L'évangélisation est annulée

Jeffrey O. Brown | Ministry 3 trimestre 2021

La popularité du premier ministre britannique a été gravement compromise par son affirmation : “Noël est annulé” (1)

La persistance du virus COVID-19 avait été renforcée par la présence d’un nouveau variant. Mais Noël a-t-il vraiment été annulé ? Au contraire, beaucoup ont pu saisir la chance de faire briller le cœur de Noël en partageant avec ceux qu’ils aiment et en aidant ceux qui en avaient besoin.

La crédibilité d’un pasteur ou d’un responsable d’église serait sérieusement compromise si, il ou elle déclarait : « L’évangélisation est annulée. » Mais que se passe-t-il si ce que l’on appelle souvent l’évangélisation, qui vise à augmenter le nombre de membres plutôt qu’à répondre à leurs besoins, était annulée ? Se pourrait-il que le véritable cœur de Jésus aurait plus de chance de briller ? Et si les crises actuelles étaient l’occasion de restaurer l’intention originelle de Dieu pour l’évangélisation : aimer notre prochain comme nous-mêmes ?

Que voulons-nous que l’histoire conserve de la réponse de l’église face à la crise de la COVID-19 ? Certains disent que rien ne doit nous distraire de l’évangile. Pourtant, les pandémies provoquées par des virus, les crises économiques et les injustices raciales sont des opportunités pour l’évangile. Certains sont victimes d’oppression, d’autres sont victimes d’abus. Certains ont dû affronter des moments difficiles, d’autres sont tombés malades. Mais les personnes brisées sont notre mission.

Les personnes et les systèmes dévastés ne sont pas nouveaux pour Dieu. Il y a des siècles, Jérémie déclarait : « tout à coup Babylone est tombée, elle est détruite » (Jé 51.8, NBS). Quelqu’un a dit que l’Ancien testament parle, et que le Nouveau testament dit amen. Ainsi, Jean fait écho : « Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la Grande, elle qui a fait boire à toutes les nations du vin de la fureur de sa prostitution » (Ap 14.8, NBS). Regardez les faux enseignements et les pratiques oppressives de l’église et de l’état à travers les siècles, et vous reconnaîtrez Babylone. Les gens sont tombés dans des systèmes religieux et politiques destructeurs, mais avant de pouvoir en sortir, ils doivent obtenir de l’aide pour se relever.

Dans Ésaïe, Dieu avait un message pour un ancien monde désespéré. Il a demandé : « Qui enverrai-je ? Et qui ira pour nous ? » Un jeune, Ésaïe, a répondu : « Je suis là, envoie-moi » (És 6.8, NBS). Ésaïe a dit aux membres de l’église que si le jeûne à genoux était bénéfique, aider les gens à se remettre sur leurs pieds était essentiel. Si le respect du sabbat était biblique, mettre fin à l’oppression était essentiel (És. 58.6, 13).

Dans l’Apocalypse, Dieu a un message pour le monde contemporain et désespéré. Il est comparable au message d’Ésaïe et est appelé l’évangile éternel, parce que l’Ancien testament parle, et le Nouveau dit amen. Hans LaRondelle déclarait : « La raison fondamentale du message des trois anges dans Apocalypse 14 est de restaurer ! C’est le même objectif que l’appel d’Ésaïe à Israël, qui s’est dérobé, dans Ésaïe 58.1. » 2 Cet évangile éternel est à la fois spirituel et pratique.

Ma femme, Pattiejean, a envoyé à sa coiffeuse, Arelis, un cadeau d’une valeur de 50 dollars. Arelis était très reconnaissante, car son entreprise a été durement touchée par la COVID-19. Pattiejean lui a dit que notre église offrait des tests gratuits pour dépister la COVID le dimanche matin, ainsi que des cartons de produits alimentaires. Si, grâce à cette aide, les gens embrassent le Christ que nous adorons, que Dieu soit loué. Mais notre aide, comme le dit George Webber, « ne manifeste pas le désir d’obtenir de nouveaux membres, de gagner de nouveaux convertis ni de brandir des scalps pour le Christ. Simplement, nous vivons selon le style de notre Seigneur : là où il y a la faim, chercher à nourrir, là où il y a la maladie, chercher à guérir, là où il y a la solitude, offrons notre amour sans rien attendre en retour. » 3

L’évangélisation ne devrait pas être annulée, mais restaurée.