Le saut dans l'inconnu. Existe-t-il un remède à la peur du changement ?

Méditations spirituelles 17/05/2023

Par Genia Ruscu | Signs of Times

Depuis le début, la vie humaine sur Terre est une lutte assidue contre l’inconnu et une série de prises de risques sans précédent. L’exposition au danger semble être le prix à payer pour progresser. C’est la première leçon apprise dans l’enfance, lorsque le besoin de passer de la dépendance à l’indépendance nous pousse à dépasser les limites de la sécurité et du confort personnel. Elle nous familiarise avec les risques.

L’enfance possède une force biologique et psychologique qui nous motive à affronter les obstacles, non pas de n’importe quelle manière, mais avec le sourire, tout en explorant le monde et en faisant l’expérience de révélations qui nous façonnent.

Quand on est petit, le jeu est le principal outil de compréhension de la réalité, un outil qui dissipe, par la joie de la découverte, les peurs provoquées par l’inconnu.

Dès l’adolescence, nous sommes curieux de nouveautés, enclins à prendre des décisions et à adopter des comportements apparemment risqués. En réalité, il s’agit d’un risque calculé, et non d’un risque impulsif, comme on pourrait le croire à première vue.

À l’âge adulte, les choses commencent à changer. Le risque potentiel de certaines actions (personnelles, professionnelles ou autres) peut nous alarmer, soulever des questions sans réponse et paralyser de nombreuses initiatives prometteuses. Une enquête menée en 2018 en Grande-Bretagne montre que 6 personnes sur 10 ont peur de prendre des risques en raison des conséquences auxquelles elles pourraient être confrontées.

La peur qui nous retient

La peur a des effets bénéfiques dans certaines situations (en déclenchant l’instinct de conservation) mais devient néfaste lorsqu’elle encourage la passivité, la dépendance à la prévisibilité et l’absence de projet. Or, beaucoup oublient que le plus grand risque est de ne pas prendre de risque, de s’abriter sous des scénarios pessimistes quant à l’avenir.

L’évitement du risque agit comme un bouclier contre les déceptions de toute nature. Elle nous habille d’un confort tentant et cultive notre goût de vivre dans une sorte d’inertie.

Mais que faire lorsque quelque chose se présente qui offre un sentiment d’insatisfaction personnelle ? Des études montrent que, contrairement aux “prudents”, les personnes qui choisissent le risque plutôt que la sécurité sont plus heureuses.

Courage calculé ou involontaire

Le cerveau aime avoir le contrôle. Il est prouvé qu’il préfère gérer les situations négatives qui ont un degré élevé de prévisibilité, plutôt que de travailler avec des ambiguïtés.

La réaction d’alerte ressentie par le système limbique face à l’incertitude nous rend anxieux et résistants au changement. Cependant, le courage ne consiste pas à agir en l’absence de peur, mais en dépit de celle-ci, c’est-à-dire à se lancer dans l’arène malgré la peur causée par l’incertitude et l’inconfort.

Il y a de bonnes et de mauvaises façons de prendre des décisions qui impliquent des risques importants. Avant de prendre une décision importante, nous devons bien évaluer la situation, en pesant les avantages et les inconvénients spécifiques, afin de nous assurer de la viabilité d’un plan B.

Se lancer aveuglément dans l’inconnu n’est pas une solution. Il est préférable de faire preuve d’une bravoure “calculée” et de suivre les étapes suivantes:

N’ayez pas peur de l’échec – L’écheccrée des opportunités et révèle le véritable sens de la réussite. Il y a un dicton qui dit : “Prenez des risques. Si vous réussissez, vous serez heureux. Si vous échouez, vous serez plus sage.”

N’ayez pas peur du succès – Le succèspeut sembler écrasant avec ses responsabilités et ses devoirs. Néanmoins, nous avons tous le droit de vivre notre propre histoire de réussite, qu’elle soit conforme ou non au modèle classique.

Ne vous laissez pas décourager par les autres -un seul mot suffit à semer le doute dans l’âme. Vous ne devez pas abandonner vos projets à cause de la confiance que vous accordez à des opinions superficielles.

Biencalculer lesrisquesSi vous faites vosdevoirs et ne minimisez pas les “dangers” liés à vos décisions futures, les chances de réussite augmentent.

Le saut dans l’inconnu

En matière de prise de risque, l’expérience humaine est un vaste champ de contrastes. D’un côté, nous aimons “jouer la sécurité”, avoir une trajectoire claire et bien définie. D’autre part, nous sommes dotés d’un esprit capable de s’adapter à de nouvelles situations, signe que nous pouvons assimiler positivement le changement.

Comment y parvenir ? Un premier pas vers l’inconnu consisterait à l’accepter :

  1. Il n’y a pas de progrès ni de changement en l’absence de risque.
  2. Ce n’est pas le destin mais nos choix qui définissent notre existence, et nous pouvons donc choisir le type de changement que nous voulons initier dans notre vie.
  3. Nous ne pouvons pas contrôler les personnes qui nous entourent ou certaines circonstances, mais nous pouvons contrôler la manière dont nous nous comportons avec elles.
  4. Nous avons le droit de faire des erreurs ou de nous sentir dépassés par le changement ; la perfection n’existe que dans les films et les livres.
  5. L’imprévisibilité fait partie de la vie et doit être traitée comme telle.

Quel que soit l’esprit d’aventure – ou au contraire la prudence exagérée – qui nous caractérise, n’oublions pas que la balle est invariablement dans notre camp.


Genia Ruscu est titulaire d’une maîtrise en conseil social.

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