L’observation du sabbat dans l’ancien Israël

Méditations spirituelles 03/08/2020

Ángel Manuel Rodríguez, Maryland, USA / Adventist World

(Question) : Est-ce que tous les Israélites venaient au temple le sabbat pour adorer le Seigneur ? 

En bref, la réponse à votre question est « non ». Peut- être poserez-vous alors cette question : « Mais alors, que faisaient les Israélites pour le culte pendant le sabbat ? » Comme c’est une question difficile à répondre, certains en sont venus à conclure que le sabbat n’était, en fait, qu’un jour de repos. Voici quelques suggestions à considérer.

1. UNE SAINTE CONVOCATION

Le sabbat est appelé un jour de « sainte convocation » – ce qui suggère que le peuple se rassemblait pour rendre un culte à Dieu pendant ce jour (Lv 23.3). Selon certains, cette expression devrait être traduite par « sainte proclamation », et annonçait l’arrivée d’un festival. Mais cette suggestion ne peut être appliquée au sabbat du septième jour parce qu’il était hebdomadaire. Le texte suggère que le sabbat était un jour où le peuple se rassemblait pour rendre un culte à Dieu. Ce rassemblement devait avoir lieu dans « toutes [leurs] demeures » (v. 3) – ce qui pourrait désigner leurs foyers ou les endroits où ils habitaient. Ce passage implique que pen- dant le sabbat, les gens se réunissaient pour adorer Dieu.

2. UN CULTE COMMUNAUTAIRE

On pourrait supposer que les gens qui habitaient à Jérusalem, et peut-être dans les villes adjacentes, venaient au temple pour adorer Dieu et pour être instruits par les prêtres. Le culte communautaire général se tenait principalement pendant les festivals, particulièrement pendant les festivals de pèlerinage – la fête des pains sans levain, la Pentecôte, et la fête des tabernacles (Dt 16.16). C’était là des moments de réjouissance devant le Seigneur, alors que les Israélites mâles venaient de partout du pays pour rendre un culte à Dieu au temple. Lorsque la fête incluait un sabbat du septième jour, il y avait une journée communautaire de repos et d’adoration. Le temple était la résidence de Dieu, et seuls les prêtres y avaient accès. Par conséquent, le culte se tenait principalement dans le parvis du temple.

3. LE CULTE DE FAMILLE

Il est probable que pendant le sabbat, les familles étendues d’Israël se rassemblaient pour prier et pour être instruites par le chef de famille. C’était là l’une des responsabilités d’Abraham en tant que chef de famille (Gn 18.19). Le Seigneur instruisit clairement les Israélites à enseigner à leurs enfants sa volonté pour Israël, et ce, aussi souvent que possible : « Tu les inculqueras à tes enfants, […] quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. » (Dt 6.7 ; voir 4.9 ; 11.19) Puisque le sabbat était un jour de repos pour tous les membres de la famille, c’était là une excellente occasion d’enseigner aux enfants les actes puissants de Dieu en faveur de son peuple, ainsi que la loi de l’alliance.

4. LES VILLES LÉVITIQUES

Dieu confia les services du sanctuaire à la tribu de Lévi. Pour les en récompenser, il leur attribua la dîme du peuple. Au lieu de leur donner des terres, il leur accorda 48 villes – appelées villes lévitiques – situées en des lieux stratégiques d’un bout à l’autre du pays. Les prêtres et les Lévites habitaient, manifestement, dans ces villes. Le but religieux de ces villes n’est pas clairement révélé dans la Bible. Elles servaient peut-être de centres d’enseigne- ment. Les prêtres et les Lévites étaient responsables d’enseigner aux Israélites non seulement comment le Seigneur avait guidé Israël par le passé, mais aussi de leur enseigner la loi du Seigneur (Lv 10.11 ; Dt 33.10). C’était extrêmement important, parce que chaque Israélite était responsable devant le Seigneur d’observer la loi. Je suggère donc la possibilité suivante : durant le sabbat, les Israélites se rendaient à ces villes pour adorer Dieu et pour être instruits par les prêtres et les Lévites.


Ángel Manuel Rodríguez a servi l’Église en tant que pasteur, professeur, théologien, et en tant que directeur de l’Institut de recherche biblique.