Les chiffres rouges

Méditations spirituelles 09/12/2020

Par Carolina Ramos | Adventist World décembre 2020

De nos jours, tout ce qu’on voit, c’est des chiffres. Nos écrans de télévision et nos appareils électroniques font état de nombreuses statistiques. L’année 2020 a été l’année des infections, du confinement, des déceptions, des rêves brisés, de quelques pensées pleines d’espoir, de l’incertitude, et de la peur.

Difficile de ne pas se demander ce qui va se passer ensuite… Lorsque j’ai invité mes étudiants ados à parler de leurs craintes, et leur ai demandé quelles étaient leurs requêtes de prière, ils m’ont fait part de leurs inquiétudes pour l’avenir, de leurs décisions face à un avenir incertain, et de la façon dont ces décisions peuvent les affecter. Ils n’ont pas répondu à un sondage officiel ; ils n’ont fait qu’exprimer de façon spontanée leurs inquiétudes que je me suis empressée d’inscrire dans mon carnet de foi.

Il semble bien que cette année, tout a tourné autour de quelques chiffres à la hausse ou à la baisse.

Chez moi, les chiffres ont aussi compté. Des rapports contenant des enregistrements de température, de niveaux de saturation en oxygène et de rythme cardiaque élevé ont utilisé des chiffres. Pour moi, la pandémie a frappé de très près, de si près que ma propre maison n’en a pas été épargnée.

Les journaux ont rapporté le taux d’inflation en chiffres rouges. Les dettes contractées par une grande partie de la population mondiale ont aussi été indiquées en rouge dans les comptes du ménage.

Que nous apprennent vraiment ces chiffres ? Nous aident-ils à prévoir ce qui va se passer ensuite ? Devrions-nous nous borner à espérer en nous disant : « Ça va bien aller » ?

Et on nous dit de continuer, on nous ordonne d’aller de l’avant, on nous autorise à agir, et on nous promet une espérance.

Dans ma Bible que j’ai depuis l’âge de 9 ans, les paroles de Jésus sont imprimées en rouge. Une fois, alors que je participais à l’École du sabbat des enfants, j’ai souligné en rouge les versets 33 et 34 de Matthieu 6, car je devais les mémoriser : « Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. Ne vous inquiétez donc pas du lendemain ; car le lendemain aura soin de lui-même. À chaque jour suffit sa peine. »

Pour moi, ces deux versets font figure de réponse – en fait, de deux réponses, de deux chiffres importants : 1) chercher premièrement le royaume et la justice de Dieu et 2) à chaque jour suffit sa peine. J’ai déjà assisté à une réunion des Alcooliques Anonymes (AA) avec un ami. J’y ai entendu tous les participants répéter leur devise, laquelle est plus ancienne que n’importe quelle organisa- tion : « Un jour à la fois ».

À l’église, je me souviens avoir chanté des chants relatifs à ces deux chiffres.

Ce sont là des concepts inculqués depuis longtemps, mais que parfois, on oublie quelque peu.

Le nombre de disciples que nous avons sur nos médias sociaux ou la façon dont nous utilisons ces médias pour partager l’Évangile avec d’autres en ligne n’a pas d’importance. Le nombre de publications téléchargées ou le nombre de personnes qui se sont inscrites à un programme d’évangélisation en diffusion continue n’a pas d’importance non plus. À la fin de la journée et à la fin de l’année, ce dont nous sommes responsables, c’est la façon dont nous avons personnellement répondu à ces deux chiffres – 1) le royaume premièrement, et 2) une journée à la fois.

Nous sommes reconnaissants des progrès missionnaires et continuons à faire de notre mieux pour atteindre le plus grand nombre possible avec l’Évangile. Nous avons vu des miracles au milieu de circonstances difficiles. Nous avons l’assurance que le meilleur est encore à venir.

Mais nous n’avons pas toutes les réponses ! Nous devons continuer à faire des ajustements en cours de route. Dans ces moments-là, il est bon de savoir que nous pouvons nous brancher quotidiennement sur notre Père céleste, lui faire confiance, et nous accrocher à lui au cœur même de l’incertitude – malgré tous les chiffres rouges. Après tout, sur la croix, Jésus a peint l’assurance de sa pro- messe en rouge cramoisi. Vient ensuite l’accomplissement de ses promesses.


Carolina Ramos étudie la traduction, l’enseignement de l’anglais, et l’éducation musicale à l’Université adventiste de la Plata, en Argentine. Elle se passionne pour la mission et aime travailler avec les enfants et les ados.