Séparés du monde - Branchés sur Christ

Méditations spirituelles 07/03/2021

Mars 2021 | C. H. WATSON | Adventist World


Ce qui suit est un extrait d’une allocution prononcée par C. H. Watson, président de la Conférence générale, lors du Concile d’automne qui s’est tenu le 29 octobre 1935 à Louisville, au Kentucky. L’intégralité de cette allocution a été publiée dans The Advent Review and Sabbath Herald, le 21 novembre 1935. Cet extrait a été remanié, faute d’espace. – La rédaction


La Bible, c’est l’histoire d’un grand dessein éternel – l’histoire des efforts déployés pour le faire échouer, ainsi que des moyens ordonnés, utilisés et disponibles pour l’accomplir.

Le fondement posé au commencement – la volonté de Dieu, l’essence de toute vérité – a tenu bon. L’homme, par son propre choix, s’est séparé de ce fondement, mais sa décision n’a en rien ébranlé celui-ci. Pour construire sur ce fondement, l’homme doit vivre et travailler selon la volonté de Dieu. En dehors de la volonté divine, la vie et le service ne sont pas établis sur ce fondement.

L’homme a constamment fait fi des occasions et des possibilités du dessein de Dieu envers lui. La première partie de l’histoire de la Bible se termine par la chute de l’homme, la deuxième, par le Déluge, et la troisième, par la tour de Babel – chacune de ces périodes de l’expérience humaine s’étant soldée par un échec. Après cela, l’histoire raconte les efforts de Dieu pour que sa volonté soit faite sur la terre par l’entremise d’une famille.

LA FAMILLE D’ABRAHAM

Pour accomplir son dessein éternel, Dieu choisit Abraham. Il donna aux enfants biologiques du patriarche une occasion en or. Mais leur histoire se termina dans l’asservissement. Que s’était-il passé pour qu’ils en arrivent à un résultat aussi lamentable ?

Dieu révéla sa volonté aux descendants d’Abraham. L’obéissance et la désobéissance furent manifestes dans l’expérience d’Abraham, leur père. Ayant choisi de suivre leurs penchants, les enfants du patriarche furent réduits à un rude esclavage. Au lieu de faire la volonté de Dieu et ainsi, être la tête et non la queue, ils empruntèrent le chemin de la désobéissance, et inévitablement, de la servitude.

ISRAËL VEUT UN ROI

Dieu fit sortir Israël d’Égypte et en fit une nation dont il était le Roi. Mais bientôt, les Israélites décidèrent de n’en faire qu’à leur tête, et, en imitation des nations voisines, demandèrent un roi.

Et pourtant, Dieu les avait mis en garde ! Il les avait réprimandés et leur avait donné un avertissement solennel : un roi humain les asservirait, les priverait de leurs libertés, et exigerait le meilleur d’eux pour lui-même. Quel mauvais départ, et quelle piètre continuité ! Le tout se termina par un terrible échec et une effroyable captivité.

Il y a, bien sûr, l’histoire de la restauration. Mais ceux qui retournèrent dans leur pays ne purent jamais se libérer du joug de la domination étrangère. Ils construisirent leur ville et en relevèrent les murs en ruine, certes, mais seulement grâce au consentement et au sponsoring de rois étrangers.

L’ÉTABLISSEMENT DU CHRISTIANISME

L’histoire nous amène ensuite à l’établissement du christianisme. Le Seigneur Jésus en est le fondateur, et la vérité éternelle donnée dans ses enseignements en est le fondement. La vie de Jésus a été une manifestation de la volonté de Dieu. Le Seigneur vint sur la terre en tant qu’homme pour accomplir le dessein de Dieu. Après avoir remporté la victoire sur le mal et la mort par son sacrifice sur la croix, après que son sacrifice en notre faveur eût été agréé de son Père, il chargea son Église d’aller dans le monde entier et de prêcher l’Évangile à tous les habitants de la terre.

L’ÉGLISE EN ACTION

Dotée d’un pouvoir venu d’en haut, l’Église s’avança en vainqueur et pour vaincre. Remarquez que l’attitude de ses dirigeants envers la volonté de Dieu était on ne peut plus claire. Ces chrétiens étaient déterminés à obéir à Dieu à tout prix. Tant qu’une telle adhésion à la volonté de Dieu fut main- tenue, l’Église fut une puissance conquérante ; mais dès qu’elle s’en écarta, elle se transforma en puissance persécutrice.

Après le premier siècle, un changement se produisit. L’Église devint d’abord mondaine, puis cruelle. Elle oublia la volonté de Dieu et commença à imposer sa propre volonté au peuple, prétendant de manière blasphématoire qu’elle constituait la volonté de Dieu.

L’ÉCHEC DU PROTESTANTISME

L’heure de la Réforme sonna. Les sectes se succédèrent, proclamant une phase quelconque de la vérité protestante et faisant progresser le peuple de Dieu. Nombre de ces sectes servirent à ouvrir le cœur et l’esprit des gens à la vérité vivante. Chacune d’elles avait une vérité précise à proclamer ou un principe important à clarifier. Ces vérités, avec toutes les autres reçues auparavant, devinrent leurs principes fondateurs. Les protestants devaient rester fermes sur ces vérités et principes fondateurs et, forts de ces derniers, accepter de nouvelles révélations de la volonté de Dieu.

