Le mariage

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Les auteurs bibliques affirment que Dieu, en tant que Créateur, est l’inventeur du mariage (Gn 2.24, Mt 19.4,5, Mc 10.7, Ep 5.31). Il a créé la différence entre les sexes au sein de l’espèce humaine (Gn 1.27 ; 2.22,23) et a voulu qu’un homme et une femme puissent quitter leur famille d’origine, s’attacher l’un à l’autre et constituer ainsi une nouvelle entité sociale, le couple uni par les liens du mariage. C’est donc d’abord à Dieu qu’il revient d’énoncer les fondements de cette union.

Pour définir, célébrer et protéger ces liens conjugaux, toutes les sociétés humaines ont établi des règles et des traditions. Celles-ci ne sont pas à contester tant qu’elles ne contredisent pas les principes donnés par Dieu.

HISTOIRE DU MARIAGE

Les modalités par lesquelles une société reconnaît et réglemente les liens qui unissent un homme et une femme ont considérablement varié à travers le temps et les cultures.

Dans nos cultures judéo-chrétiennes, les modèles de référence les plus anciens nous viennent de l’Ancien Testament. Dans le monde biblique où tout est religieux, le mariage est vécu essentiellement comme une affaire entre deux familles. Il est social, public et religieux, même si les instances civiles et religieuses n’interviennent pas. Ce sont les parents qui donnent l’accord pour le mariage de leurs enfants. Ce sont les familles qui organisent les noces. Les amis, les voisins y sont conviés. La loi civile reconnaît et protège le mariage.

Au Moyen Âge, il arrivait fréquemment que le mariage soit officialisé par le seigneur du domaine. Mais petit à petit, l’Église s’opposa à ces pratiques coutumières, parfois immorales, pour imposer finalement sa mainmise sur le mariage qui devint religieux et sacramentel. La seule validation du mariage devint celle accordée par l’Église à travers le clergé.

En France, le pouvoir que l’Église s’était attribué lui fut enlevé à la Révolution. Un texte de loi du 20 septembre 1792 retira aux prêtres la tenue des registres de mariage et la confia aux mairies. Selon la loi de 1802, seul un officier d’état civil peut déclarer l’état de mariage. Ce fut la naissance du mariage civil tel que nous le connaissons aujourd’hui et, à partir de là, libre aux époux de demander ou non la bénédiction de leur union par une autorité religieuse.

Dans une majorité de pays, c’est le code civil qui définit le fonctionnement de la société et donc du mariage. Par conséquent, le mariage civil y est la règle, mais, selon les législations, il peut être prononcé par un ecclésiastique qui en a reçu officiellement le pouvoir.

PRINCIPES FONDAMENTAUX

La Bible présente des principes fondamentaux relatifs à l’entrée en mariage et à l’état de mariage. Pour les adventistes, ces principes représentent des idéaux révélés par Dieu, donc permanents.

Le mariage est une union de vie

1  entre un homme et une femme,

2  librement consentie, c’est-à-dire sans contrainte exercée sur l’un ou l’autre des deux partenaires concernés,

3  monogame, c’est-à-dire ne concernant que deux personnes libres de tout autre engagement conjugal,

4  durable, donc engagée jusqu’à la mort de l’un des deux partenaires,

5  demandant une fidélité exclusive, donc créant une relation privilégiée différente de toutes les autres relations possibles,

6  reposant sur l’amour et le respect, donc permettant le développement et l’épanouissement de chacun des deux partenaires et de leurs enfants potentiels,

7  socialement reconnue par un droit civil codifié ou éventuellement par un droit coutumier (en effet, dans certains pays subsiste, à côté du mariage civil, un mariage coutumier qui, même s’il n’est pas codifié dans une loi écrite, jouit d’une reconnaissance tacite au sein de la société),

8  idéalement indissoluble, ne pouvant être interrompue que dans des conditions précises et en prenant des dispositions pour protéger chacun des deux partenaires et leurs enfants éventuels.

Cette union ne dépend pas d’une législation mais repose sur un principe éthique d’origine divine par droit de création et de rédemption.

LA CÉRÉMONIE DE MARIAGE

Le caractère socialement reconnu du mariage fait que, pour l’entrée officielle en mariage, l’Église adventiste se soumet à la législation en vigueur dans chaque pays. Dans nos pays où l’acte de mariage est un acte de droit civil, la cérémonie religieuse ne doit avoir lieu qu’après la déclaration de mariage par l’officier d’état civil.

