Les médias sociaux : ravageurs d’image corporelle

Méditations spirituelles 10/04/2023

Whitney Palmer | Maryland, États-Unis | DIA

L’exposition à des mannequins impossiblement grandes et taillées au couteau n’a rien de nouveau. Et grâce aux plateformes de médias sociaux, nous voyons ces images changer graduellement. Cependant, non seulement y en a-t-il plus, mais les photos et les vidéos sont également systématiquement filtrées pour présenter des images corporelles enviables, quoique peu réalistes.

« Ne voir que du contenu retouché et ambitieux sur les médias sociaux peut miner notre image de nous-même, a dit la Dre Marissa Leslie, directrice médicale du département de psychiatrie du système de soins de santé adventiste. Plus nous voyons de photos et de vidéos de silhouettes inatteignables, moins nous sommes satisfaits de notre propre corps, augmentant ainsi notre risque de développer un trouble alimentaire ou des comportements nuisibles à notre santé. »

Les plateformes comme Facebook et Instagram offrent un fil continu de photos facilement modifiables, donnant des impressions de corps parfaits. TikTok, quant à elle, utilise un algorithme qui détecte le type de vidéos que nous regardons afin de nous en montrer toujours plus. Nous n’avons plus à chercher — en quelques secondes, TikTok nous prépare une vidéothèque personnalisée. Ainsi, nos actualités sont remplies de contenu faisant la promotion d’objectifs physiques difficiles à atteindre en plus d’habitudes alimentaires et sportives malsaines.

L’effet des médias sociaux sur l’image corporelle

Certains utilisent les médias sociaux pour échanger et partager de l’information, mais d’après les Instituts nationaux de la santé (NIH pour National Institutes of Health), beaucoup, surtout des jeunes, utilisent ces plateformes pour guider ce qu’ils veulent voir dans le miroir. Tout est une question de présentation attrayante. Au bout du compte, le contenu en ligne influence la façon dont les gens se perçoivent par rapport aux autres.

« Selon les NIH, la quête des idéaux corporels que l’on voit sur internet est problématique, parce que des études nous montrent que l’utilisation habituelle des médias sociaux est liée à l’insatisfaction corporelle et à un désir d’être plus mince, a expliqué la Dre Leslie. Bien que le problème affecte particulièrement les jeunes, ces sentiments peuvent nous atteindre à n’importe quel âge. Certains contenus sur les médias sociaux célèbrent la quête d’un corps parfait et utilisent parfois l’humiliation pour nous motiver à nous débrouiller seuls pour l’obtenir. »

Plus nous faisons défiler les publications, plus nous risquons de nous comparer à des images corporelles irréalistes. Selon une étude menée par l’Université King, environ 87 % des femmes et 65 % des hommes se mesurent aux photos qu’elles et ils voient en ligne. Et les comparaisons fréquentes peuvent doubler, voire quadrupler les risques d’insatisfaction corporelle ou pousser une personne à croire qu’elle devrait perdre du poids.

« Le fait de voir du contenu basé sur l’apparence peut nous mener à réduire sérieusement la quantité de nourriture que nous ingérons, à modifier le type de nourriture que nous mangeons ainsi qu’à faire trop d’exercice. Et plus nous adoptons de tels comportements, plus nous devenons vulnérables aux troubles alimentaires, comme l’anorexie mentale, l’hyperphagie et la boulimie », a dit la Dre Leslie.

Six façons de limiter les effets des médias sociaux

Heureusement, nous pouvons contrôler la façon dont les médias sociaux affectent notre image corporelle. Comment est-ce possible?

Savoir que vous les utilisez : Faites-vous défiler vos comptes Facebook ou Instagram dès que vous vous ennuyez ou procrastinez? Ou les médias sociaux sont-ils votre moyen préféré de demeurer en contact avec vos amis et votre famille?

Suivre des comptes qui encouragent de saines approches à la nutrition et à l’exercice : Cherchez des comptes qui mettent l’accent sur les approches nutritionnelles qui comprennent une vaste gamme d’aliments et évitez ceux qui sont axés sur la restriction alimentaire. Cherchez des pages qui encouragent l’exercice varié et agréable. Les comptes que nous suivons ne devraient pas nous donner l’impression que l’entraînement est inatteignable ou une punition pour ce que nous avons mangé.

Cesser de suivre les comptes qui nous amènent à nous comparer aux autres : Éloignez-vous des pages qui déclenchent une obsession de la nourriture et de l’exercice. Si le fait d’avoir vu un certain contenu a diminué votre amour propre, alors vous devriez le retirer de votre compte ou de votre fil.

Trouver des comptes qui traitent du corps de manière positive : Cherchez des comptes qui publient du contenu axé sur la santé globale et le bien-être plutôt que sur le type de silhouette et l’apparence.

Célébrer les différences corporelles : Gardez à l’esprit que les mesures idéales de masse corporelle, de densité osseuse et d’hydratation ne se limitent pas à un seul type de silhouette. La minceur n’est pas toujours synonyme de santé, tout comme l’embonpoint n’indique pas toujours qu’une personne est en mauvaise santé. Suivez des comptes qui célèbrent les corps sains, dont les formes et les formats varient grandement.

Mettre les choses en perspective : N’oubliez pas que les gens qui publient des photos et des vidéos sur les médias sociaux peuvent appartenir à différents groupes d’âge, avoir une génétique particulière ou des capacités athlétiques différentes des vôtres. De plus, les images numériques sont faciles à modifier et seules les plus flatteuses sont publiées. Les médias sociaux peuvent être un excellent outil de divertissement et de communication, mais n’oubliez surtout pas que les photos et les vidéos ne représentent pas toujours la réalité. Soyez indulgent.e envers vous-même et faites ce qu’il faut pour conserver un fil de nouvelles positif tout en protégeant votre image de vous-même et en la nourrissant de manière positive.


Whitney Palmer écrit pour les Services de santé comportementale du Centre médical adventiste de soins de santé de Shady Grove.


Traduction : Marie-Michèle Robitaille