesser pendant la montée. Bien que je ressente une vive douleur, je m’entête à continuer de marcher, en me disant : « Lâche pas ! Ça va bien aller ! »

Mais bientôt, je n’arrive plus à cacher ma douleur. Mes amis se répartissent alors le contenu de mon sac à dos pour l’alléger de quelques kilos. Ils bandent mon genou pour en atténuer la douleur. Nous reprenons la descente. Je boite pendant 10 kilomètres… et n’ai d’autre choix que de ravaler ma fierté blessée.

Nous traversons un ruisseau et faisons une courte pause. Je m’assieds sur un rocher, complètement impuissante. J’ai l’impression d’être un fardeau pour le groupe, et je m’en sens coupable.

Avant de commencer la randonnée, j’ai prié Dieu de se révéler particulièrement à moi pendant le trajet, de guérir des douleurs émotionnelles qui m’ont tiraillée ces derniers mois, et de me montrer les choses sur lesquelles je dois travailler.

Dans ma réflexion, force est de constater que la liste de ces douleurs est plus longue que prévue. Mais les leçons que le Seigneur m’apprend sont remplies d’amour.

Et la descente se poursuit ! Alors que nous descendons les pentes raides, mes amis m’aident, à tour de rôle, à marcher. Ils me tiennent la main pour m’empêcher de tomber. Ça me rappelle le cantique « Tiens dans ta main ». Je suis réconfortée de savoir que Jésus marche à mes côtés et exauce mes prières en se servant de mes amis. En considérant ces choses sous cet angle, mon attitude change.

Il m’arrive parfois de lutter contre la honte. J’ai l’impression que je dois toujours montrer la version polie de ma vie chrétienne en fonction de ma propre conception de la perfection (laquelle diffère souvent de celle de la Bible). Mes amis m’ont aidée à comprendre qu’il est normal de montrer ses vulnérabilités et d’accepter qu’on ne peut pas tout faire soi-même. Le plus important n’est pas de savoir si on est fiable ou non, mais de ne jamais oublier que Dieu, lui, l’est, et qu’il a confiance en notre capacité d’aller jusqu’au bout.

Cette adaptation de 2 Corinthiens 12.9 résume bien ce voyage pour moi : une fois de plus, sa grâce m’a suffi, car sa puissance s’est accomplie dans ma faiblesse.


Carolina Ramos étudie la traduction, l’enseignement de l’anglais, et l’éducation musicale à l’Université adventiste de la Plata, en Argentine.