Bien que la cérémonie religieuse soit d’une importance fondamentale sur le plan spirituel et religieux, celle-ci n’est pas un mariage. L’officiant adventiste ne “marie” pas ; il ne “fait”, ne célèbre, ne consacre, n’officialise aucun mariage. Si les principes bibliques relatifs au mariage sont respectés, en accord avec la communauté locale et en sa présence, il célèbre un service religieux au cours duquel il demande à Dieu, par la prière, sa bénédiction non sur des “fiancés”, mais sur des mariés. Cette cérémonie a pour objectifs :

1  pour les époux, de témoigner publiquement qu’ils veulent construire leur foyer dans la communion avec le Christ ; d’exprimer leur profond désir de le placer sous l’égide du Saint-Esprit et de mener leur vie commune conformément à la volonté de Dieu ;

2  pour l’Église, de s’engager à soutenir le couple par ses prières et sa solidarité de foi et de vie ;

3  pour l’officiant, d’appeler la bénédiction de Dieu sur le projet de foi et d’amour des époux ;

4  pour les témoins, de pouvoir attester de la dimension de foi qui anime les époux dans leur projet de vie commune.

Loin de minimiser la cérémonie religieuse, cette conception du mariage invite à la valoriser, tout en respectant l’acte légal du mariage. La cérémonie religieuse est alors, au regard de la foi, une démarche essentielle et hautement spirituelle s’inscrivant dans la grâce et la liberté. Elle est fortement recommandée, non par formalisme, mais comme une occasion de croissance chrétienne et une étape importante de celle-ci. Toutefois l’Église adventiste n’a jamais érigé cette cérémonie en obligation ; ainsi elle ne l’exige pas de conjoints qui se convertissent et souhaitent devenir membres. Cette cérémonie est à la fois une prière, un choix devant Dieu et devant la communauté des croyants, une alliance, un symbole et un témoignage.

L’ÉTAT DE MARIAGE

Dimension sociale et morale

Les adventistes reconnaissent l’union à vie, socialement légitimée, d’un homme et d’une femme, comme faisant partie intégrante de la volonté de Dieu pour l’humanité parce que cette union, ou mariage, constitue entre autres :

1  le cadre normal de la vie sexuelle, donc une source importante de bonheur et de croissance ;

2  le lieu privilégié de la conception, de l’accueil et de l’éducation des enfants ;

3  le fondement de la société.

Dimension légale

L’Église adventiste reconnaît le droit aux États de fixer le cadre légal d’une telle union.

Elle souhaite que l’évolution des mœurs ne conduise pas à des législations qui défavorisent l’état de mariage face à d’autres statuts civils.

Elle affirme que la législation n’est pas suffisante pour définir ce qui est moralement bon ou mauvais, car ce que la loi permet n’est pas automatiquement bon. Au croyant d’exercer son discernement et sa foi pour faire la différence entre ce qui est légalement permis et ce qui est spirituellement souhaitable.

EN RÉSUMÉ

Devant le cadre légal de l’union entre un homme et une femme, l’Église adventiste du septième jour rappelle :

a) qu’elle comprend le mariage, d’après l’enseignement de la Bible, comme un engagement à vie entre un homme et une femme, reposant sur l’amour et la fidélité, et nécessitant une reconnaissance sociale parce qu’il doit garantir :

1  aux époux, le respect de leur engagement devant et par la société ;

2  à chacun d’eux, le respect de sa personne ;

3 aux éventuels enfants, le droit fondamental d’avoir un père et une mère qui s’aiment et qui s’accordent pour leur offrir l’environnement le plus propice à leur développement ;

b) qu’elle considère comme “marié”, tout couple hétérosexuel uni dans un cadre légal, et peut accepter pour ces couples, dans le respect de la législation en vigueur, une célébration religieuse, pour autant que ces couples s’inscrivent dans une éthique adventiste ;

c) qu’elle considère toute union homosexuelle comme non conforme à la volonté idéale de Dieu ;

d) qu’elle considère comme “divorcée” toute personne vivant en rupture de son statut légal de couple, et comme adultère toute union sexuelle extraconjugale ;

e) qu’elle invite les parents, les familles, les communautés et leurs responsables à réfléchir aux idéaux rappelés ici, pour les vivre et pour les transmettre avec conviction, force et joie ;

f) qu’elle considère indispensable et urgent que les responsables d’Église puissent assurer une bonne préparation au mariage, non seulement lorsque des jeunes gens en ont fixé la date, mais aussi beaucoup plus tôt, en sensibilisant les jeunes dès leur adolescence, en abordant des thèmes relatifs à la vie amoureuse : conception biblique de l’amour, choix du conjoint, relations préconjugales, construction d’une communication conjugale et familiale authentique et fructueuse incluant les différents aspects de la vie de tous les jours : spirituels, moraux, sexuels, financiers, ecclésiastiques, sociaux, etc.


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