Onze problèmes, onze bénédictions

Méditations spirituelles 30/06/2023

Par Alex Voos | Revue Dialogue, 2021, numéro 33-3, p. 23-24

La vie nous confronte souvent à de nombreux épisodes de « Daniel à Babylone », mais lorsque nous nous remettons entre les mains de Dieu, il permet à notre foi de prospérer et d’être victorieuse.

Je suis originaire du Brésil et j’ai été élevé au sein d’une famille adventiste. À la fin de mes études secondaires, je me suis senti appelé à étudier la théologie et à devenir pasteur ; mais en même temps, je m’intéressais aux sciences naturelles. Pendant mes études de théologie, j’ai progressivement compris à quel point la croisée de la science et la religion est importante pour atteindre l’esprit sécularisé et pour aider les jeunes, lesquels sont souvent confrontés au scepticisme dans leur environnement académique.

Après avoir complété mon diplôme en théologie, j’ai décidé de changer complètement de domaine et d’embrasser les sciences naturelles. La géologie m’attirait parce que c’est dans ce domaine qu’est née l’idée du temps profond, et parce que c’est le domaine qui soulève de nombreux questionnements concernant les longues périodes de temps.

Entretemps, l’occasion d’étudier la géologie à l’étranger – sans avoir à payer de frais de scolarité – s’est présentée. Il ne me restait qu’un défi : couvrir mes frais de subsistance pendant mes études dans ce pays. Or, le coût de la vie là-bas était assez élevé par rapport à celui du Brésil. Après quelques mois passés à chercher un financement, j’ai recueilli suffisamment d’argent grâce à un réseau de bienfaiteurs prêts à m’aider dans mon parcours éducatif. Certaines personnes m’ont fait des dons occasionnels, et une soixantaine d’autres m’ont promis de m’aider mensuellement par de petits dons pendant toute la durée de mes études à l’étranger.

RÉSOLU DANS MON CŒUR

Enfant, l’une de mes histoires préférées était celle de Daniel et de ses amis à Babylone. Le verset « Daniel résolut de ne pas se souiller » (Dn 1.8) est l’un des passages bibliques qui m’a fortement impressionné. Jusqu’à mon entrée à l’université publique, toute mon instruction s’était déroulée dans des institutions adventistes. Alors que je commençais mon cours de géologie dans une université publique, j’ai vite compris que je pourrais bien vivre quelques épisodes de « Daniel à Babylone », moi aussi – surtout en ce qui concerne le sabbat. Mais j’ai remis tout cela entre les mains de Dieu, confiant qu’il me permettrait d’être comme Daniel, lequel « [avait résolu] de ne pas se souiller » et s’appuyait sur les promesses de Dieu.

Quelques jours après m’être inscrit à mes cours, j’ai constaté que 11 des 50 matières abordées impliquaient des activités à l’extérieur, traditionnellement prévues pour les week-ends, soit du vendredi au dimanche. Voilà qui était alarmant, car rater les activités prévues le sabbat revenait à rater 30 à 50 pour cent du programme de ces cours pratiques ! Comment serait-il possible d’obtenir autant de dispense en raison du sabbat ?

Devant un tel problème, l’angoisse m’a saisi. Qu’allait-il m’arriver ? Devais-je renoncer à la porte qui s’était ouverte pour moi et retourner dans mon pays ? Je pouvais toujours terminer les cours qui ne touchaient pas au sabbat ; cependant, je rentrerais chez moi sans diplôme en poche, faute d’avoir satisfait aux conditions pour l’obtenir. Bref, je perdrais beaucoup de temps et d’argent… Et alors, que penseraient mes donateurs ?

Un jour, j’ai fait sur mon ordinateur la liste des 50 matières du programme de géologie. Ensuite, j’ai souligné en rouge les 11 matières dont l’horaire entrait en conflit avec le sabbat. Ceci fait, je me suis tourné vers Dieu. Seigneur, j’ai 11 problèmes. S’il te plaît, aide-moi à les résoudre. Je sais qu’une grande partie de ce que j’apprendrai sur la compréhension scientifique actuelle remettra en question ta Parole, mais je remets ces 11 problèmes entre tes mains. Quelles que soient tes directives, je resterai fidèle à ta volonté. Seigneur, je t’en prie, aide-moi !

