Prisonnier en terre étrangère

Méditations spirituelles 21/10/2022

Arthur Hudson | Adventist Record | Adventiste Magazine

Je suis un prisonnier dans un pays étranger ! Enfin, pas tout à fait. Je suis ici de mon plein gré et l’Australie a été bonne avec moi, m’offrant notamment mon épouse.

Mais je ne m’attendais pas à vivre ici à la fin de mes études, et je me demande quand Dieu et mon épouse jugeront bon de me renvoyer chez moi. Je me surprends facilement à parcourir les articles de presse à la recherche des mots « Nouvelle-Zélande » qui se détachent étonnamment dans une mer d’encre pour un expatrié mélancolique qui pense à son « chez lui ».

Loin de chez moi et absorbé par la culture d’un pays plus vaste, je suis surpris de constater que je ne suis pas seul lorsque je vois les noms rayonnants de ceux dont je supposais qu’ils appartenaient naturellement au lieu où ils vivent maintenant. Michael J. Fox, Keanu Reeves et William Shattner sont des Canadiens vivant aux États-Unis : ce ne sont là que quelques-uns des noms de ceux qui vivent loin de chez eux.

La terre n’est pas ma maison. Pas cette vieille terre, en tout cas. Les paroles de l’hymne « This World is Not my Home » me viennent à l’esprit. Que la Russie prenne le contrôle de l’Ukraine ou que je sois déplacé de l’endroit où je vis actuellement en raison de l’élévation du niveau de la mer, cette terre n’est pas ma maison. Et même si je dois en tirer le meilleur parti pour le peu de temps que je suis ici et inviter d’autres personnes dans le royaume de Dieu, je crois que je dois toujours adopter cette perspective.

Bien que je préfère ne pas imaginer grandir en apprenant la langue d’une nation envahissante avec la cruauté de ses pratiques de l’époque, il y a des choses bien pires que de vivre sous une force d’occupation. Nous le constatons bibliquement, et je ne crois pas que les temps aient changé aux yeux de Dieu. Dieu et le patriotisme ont été invoqués lors de la dernière guerre mondiale, et oui, j’ai dit que j’appréciais les avantages pour ma famille, ma culture et ma liberté, parce que « mon Dieu » a permis à mes ancêtres de gagner la bataille. Cependant, si l’histoire d’Israël et de la « petite fille » sous contrôle syrien nous dit quelque chose (et même le fait que Dieu a permis l’exil babylonien), c’est que Dieu se soucie beaucoup plus de l’état spirituel d’une personne que de son confort physique et, oui, même émotionnel.

Ce ne sont pas les mots les plus réconfortants que l’on puisse dire, je le sais, surtout que nous assistons au développement de ce qui pourrait être la plus grande menace de la paix mondiale depuis au moins 60 ans. Mais ces mots devraient représenter un réconfort. Le même Dieu qui a permis à la veuve de Sarepta de s’en sortir, qui a soutenu Élie dans le désert et qui a soutenu une petite fille qui faisait simplement ce qu’on lui demandait de faire et qui l’honorait dans le processus, vous soutiendra vous aussi, si jamais ce moment arrive.


Traduction : Tiziana Calà