Quels commandements ?

Méditations spirituelles 18/02/2021

Angel Manuel Rodriguez | Adventist World | Février 2021

À quels commandements l’expression « gardent les commandements de Dieu » fait-elle allusion dans Apocalypse 12.17 et 14.12 ?

Dans ces deux passages, l’obéissance aux commandements est une caractéristique du peuple de Dieu du temps de la fin, appelé reste dans Apocalypse 12.17 – ou le reste de la postérité de la femme – et saints dans Apocalypse 14.12. Il est certain que l’expression « gardent les commandements de Dieu » semble trop générale. Par conséquent, une clarification s’impose.

1. DIFFÉRENTES OPINIONS

Lorsqu’on examine les commentaires écrits sur le livre de l’Apocalypse, on découvre différentes opinions. Certains commentateurs ne prennent même pas le temps d’explorer le sens de ce passage et se contentent de citer le texte biblique, puis passent à l’examen d’autres aspects du passage – comme si la référence aux commandements n’était pas si importante que ça. Pour d’autres, les commandements sont la Torah, c’est-à-dire l’ensemble des instructions/révélations de Dieu consignées dans l’Ancien Testament. D’autres encore soutiennent que les commandements font référence à la foi de l’Agneau de Dieu – lequel était fidèle à Dieu – une foi que les chrétiens sont invités à imiter. Voici l’opinion la plus courante : les « commandements de Dieu » désignent les composantes éthiques du décalogue, soit les six derniers commandements. C’est sans doute le contexte qui détermine l’interprétation correcte.

2. UNE RÉFÉRENCE AU DÉCALOGUE

Les deux passages dans lesquels les commandements de Dieu sont mentionnés appartiennent à la partie centrale de l’Apocalypse (chap. 12-15.5). Dans l’introduction de cette section, Jean a vu le lieu très saint du sanctuaire céleste, plus précisément l’arche de l’alliance. Dans le sanctuaire terrestre, Moïse avait placé à l’intérieur de l’arche de l’alliance les deux tables de pierre sur lesquelles Dieu avait inscrit les dix commandements. Par conséquent, cette vision implique que le ministère du Christ dans le lieu très saint du sanctuaire céleste et les dix commandements joueront un rôle important dans la suite du livre. Ici, la référence implicite aux dix commandements devient explicite à la fin de toute la section tandis que Jean voit de nouveau « le tabernacle du témoignage » dans le ciel (Ap 15.5). Dans l’Ancien Testament, le mot « témoignage » est utilisé pour désigner les dix commandements placés à l’intérieur de l’arche de l’alliance, lesquels témoignaient de l’alliance de Dieu avec Israël (Ex 25.20,21 ; 32.15,16). Cette référence aux dix commandements devrait être la première information à prendre en considération dans l’interprétation de l’expression « les commandements de Dieu ».

3. DES COMMANDEMENTS SPÉCIFIQUES DU DÉCALOGUE

Peut-être plus important encore est le fait que dans le contexte des deux passages, on trouve des références claires à certains des dix commandements. La plus explicite se trouve dans l’appel du premier ange à la race humaine à obéir au premier commandement en adorant Dieu, « celui qui a fait le ciel, et la terre, et la mer, et les sources d’eaux » (Ap 14.7). La mention de Dieu en tant que Créateur est tirée du quatrième commandement (Ex 20.8-11) – ce qui implique que le reste gardera aussi ce commandement. Les êtres humains ne doivent pas adorer la bête et son image, car une telle adoration constitue une violation du deuxième commandement (Ap 14.9). La bête blasphème le nom de Dieu, en violation du troisième commandement (Ap 13.6). Ce sont là les quatre premiers des dix commandements ; mais l’Apocalypse mentionne aussi d’autres commandements. Par exemple, Apocalypse 9.20,21 mentionne le meurtre, l’adultère, ou l’immoralité sexuelle, le vol (voir aussi Ap 13.10 ; 14.4) ; le mensonge se trouve dans Apocalypse 14.5. En tenant compte du contexte, la réponse appropriée à votre question serait que le peuple de Dieu observera les dix commandements en signe de loyauté et de gratitude envers l’Agneau.


Ángel Manuel Rodríguez est ancien directeur de l’Institut de recherche biblique de la Conférence générale.