Son Église, son identité

Méditations spirituelles 27/01/2021

Naomy J. Rodrigues | Adventist World Janvier 2021

L’Église : organisme social, lieu, bâtiment, peuple. Ce sont là certains des attributs associés au concept de l’Église. Si tous ces éléments sont justes, la définition qui se rapproche le plus de ce que nous trouvons dans le texte sacré, c’est « le corps du Christ ».

Nous vivons l’une des périodes les plus technologiques de l’histoire – ce qui nous permet d’avoir un accès maximal, avec un minimum d’efforts et à un coût abordable, à pratiquement tout – que ce soit la nourriture que nous nous procurons ou les études que nous poursuivons. C’est un univers d’applis, de canaux, de pages, de profils et d’un nombre infini de liens. Heureusement – ou malheureusement – un tel univers technologique a modifié radicalement notre mode de vie, chamboulé nos priorités, et façonné notre idée du monde dans son ensemble, y compris celle de l’Église.

Malgré l’ubiquité de l’Évangile, il semble qu’un décalage entre l’Église et ceux qu’elle cherche à atteindre persiste. Pasteurs et congrégations continuent passionnément de se lancer dans des missions pour chercher et sauver les âmes perdues. William Temple (1881-1944) a déclaré un jour : « L’Église existe principalement pour le bien de ceux qui n’en font pas partie. »

Cette déclaration, prononcée il y a plusieurs décennies, est toujours vraie. L’époque à laquelle nous vivons est également marquée par la réalité indéniable d’une « culture du bannissement » et d’une « ère de spiritualité » au détriment de la religion. La culture du bannissement s’assure que les individus, les institutions et les organisations soient susceptibles d’être ostracisés et marginalisés s’ils choisissent de défendre des valeurs et une morale qui ne correspondent pas à celles de la croyance populaire. La spiritualité plutôt que la religion, alias la religion du Nouvel âge, s’assure que les individus qui connaissent la Parole mais choisissent de n’en appliquer que certaines parties aient une alternative.

L’Église doit embrasser son identité en tant que corps du Christ, indépendamment de la polarisation prophétisée dans la Bible. Essayer de modifier ses valeurs et ses principes fondamentaux pour attirer les croyants ne fera que nous désavantager et blesser ceux qui essaient sincèrement de vivre une vie axée sur la quête de Dieu et en préparation pour le royaume.

Quel est donc mon espérance pour l’Église en 2021 ? Simplement qu’elle embrasse sans regret son identité, Christ. Alors, tout le reste se mettra en place. Les solutions aux problèmes de race, de musique, de styles de culte, et même de leadership deviendront plus évidentes, car Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix (1 Co 14.33).

L’heure est venue de nous réévaluer et de nous mettre au diapason de Dieu. Le Fils de l’homme est à la porte ! Si nous – l’Église – saisissons avec audace les attributs de celui qui est mort pour nous, alors, nous pourrons revêtir l’identité de Christ !


Naomy J. Rodrigues, originaire du Cap-Vert, est diplômée de l’Université adventiste de Washington (2020). Elle habite au Maryland (États-Unis), et entrera à la faculté de droit cette année.