Le potentiel créatif de la poussière (et 2)

Méditations spirituelles 29/08/2022

29 août 2022 | Jean-Michel Martin, collaborateur, est Praticien en psychothérapie et Aumônier

Le songe de Jacob, dans lequel il voit une échelle, dont le sommet touche le ciel et sur laquelle montent et descendent des anges, est aussi très parlant, en Genèse 28.13-14 : « Et voici, l’Éternel se tenait au-dessus d’elle, et il dit : Je suis l’Éternel, le Dieu (YHWH Elohim) d’Abraham, ton père, et le Dieu d’Isaac. La terre (erets) sur laquelle tu es couché, je la donnerai à toi et à ta postérité. Ta postérité sera comme la poussière (aphar) de la terre ; tu t’étendras à l’occident et à l’orient, au septentrion et au midi ; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi et en ta postérité… » Ici la poussière est synonyme de prospérité et d’abondance, de richesses et de bénédictions, qui sont déversées sur celui qui accepte de demeurer dans la dépendance d’avec son Dieu.

Le monde dans lequel nous vivons est aussi fait de poussière : il y en a sur le sol, sous terre, dans l’eau et dans l’air. Il y a de la poussière aussi fine qu’invisible, ou celle suffisamment grosse pour piquer notre peau si le vent venait à nous fouetter de particules à une vitesse importante. Les scientifiques disent qu’il y a de la poussière galactique et interstellaire dans le ciel, avec quelques retombées occasionnelles sur terre. La poussière de l’espace forme de superbes images qui ont été capturées par les télescopes et qui ont été photographiées. Pourtant, un nuage d’une telle poussière traversant l’espace à des vitesses fulgurantes vaporiserait instantanément un corps humain non protégé.

La poussière galactique est composée de minuscules particules qui voyagent dans l’espace intersidéral. Une partie d’entre elles tombe sur terre, et peut parfois être analysée. La poussière interstellaire est composée de corps et de particules minuscules, formés principalement par des étoiles entrées dans la phase géante rouge de leur développement. La plupart proviennent de résidus d’étoiles éjectées par ces derniers en fin de vie. Il s’agit d’un merveilleux mystère, alimentant l’inspiration du poète et de l’astronome, qui ne peuvent que s’incliner avec respect devant tant de beauté et d’harmonie. La grande leçon qui s’en dégage est qu’il n’y a pas de hasard, que notre univers soit organisé, que je ne suis pas un accident ou un incident de parcours, mais bel et bien la réponse à un dessein, à un projet intentionnel, bienveillant et bientraitant, car j’ai été crée par un ingénieur tout-puissant, omniscient et débordant d’amour, un artisan et un artiste qui m’a donné la vie, et encore mieux, des raisons de vivre ! Le créateur de la poussière et de l’ensemble de ses propriétés potentielles m’a conçu lui-même ; et selon son dessein ma vie devient un destin, enraciné certes dans la poussière, mais invité à briller en harmonie avec la poussière galactique et intersidérale : je voyage comme un nomade, je me dirige vers l’inconnu, mais mon pèlerinage suit une trajectoire précise, comme le cours mystérieux des astres et des étoiles.

Quelle incroyable odyssée, quelle symphonie entamée par les mains du créateur, qui a modelé l’homme avec quelques graines de poussière, élément insignifiante en soi, si commune et en apparence inutile, mais tellement porteuse de promesses, car élément constitutif de la vie voulue par Dieu, me renvoyant à mes origines, me fixant un cap, et m’annonçant un rendez-vous, un passage obligé, mais qui ne signifie pas le dernier mot, car, si je suis poussière à l’origine, si je suis invité à redevenir poussière, j’ai la conviction que c’est en attendant la résurrection, selon la promesse de Néhémie 9.23 : « Tu multiplias leurs fils comme les étoiles des cieux et tu les fis entrer dans le pays dont tu avais dit à leurs pères qu’ils prendraient possession ». Pays constitué de poussière terrestre, survolé de poussière galactique interstellaire, et annonciateur de poussière d’éternité !