S’épanouir dans l’adversité

Méditations spirituelles 04/06/2021

Juin 2021 | Annie Schulz Begle | Adventist World

Avez-vous remarqué à quel point certaines personnes ayant subi En tant que parents, enseignants, un traumatisme important ou de grandes difficultés arrivent à se relever, alors que d’autres restent vaincues et brisées après des expériences semblables ? Une chose différencie ces personnes : la résilience. Au nombre des meilleurs exemples bibliques de personnes résilientes, il y a Joseph, Job, Ruth, et Paul.

La résilience, c’est la capacité de plier plutôt que de casser sous la pression. Ce concept – à l’origine de l’étude de l’ingénierie – peut être défini pour les êtres humains comme suit : « Capacité à faire face aux adversités inévitables de la vie, à les surmonter, à en tirer des leçons, à être transformé par elles, voire à s’épanouir [1]. »

Ces difficultés n’ont pas besoin d’être des circonstances aux proportions catastrophiques, telles qu’une pandémie mondiale. Pour les enfants, l’adversité peut ressembler au fait de n’avoir personne avec qui jouer pendant la récréation, ou à la perte d’un animal de compagnie, etc. Ce qui est vécu comme une difficulté pour l’un peut ne pas être un défi pour l’autre.

APPRENDRE À PLIER

La résilience n’est pas un trait statique que l’on possède à la naissance. Bien que la personnalité et le tempérament jouent un rôle dans le processus menant à la résilience, la résilience est un processus dynamique. Mais on peut l’apprendre, l’améliorer, voire la développer. Prenons, par exemple, Moïse et Jacob. Dans leur jeunesse, ni l’un ni l’autre ne s’est montré très doué pour faire face aux problèmes. Mais à travers leurs expériences de vie, Dieu leur a appris à surmonter une grande adversité.

La résilience n’est pas un attribut unique, mais plutôt une constellation de ressources et de forces personnelles qui favorisent notre bien-être, nous protègent dans des situations défavorables ou risquées, et nous aident à développer un style de gestion des problèmes équilibré. Ce concept est issu de la branche de la psychologie positive qui se focalise sur le renforcement des ressources et des processus positifs pour entrer dans un cycle vertueux de développement équilibré. Ainsi, la résilience peut être développée en renforçant ces ressources personnelles sous-jacentes et en les utilisant à bon escient.

En tant que parents, enseignants ou modèles dans nos églises et nous communautés, nous pouvons faire des tas de choses pour améliorer la capacité de nos enfants à plier et à rebondir. La plupart des experts dans ce domaine indiquent que l’influence d’adultes importants (à l’intérieur ou à l’extérieur de la famille) est le facteur le plus important pour déterminer le degré de résilience d’un enfant. Elle est étroitement liée à l’expérience du respect et des bonnes relations au sein de la famille ou avec d’autres adultes significatifs. Que ce soit sciemment ou par inadvertance, les adultes donnent l’exemple de la résilience aux enfants – soit par l’enseignement ou par l’exemple. Pour être résilient, nul besoin de posséder un kit de forces complet ; par contre, il existe des moyens de grandir dans plusieurs domaines. Efforcez-vous de renforcer ou de développer certains des facteurs de chacun des points suivants.

1. COMMENCEZ PAR VOUS-MÊME

En cas de manque d’oxygène lors d’un vol, les adultes ont pour consigne de mettre d’abord leur propre masque à oxygène, et ensuite de mettre le masque à leurs enfants. Il en va de même pour la résilience. Il importe de travailler d’abord sur vos capacités à aider votre enfant. Quelles caractéristiques de la résilience possédez-vous ? Sur lesquelles devez-vous travailler ? Mieux encore : essayez d’identifier celles que vous pouvez apprendre en même temps que votre enfant. Cet exercice servira sans doute à renforcer votre relation avec lui. Au nombre des caractéristiques des mentors résilients idéaux, mentionnons la flexibilité, la capacité à faire face aux problèmes et à les résoudre, de bonnes aptitudes de communication, un bon réseau de soutien et, bien entendu, une relation saine et étroite avec l’enfant.

2. RELATIONS ET LIENS SOCIAUX [2]

Passez du temps de qualité avec votre enfant en vous branchant sur lui, en lui montrant de l’affection, en lui parlant, en lui faisant découvrir les émotions, et en faisant des activi- tés qui facilitent son développement.

Aidez votre enfant à établir des relations avec d’autres adultes importants.

Aidez votre enfant à développer son intelligence sociale et à se lier d’amitié avec ses pairs en encourageant la socialisation et le jeu (même s’il est virtuel), en lui apprenant à soutenir les autres et à pardonner.

Vous pouvez aider votre enfant à développer son empathie en donnant l’exemple de relations positives, en parlant des sentiments d’autrui, en validant et en ressentant les émotions de l’enfant, et en le laissant assumer les tâches des autres.

3. AUTONOMIE ET INDÉPENDANCE

Il est important de ne pas protéger nos enfants des défis de la vie. Au contraire, apprenez à votre enfant à résoudre les problèmes, à renforcer son indépendance, à être un modèle en matière de responsabilité. Donnez-lui des occasions de jouer librement (cela lui permet de faire des erreurs dans un environnement sûr tout en développant ses compétences en matière de résolution de problèmes). Encouragez-le à prendre ses propres décisions. Apprenez-lui à prendre lui-même soin de lui, et laissez-le trouver de nouvelles idées alors que vous l’encouragez à être créatif.

4. GESTION DES ÉMOTIONS

Être résilient consiste à gérer ses émotions de manière saine et positive. Vous pouvez promouvoir ce comportement en y allant de questions ouvertes, en encourageant l’enfant à parler de ses sentiments, en favorisant l’expérience d’émotions positives (voir Pr 17.22), en reconnaissant et en validant ses sentiments de détresse, en lui apprenant à contrôler ses émotions, en l’aidant à accepter que les difficultés font bel et bien partie de la vie.

5. POSSIBILITÉS DE DÉFI PERSONNEL

N’ayez pas peur de laisser les enfants faire l’expérience de l’échec, car ils doivent apprendre à accepter les changements et les défis alors qu’ils font l’expérience de petites doses d’« adversité quotidienne ». Apprenez à votre enfant à planifier et à se préparer pour tous les événements (en particulier pour ceux qui provoquent de l’anxiété) ; laissez-le faire face aux situations difficiles en le guidant si nécessaire.


1 E. H. Grotberg, Resilience for Today: Gaining Strength From Adversity, Greenwood, S.C., Praeger Publishers, 2003.

2 Pour des exemples spécifiques sur chacun de ces conseils à chaque étape de l’âge, consultez les liens suivants pour chaque domaine de résilience et groupe d’âge :

https://healthyfamilies.beyondblue.org.au/healthy-homes/ building-resilience. Pour des ressources et des informations supplémentaires, voir https://www.apa.org/topics/resilience/ guide-parents-teachers. Version espagnole : https://www.apa. org/centrodeapoyo/guia.


Annie Schulz Begle, titulaire d’un doctorat en psychologie, effectue des recherches sur le développement social et émotionnel des enfants. Elle habite avec sa famille à Hagerstown, au Maryland (États-Unis).