Le ministère envers les Maasaïs

1 20/05/2021

Mai 2021 | Cepha Angira | Adventist World

Un matin de 2009, Lemareka Kibasisi, un étudiant maasaï tanzanien de l’Université adventiste de Friedensau, en Allemagne, entre dans le bureau du professeur László Szabó. Il a une demande urgente à lui faire. « Dr Szabó, je vous en prie, retournez en Tanzanie et aidez mon peuple ! »

László Szabó, vice-doyen de la faculté de théologie de Friedensau et ancien missionnaire en Tanzanie, est frappé de voir à quel point Lemareka Kibasisi a à cœur de partager l’Évangile avec les Massaïs et de satisfaire leurs besoins physiques et sociaux.

« Les Maasaïs étant un groupe sou- vent oublié et négligé par les agences gouvernementales et l’Église, explique László Szabó, j’ai décidé de faire ce que je pouvais pour leur venir en aide. »

Les Maasaïs sont traditionnelle- ment un peuple nomade et pastoral – des éleveurs de bétail qui occupent de vastes territoires au Kenya et en Tanzanie. Ils ont, en général, de grandes familles et beaucoup d’enfants.

Les parents marient souvent leurs jeunes filles à des hommes âgés, lesquels donnent aux pères de nombreuses vaches en guise de dot. À leur mort, ces hommes âgés laissent derrière eux de jeunes veuves qui, maintenant pauvres, s’efforcent de faire vivre leurs enfants.

Au nombre des difficultés aux- quelles les familles sont confrontées, il y a le manque d’installations médicales adéquates, les infections infantiles endémiques, et un taux de mortalité infantile élevé.

DES CIRCONSTANCES CHANGEANTES

Les défis politiques, environnementaux et sociaux ont progressivement transformé la vie des Maasaïs. À cause du manque d’eau potable pour leurs familles et leur bétail, des sécheresses fréquentes et des maladies endémiques, il leur est difficile de gagner leur vie par l’agriculture ; leur mode de vie nomade devient plus sédentaire. Les autres options pour gagner un revenu stable sont rares, et la scolarisation n’est pas facilement accessible.

L’appel que Lemareka Kibasisi a lancé à son professeur ce jour-là a incité l’Université adventiste de Friedensau à organiser des projets d’évangélisation et de développement dans le nord de la Tanzanie. À cet effet, l’Université a établi un partenariat avec Restore a Child – une organisation adventiste offrant protection, nutrition, scolarisation, et soins de santé aux orphelins et aux enfants défavorisés. Les efforts combi- nés des deux groupes se concentrent sur les régions de Longido et de Karao, dans le Maasaïland. Ils conçoivent et développent des programmes pour répondre aux besoins en matière d’eau, de scolarisation, de soins médicaux, et de croissance spirituelle. L’Université adventiste de Friedensau et Restore a Child fournissent toutes deux des fonds, du personnel, et d’autres ressources pour les projets.

UNE COLLABORATION QUI PORTE FRUIT

Jusqu’à présent, la collaboration entre les deux entités a permis d’établir l’École primaire adventiste maasaïe à Karao, ainsi que huit écoles maternelles à Karao et à Longido. Plus de 700 élèves fréquentent ces écoles. En 2020, l’école de Karao s’est classée dans les premiers 15 pour cent aux examens nationaux des écoles primaires de la Tanzanie.

Le programme envers les Maasaïs comprend la distribution de repas quotidiens aux écoliers. À Karao, avec le soutien de partenaires internationaux tels que la Banque mondiale, l’équipe a construit une conduite d’eau pour doter la collectivité d’une source d’eau. Elle donne également des chèvres aux veuves afin que ces dernières disposent d’une réserve de lait et d’un moyen de générer des revenus.

Cette réponse aux besoins physiques de la population crée des occasions de partager l’Évangile. Des centaines d’adventistes rendent actuellement un culte à Dieu dans 13 églises adventistes situées à Karao et à Longido.

L’HISTOIRE DE MONIKA

Monika, une élève de l’école maasaïe, doit parcourir une longue distance à travers la jungle pour aller à l’école. Comme elle a peur des animaux sauvages, elle mémorise des textes bibliques et les répète tout au long de son trajet quotidien. Ces textes bibliques la réconfortent et lui apprennent à faire confiance à Dieu.

Au lieu de se marier très jeune, Monika fréquente maintenant une école secondaire adventiste à Arusha et espère étudier en médecine.

CROISSANCE FUTURE

L’Université adventiste de Friedensau et Restore a Child continuent de pourvoir aux besoins croissants des Maasaïs. Ces organisations collectent actuellement des fonds pour construire un dortoir pour l’école de Karao, pour ouvrir une clinique médicale, et pour développer des entreprises agroalimentaires structurées pour la collectivité.

Pour en découvrir davantage sur ces projets, consultez le site https:// www.thh-friedensau.de/en/ ou https:// restoreachild.org.


Cepha Angira, pasteur adventiste, sert au Kenya.