Le jeu : bon ou mauvais ?

Méditations spirituelles 18/02/2022

Auteur : Ángel Manuel Rodríguez, maintenant à la retraite, a servi en tant que pasteur, professeur et théologien | Adventist World, février 2022.

Le jeu est-il mauvais en soi ? Le problème, n’est-ce pas plutôt la dépendance au jeu ?

Je pense que la plupart des éthiciens soutiendraient que c’est le jeu pathologique qui est éthiquement mauvais. Pour de nombreux chrétiens, y compris les adventistes, le jeu est en conflit ouvert avec les valeurs chrétiennes. Par conséquent, ils le rejettent. Dans cet article, j’irai d’abord d’une description du problème, puis d’un examen des principes bibliques de son rejet, et enfin, d’un appel pastoral.

1. LE COÛT DU JEU

En général, on définit le jeu comme suit : « Tentative de gagner de l’argent en pariant de l’argent ou en jouant à des jeux dont l’issue est déterminée par le hasard (courses de chevaux, casinos, loteries, tombolas, etc.). » Dans de nombreuses régions du monde, le jeu a atteint des proportions épidémiques. Ce problème a été exacerbé par les jeux en ligne qui permettent aux individus de risquer leurs ressources financières limitées depuis l’intimité de leur foyer. Malheureusement, le jeu bénéficie du soutien d’une grande partie de la population et est protégé et encouragé par la loi. Le jeu compulsif ou pathologique entraîne des problèmes financiers pour l’individu et pour les membres de sa famille. Il s’accompagne bien souvent de violence physique et verbale, ainsi que de dépression. Comme il a un impact négatif profond sur la santé mentale et physique de l’individu, il aboutit fréquemment au suicide. Le jeu augmente la criminalité, ajoutant ainsi aux nombreux autres problèmes sociaux. On a calculé que l’Amérique du Nord investit chaque année environ 50 milliards de dollars pour faire face à l’impact social négatif du jeu 1. Le risque élevé de développer une dépendance au jeu est une raison suffisante pour que les chrétiens évitent à tout prix cette épidémie.

2. LE JEU ET LES VALEURS CHRÉTIENNES

La Bible ne contient pas de loi contre le jeu. Par contre, elle fournit des valeurs et des principes permettant d’évaluer une telle pratique. Tout d’abord, le jeu est fondé sur l’égoïsme et l’avidité – les deux servant de motivations malsaines pour s’y adonner. L’entretien de l’égoïsme va à l’encontre de l’Évangile, lequel met l’accent sur l’amour sacrificiel (1 Jn 4.7-9). La tentative d’accroître notre richesse au détriment de nos semblables n’est pas une expression de l’amour chrétien (Mt 7.12). Deuxièmement, placer notre espoir dans le hasard est un rejet de l’attention providentielle de Dieu pour nous, lequel, dans son amour infini, s’occupe constamment de nous (Mt 6.25-31). Cherchons donc à augmenter notre foi en le Seigneur en ne comptant pas sur le hasard ! Troisièmement, l’intendance biblique rejette le jeu en nous rappelant que tout ce que nous avons appartient au Seigneur et que nous devons l’utiliser pour le glorifier (Ps 24.1 ; 50.9-12 ; 2 Co 8.19,20). Dieu nous donne la force de gagner notre vie par un travail honnête, pourvoyant ainsi à nos besoins, à la mission de l’Église, et au bien d’autrui (Ep 4.28 ; 2 Co 9.10,11 ; 1 Tm 6.17). L’appel biblique à la générosité chrétienne devrait exclure les tombolas utilisées pour réaliser quelque chose de bien.

3. S’APPUYER SUR LE SEIGNEUR

On est souvent en butte à des difficultés qu’on ne peut résoudre qu’avec de l’argent. Il est alors tentant de penser que le jeu est une solution simple à nos besoins… Mais en réalité, il n’est qu’une idole asservissante et dévastatrice. La Bible nous appelle à nous appuyer toujours sur le Seigneur – même au milieu de nos plus dures épreuves. Résister à cette invention démoniaque exige que nous renforcions notre relation avec le Seigneur par la prière et l’étude de la Bible. Quelle est la meilleure mesure de prévention contre le jeu ? Ne jamais commencer à jouer ! Si vous êtes un joueur compulsif, vous aurez peut-être besoin de l’aide d’un professionnel et d’exercer votre foi en Dieu pour surmonter cette dépendance nuisible. