Le retour de Jésus a-t-il été retardé ?

Méditations spirituelles 17/11/2020

Août 2020 / Ángel Manuel Rodríguez / Adventist World

La question du prétendu retard du retour de Jésus est compliquée. Comme une discussion approfondie prendrait du temps, je vous propose simplement des éléments à prendre en considération.

1. UN RETARD ?

Nombreux sont ceux qui présument que, pour une raison quelconque, Jésus a retardé son retour en gloire. En général, on tend à attribuer ce retard à la condition spirituelle de l’Église : si nous sommes encore ici, c’est en raison de notre échec spirituel. D’où l’impression que si nous changeons cette situation, le Seigneur reviendra.

Et si Christ n’avait pas retardé son retour ? Avons-nous des preuves bibliques montrant que Dieu a reporté la seconde venue ? Il semble que non. Par contre, nous pouvons affirmer avec certitude qu’entre sa première et sa seconde venue, Christ accomplit son œuvre de souverain sacrificateur dans le ciel, et que l’Église, elle, accomplit sa mission sur la terre.

2. LA MISSION DE L’ÉGLISE

Christ a clairement dit à ses disciples que le temps entre ses deux apparitions devait être rempli par la mission de l’Église (Ac 1.8 ; Mt 24.45,46). C’est précisément alors qu’ils tentaient de découvrir le moment où Christ établirait son royaume que celui-ci leur a plutôt parlé de la mission de l’Église, interdisant ainsi toute spéculation sur le sujet (Ac 1.6,7). Il savait que les débats sur le moment de sa venue détourneraient ses enfants de leur mission, les diviseraient et susciteraient des conflits parmi eux. Selon Jésus, ceux qui disent « Mon maître tarde à venir » sont ceux qui créent des controverses et nuisent aux autres (Mt 24.48,49). Il a donc mis l’accent sur la mission, et non sur la spéculation et la fixation d’une date en ce qui concerne son retour.

3. LE SACERDOCE DU CHRIST

Après son ascension, Jésus s’est assis à la droite du Père et a commencé son œuvre sacerdotale (He 4.14 ; 8.1 ; Ac 2.32,33). Il est là, intercédant pour nous et mettant les bénéfices expiatoires de sa mort substitutive à la disposition des pécheurs repentants (He 7.25 ; 9.24 ; Rm 8.34). Au début de son œuvre sacerdotale, Christ a d’abord demandé au Père d’envoyer à ses disciples le Saint-Esprit promis, ce qui leur permettrait d’accomplir leur mission. Le Père a honoré la demande du Fils (Ac 1.8 ; 2.33). Christ restera à la droite du Père jusqu’au temps de la restauration de toutes choses (Ac 3.21 ; 2.34,35) – la consommation de son œuvre salvatrice (Ep 1.10). Pour l’instant, il est inaccessible à l’œil humain naturel ; mais dès qu’il aura terminé son œuvre dans le temple céleste, il « apparaîtra [horao, passif, “pour être vu”] […] une seconde fois à ceux qui l’attendent pour leur salut » (He 9.28). Dans l’attente du retour de Jésus, l’Église accomplit sa mission.

4. LE SECRET DU MOMENT

Le retour de Jésus fait partie du plan du salut de Dieu formulé de toute éternité, et comprend le moment de la première venue de Christ. Dieu a déterminé que vers la fin des 70 semaines, le Messie viendrait, que les gens soient prêts ou non (Dn 9.24-27). Dieu a toujours été responsable des temps et des saisons (Dn 2.21 ; Ac 1.7). À un moment donné, Christ déclarera que le destin de tous les êtres humains a été déterminé. Alors il revien- dra pour mettre fin à la mission et à l’attente de son Église (Ap 22.11), ainsi qu’au conflit cosmique.


Ángel Manuel Rodríguez, maintenant à la retraite, a servi l’Église en tant que pasteur, professeur, et théologien.