Mon périple ne faisait que commencer, et déjà, la route semblait ardue… Chaque semestre, j’ai eu des matières dont les activités se déroulaient le jour du sabbat. Chaque semestre, j’ai été confronté à l’incertitude : qu’allait-il se passer par rapport à ce conflit d’horaire ? Chaque fois, il m’a fallu parler aux professeurs, demander qu’ils fassent exception, proposer de suivre des cours supplémentaires ou d’accomplir des tâches supplémentaires, et essayer différentes solutions. Il m’est arrivé de chercher une solution plus d’une fois et de persévérer pour en trouver une possible. Mais quelle joie de constater, à la fin de chaque semestre, que le Seigneur avait trouvé une solution et qu’on avait accepté que je passe les examens un autre jour que le sabbat ! L’espace me manque ici pour vous raconter les différentes façons dont Dieu est intervenu miraculeusement pour que je puisse terminer tous mes cours sans toucher au sabbat. À chacun de ces miracles, Dieu m’a fait vivre une expérience où j’ai pu voir son intervention et sa prévenance.

Au premier coup d’œil, on a l’impression que lorsque Daniel et ses amis se préparaient à être présentés à la cour du roi, ils se mettaient dans une situation délicate en décidant de rester fidèles à Dieu et de ne pas manger les mets du roi. J’ai eu la même impression chaque fois que j’essayais de trouver une solution pour l’un de mes cours tombant un sabbat. Je ne me suis jamais plaint à Dieu des cours et des tâches supplémentaires à accomplir que cela m’occasionnait. Je pensais simplement que pour rester fidèle, il était normal que je paie un prix supplémentaire. J’avais oublié que Dieu pouvait tourner les difficultés en bénédictions…

En voici un exemple. Dans un cours, on a demandé à tous les étudiants de participer à un voyage international pour étudier d’importantes formations géologiques. Cette année-là, le voyage devait se dérouler en Italie et s’étendre sur deux week-ends. Je devais non seulement trouver une solution pour les deux jours de sabbat pendant le voyage, mais aussi des fonds, car les frais du voyage n’étaient pas inclus dans ma bourse d’études. Cette expédition coûtait environ 2 000 euros – une somme importante qui faisait éclater mon budget. J’étais dans un dilemme. Ma seule source d’aide était Dieu.

POUR CHAQUE PROBLÈME, DIEU A UNE SOLUTION

À peu près à cette époque, j’ai commencé à participer à une discussion en ligne organisée par Ben Clausen, un scientifique adventiste de l’Institut de recherche Geoscience de Loma Linda, entre des étudiants en géologie et des professeurs, en Californie, aux États-Unis. Il m’a invité à l’assister, lui et son équipe, lors d’une expédition qu’il organisait cette année-là pour sa recherche au Pérou. Comme je me joignais à son équipe de travail, il a inclus mes frais de voyage dans la subvention de recherche ! Cette expédition devait durer deux semaines et comprenait la visite de divers sites géologiques importants au Pérou. Une fois de plus, j’ai prié Dieu d’intervenir en ma faveur. J’ai demandé à ma professeur si mon voyage au Pérou pouvait remplacer celui que le département organisait vers l’Italie, et elle a accepté ! C’est ainsi que le défi du sabbat avec les expéditions organisées par l’université a été résolu.

Dieu a non seulement résolu mon problème du sabbat, mais aussi mon problème d’ordre financier. Et il ne s’est pas arrêté là ! En plus de tout cela, mon voyage au Pérou a marqué le début d’une relation professionnelle d’un an avec Clausen et son équipe. Cette relation m’a permis de poser ma candidature au programme de doctorat à l’université de Loma Linda après avoir obtenu mon diplôme de géologie, et elle a été acceptée ! Au début, j’avais l’impression de me mettre dans une situation désavantageuse en essayant d’être fidèle aux commandements de Dieu. Mais comme pour Daniel et ses amis, cette situation apparemment désavantageuse m’a conduit à des bénédictions inattendues !

J’ai obtenu mon diplôme en géologie au cours de l’été 2021. En relisant la liste des cours que j’avais faite au début de mon programme, j’ai constaté que les matières soulignées en rouge étaient toutes passées au vert. Quelques années auparavant, j’avais dit à Dieu que j’avais onze problèmes ; maintenant, je vois que mon créateur a été avec moi tout le long de mon parcours et m’a donné onze solutions. Loué soit son nom !


Alex Voos, titulaire d’une licence en théologie de l’université adventiste de São Paulo, au Brésil, ainsi que d’une licence en géologie de l’université of Salzbourg, en Autriche, étudie actuellement pour obtenir son doctorat en sciences de la Terre à l’université de Loma Linda, en Californie, aux États-Unis. Pour le contacter : advsalex@gmail.com.