Où est Dieu ?

Méditations spirituelles 07/08/2020

Ángel Manuel Rodríguez, Texas, États-Unis / Adventist World

(Question) : Mes amis me demandent : « Où est Dieu dans cette pandémie ? »

Voilà une question valable ! Il nous faut donc être en mesure de fournir des conseils qui renforcent l’espérance et la foi. La question de la coexistence d’un Dieu aimant dans un monde où règnent le mal et la souffrance est complexe et difficile. Heureusement, les Écritures nous en disent suffisamment pour nous guider.

LE CONFLIT COSMIQUE

La présence même du bien et du mal, de l’ordre et du désordre, de la beauté et du chaos suggère fortement qu’une dissonance cosmique entraîne le cosmos dans un conflit de volontés. Deux puissances se disputent le contrôle d’une création bonne à l’origine : un Dieu et Créateur aimant et un chérubin déchu, lequel déforme le caractère de Dieu et endommage sa création. Le Créateur manifeste son amour infini pour sa création tout en démasquant les puissances du mal et en œuvrant à leur défaite finale (Es 14.12-15 ; Ez 28.12-15). Ce conflit cosmique révèle à quel point Dieu prend au sérieux la liberté de ses créatures – même quand elles ont choisi de se rebeller contre lui. Tout mal dans le monde, y compris l’actuelle pandémie, trouve son origine non pas en Dieu, mais en Satan, l’ennemi de Dieu (voir Mt 13.28).

LA RESPONSABILITÉ HUMAINE

L’étendue du mal dans le monde est souvent, mais pas toujours, liée au comportement humain. Dieu a confié aux êtres humains l’administration de cette planète (Gn 1.26) ; mais après avoir rejoint le camp de la rébellion cosmique contre Dieu, ils ont contribué à sa détérioration (voir Rm 5.12). La COVID-19 nous a tous fait prendre conscience du fait que ce que nous mangeons et faisons peut menacer non seulement notre vie personnelle, mais potentiellement celle de toute la race humaine. Nous devrions revenir à une gestion appropriée et respectueuse de la planète. On peut être tenté de blâmer Dieu pour la situation actuelle, mais dans une large mesure, la faute en revient aux êtres humains. Par leurs paroles, leurs attitudes et leurs actes, ils sont à l’origine de la majorité des souffrances d’autrui.

DIEU EST À L’ŒUVRE

Dans la résolution de la pandémie, la réalité de Dieu est totalement ignorée par les athées et les laïcs. Pour eux, la sagesse humaine et la communauté scientifique trouveront une solution et le genre humain vaincra
la COVID-19. On a ici l’impression que Dieu n’est pas directement actif dans la lutte contre ce virus, qu’il
est plutôt un observateur détaché laissant aux êtres humains le soin de faire mordre la poussière à l’ennemi. En réalité, Dieu s’implique personnellement dans le conflit contre cet ennemi commun. Il place dans le cœur des êtres humains les expressions de la sollicitude pour autrui dont nous sommes témoins tandis que des gens accomplissent des actes de bonté étonnants envers leurs semblables (voir Jc 1.17). Les chrétiens utilisent des pas- sages de la Bible pour encourager la persévérance dans la foi et pour réconforter ceux qui souffrent. Dieu aide les politiciens, malgré leurs intérêts égoïstes, à élaborer des plans qui contribueront à atténuer l’impact économique et social de ce virus maléfique (voir Rm 13.1).

Par-dessus tout, Dieu est directement impliqué dans le développement de médicaments qui traiteront le virus et mèneront au développement d’un vaccin. Puisque toute sagesse véritable procède de Dieu (Jc 1.5), il serait juste de suggérer que dans le conflit cosmique, Dieu travaille avec les scientifiques dans les laboratoires, à leur rythme, sans outrepasser leurs connaissances et leurs compétences, pour vaincre leur ennemi commun. En d’autres termes, Dieu est à l’œuvre au sein de la communauté scientifique pour soulager et vaincre la souffrance humaine. Il utilise quiconque est prêt à se battre contre les forces qui oppriment les êtres humains. C’est ce qu’il a fait lui-même de façon extraordinaire à la croix de Jésus, où il a vaincu toutes les puissances du mal (Col 2.15). Nous attendons main- tenant la consommation ultime de cette victoire.


Ángel Manuel Rodríguez, ancien directeur de l’Institut de recherche biblique, a été pasteur, professeur, et théologien.