Si tu traverses les eaux

Méditations spirituelles 11/09/2022

Carolina Ramos | Adventist World, septembre 2022

Ces derniers mois ont été marqués par de nombreuses nuits difficiles. Nous sommes constamment confrontés à des changements. Nous planifions et espérons certains d’entre eux ; d’autres se produisent de façon imprévisible, nous laissant souvent dans l’incertitude quant à ce que nous devons faire ensuite.

Au cours de l’année écoulée, j’ai vécu plusieurs moments traumatisants et, par conséquent, on m’a diagnostiqué un syndrome de stress post-traumatique (SSPT). Je ne suis pas la seule – peut-être connaissez-vous quelqu’un qui a vécu un traumatisme récemment.

Ces événements ou pertes peuvent bouleverser bien des choses, de sorte que nous devons nous réadapter à de nouvelles réalités. Ces nouvelles réalités sont souvent associées à des symptômes désagréables – cauchemars, flashbacks, entre autres. C’est simplement la façon dont notre cerveau traite les choses.

La Bible foisonne d’histoires de personnes dont la colère, les larmes, les peurs, les déceptions et les défauts les ont poussées à se tourner vers Dieu pour obtenir guérison et compréhension. Les histoires de Job, de Joseph, de David, d’Élie, de Marie et Marthe, et de Jésus lui-même nous montrent qu’il est normal de se sentir parfois accablé. Toutes ces personnes aspiraient désespérément à la présence de Dieu, même au milieu de leurs diverses crises. Leur vie peut nous apprendre que nous pouvons nous réjouir et faire confiance au Seigneur même si nous n’avons pas envie de sauter de joie. Ces histoires ont été une source de courage pour moi alors que je marche actuellement dans cette vallée.

Il n’y a pas longtemps, j’ai partagé à l’église l’histoire du paralytique à la piscine de Bethesda. Une simple question de Jésus (« Veux-tu guérir ? ») et un peu de foi de la part de l’homme ont suffi pour qu’un miracle se produise.

Et si Dieu avait une méthode et un timing différents pour le processus de guérison de chaque personne ? Et si la question de Jésus nous trouvait dans des situations différentes ? Pourrions-nous quand même être guéris ?

Le miracle du paralytique a permis à l’homme de marcher à nouveau.

L’histoire de Jacob, en revanche, est très différente. L’une des rencontres les plus importantes qu’il ait eues avec Dieu, l’un des moments de plus grande guérison spirituelle, s’est soldé par une grave blessure à la hanche.

Jacob avait trompé son père, échappé à son frère, perdu son foyer, subi les manigances de son oncle, perdu sa mère. Il revenait maintenant à tout ce qu’il avait réussi à éviter pendant de nombreuses années.

L’idée de revenir sur ses pas vers sa terre natale le terrifiait ! Cependant, malgré les reproches de sa propre conscience et le souvenir de son péché, à chaque pas, Dieu lui rappelait sa compagnie et sa promesse.

Parfois, le souvenir des événements traumatisants auxquels j’ai été confronté semble aller au-delà de ce que je peux supporter. Cependant, le fait d’aller à l’église, de recevoir l’amour, le soutien et les encouragements des membres d’église et de mes amis m’a constamment rappelé la promesse que Dieu a faite à Jacob il y a de nombreuses années, lors d’une nuit très sombre : « Voici, je suis avec toi, je te garderai partout où tu iras, et je te ramènerai dans ce pays ; car je ne t’abandonnerai point, que je n’aie exécuté ce que je te dis. » (Gn 28.15)

Dans Ésaïe 43.2, nous lisons : « Si tu traverses les eaux, je serai avec toi ». Il est écrit « Si tu traverses les eaux ». D’autres versions disent : « Quand tu traverseras l’eau » (BFC). Nous traverserons, tôt ou tard, des vallées sombres, mais Dieu promet d’être avec nous.

Après avoir traversé les eaux du gué de Jabbok, Jacob avait encore mal à la hanche ; cependant, son visage reflétait la paix. Les professionnels de la santé mentale m’ont aidé à comprendre le SSPT et à naviguer à travers ce syndrome. Mais par-dessus tout, je remercie Dieu pour ce magnifique et précieux rappel consigné dans la Bible : il existe un phénomène de bénédiction post-traumatique – et ce phénomène est accessible à tous.


Carolina Ramos étudie la traduction, l’enseignement de l’anglais, et l’éducation musicale à l’Université adventiste de la Plata, en Argentine.