Riches ou pauvres ?

Méditations spirituelles 12/02/2022

Auteur : Raian Villacruel est missionnaire, professeur et directeur d’école aux États-Unis. 

Dieu a utilisé le champ missionnaire pour changer ma vie. En 1997, aux Philippines, je suis le seul adventiste de ma famille à me faire baptiser. J’ai alors 15 ans et sens que Dieu m’appelle au ministère pastoral ! Le missionnaire qui a organisé la campagne d’évangélisation d’un mois dans mon village m’encourage à étudier la théologie.

Mais lorsque je m’inscris à l’Université adventiste des Philippines, je découvre qu’il faudra huit à dix ans pour qu’un étudiant comme moi, pauvre et devant travailler, devienne pasteur. En plus, je vise un meilleur salaire que celui d’un pasteur. Je m’inscris donc au programme de prof d’anglais – ce qui représente quatre ans d’études – dans l’optique d’étudier le droit et de devenir un avocat bien rémunéré.

Une fois mon diplôme en poche, je ne suis pas sûr de ce que je dois faire ensuite. Mes projets d’études en droit ne se concrétisent pas vraiment. Côté famille, j’ai le cœur triste parce qu’aucun membre de ma famille n’est encore baptisé. Pourtant, ça fait neuf ans que je témoigne auprès d’eux ! Je me sens comme un pécheur, comme un vase brisé.

Puis, je me souviens qu’à un moment donné, j’ai songé à devenir missionnaire, ne serait-ce que pour un an seulement. « Mon Dieu, si tu m’ouvres une porte pour te servir, eh bien, j’irai ! »

Cette même année, soit en 2006, on m’appelle à servir en tant que prof de huitième année à l’école adventiste de Yap, dans la Mission de Guam-Micronésie. C’est à cette époque que j’épouse la merveilleuse femme que j’ai rencontrée pendant mes études supérieures.

UNE VIE QUI N’A RIEN DE FACILE

La vie n’est pas facile. Une année, alors que nous attendons notre troisième enfant, mon allocation mensuelle s’élève à 250 dollars US, tandis que ma femme en gagne 230 en tant que prof. Mais nous avons le coup de foudre pour le champ missionnaire ! Malgré ces maigres moyens, nous décidons de continuer à servir Dieu, confiants qu’il pourvoira à nos besoins.

Et nous restons dans la Mission de Guam-Micronésie jusqu’en 2020, enseignant dans des écoles à Yap, à Ebeye, et à Majuro. En cours de route, Dieu me donne l’occasion de terminer une maîtrise en éducation à l’Université La Sierra. Aujourd’hui, je suis missionnaire, directeur d’école et prof aux États-Unis.

En rétrospective, je me rends compte que lorsque j’ai commencé à servir Dieu, mon cœur n’était pas au diapason du sien. Mais il m’a accepté tel que j’étais et m’a modelé. Au cours de ma première année en tant que missionnaire, mon père, ma mère, ainsi que tous mes frères et sœurs ont été baptisés. Ouah !, ai-je pensé. J’ai travaillé tellement dur pour que ça arrive ! Mais Dieu ne m’a accordé le désir de mon cœur que lorsque j’ai lâché prise et que je me suis concentré sur son œuvre missionnaire.

FAIRE LES CHOSES À LA MANIÈRE DE DIEU

Il fut un temps où je pensais que servir Dieu ferait de moi une personne très pauvre ; cependant, Dieu m’a donné beaucoup plus que je ne pourrai jamais désirer. Mon travail m’a amené à voyager énormément, entre autres pour recruter des étudiants missionnaires à travers les États-Unis. Par ailleurs, j’ai obtenu ma maîtrise sans m’endetter. Oui, toutes les bêtes des montagnes par milliers appartiennent à Dieu (Ps 50.10)* !

J’ai découvert que si on cherche Dieu d’abord, toutes ces choses nous seront données par-dessus (Mt 6.33). Donnez votre vie tout entière à Dieu. Si vous le faites, vous recevrez tout en retour ! « On versera dans le pan de votre vêtement une bonne mesure bien tassée, secouée et débordante ; car on emploiera, à votre égard, la mesure dont vous vous serez servis pour mesurer. » (Lc 6.38, SEM)