Mais que firent-ils ? De façon géné- rale, non seulement ils ne progressèrent pas dans la foi et la puissance chrétiennes, mais aussi, et presque sans exception, ne gardèrent pas à l’esprit ces principes fondateurs.

Pourquoi donc ? Serait-ce parce qu’ils jugeaient faux et indignes de confiance ces vérités et principes fondateurs ? Loin de là ! Ils agirent ainsi parce qu’ils prêtaient l’oreille à la voix du monde plutôt qu’à celle de Dieu. Et ils s’entichèrent du monde ! Plus leur amour du monde augmen- tait, plus leur amour pour Dieu et sa vérité diminuait. C’est ainsi qu’ils se conformèrent au monde au lieu d’être transformés par le renouvellement de leur intelligence.

UNE ŒUVRE À TERMINER

La dernière section de l’histoire est illustrée dans la dernière partie de l’Apocalypse. À un moment précis, un mouvement voit le jour. Sa mission : terminer l’œuvre commencée pendant la Réforme. Cette œuvre doit s’accomplir à l’heure du jugement. Elle est effectuée par des fidèles qu’on appelle « le reste », à une époque où la foi est défaillante, où le monde est dans la confusion et la détresse, où une incrédulité arrogante prévaut.

Le message de ce mouvement doit être prêché avec puissance. En adoptant ce message, ses adhérents sont séparés du monde en matière de but, de principe, de croyance, et d’espérance. Ce mouvement sera cou- ronné de succès si le peuple de Dieu s’en tient aux vérités particulières et aux principes définis sur lesquels il a été fondé.

Ceci dit, il y a deux faits très importants qu’il nous faut considérer. Premièrement, si ce mouvement n’agit pas selon la volonté de Dieu, il sera tout aussi enclin à l’échec que tout autre mouvement antérieur du peuple de Dieu de ce côté-ci de l’Éden. Deuxièmement, la Bible prévoit qu’il doit faire face aux efforts les plus considé- rables de Satan et de ses agents pour le renverser et le faire échouer dans l’accomplissement du dessein de Dieu.

LES RAISONS DE L’ÉCHEC

En rétrospective, nous constatons que les raisons de l’échec sont évidentes. En bref, ces raisons sont centrées sur une chose : « l’amour du monde ». Chaque fois que le peuple de Dieu s’est appuyé sur le monde, il a mordu la poussière. Ce n’est que lorsqu’il s’est abandonné à Dieu pour faire sa volonté en lui et par lui qu’il a remporté la victoire. Il doit en être encore ainsi aujourd’hui. S’il aime le monde et se livre à ses attraits, à ses revendications et à ses appels, le peuple du reste ne pourra pas plus réussir que l’ancien Israël.

Lorsque ce mouvement a com- mencé, la foi de ses membres était solide. Sincères et confiants, ceux-ci ne se laissaient pas attirer par le monde. Ils se sacrifiaient et mani- festaient un engagement intense. Ils entretenaient une grande espérance. Leur courage était invincible. Si, d’une façon ou d’une autre, nous per- dons ces qualités, nous échouerons lamentablement. Le monde et toutes les choses du monde passeront bien- tôt. Si nous voulons réussir la mission à laquelle Dieu nous a appelés, nous devons bannir l’amour du monde de notre cœur, résister victorieusement au monde, et accomplir d’abord et avant tout la volonté de Dieu.

LA GRÂCE DIVINE

Ce dont nous avons besoin actuellement, c’est de recevoir pleinement la grâce divine, laquelle nous permet de faire, à tout prix, la sainte volonté de Dieu. Puisse le bon Dieu venir à nous, ouvrir notre cœur, et nous disposer à la recevoir ! À cette époque caractérisée par le doute, nous devons faire l’œuvre de Dieu en faveur d’un monde qui s’en- lise dans le péché. En un tel moment et face à un tel besoin, ne traitons pas cette œuvre à la légère. Ce serait vraiment stupide de chercher dans ce monde en perdition la puissance, l’aide, les armes de l’esprit et du cœur dont nous avons besoin pour être ici-bas les messagers du salut de Dieu !

Notre besoin est grand – bien trop grand pour être satisfait par tout ce que le monde a à offrir. Nous devons puiser à une source d’aide plus élevée que celle du monde, car elle peut atteindre notre besoin plus loin et plus profondément que le monde ne le pourra jamais. Oh, ne devrions-nous pas, en cet instant même, « rechercher nos voies et sonder, et retourner à l’Éternel » ? Ne devrions-nous pas « élever nos cœurs et nos mains vers Dieu qui est au ciel » ? Il aura pitié de nous. Il nous conduira dans le sentier de son dessein et selon sa divine volonté. En marchant de cette façon, et en ne vivant que pour accomplir ce dessein immuable, le peuple de Dieu terminera l’œuvre dans la victoire. Et lorsque le monde qui tente de nous séduire et de nous ruiner se précipitera dans sa propre ruine, nous recevrons alors la cou- ronne de la vie éternelle et entrerons dans notre récompense.


C. H. Watson a été président de la Conférence générale de 1930 à 1936.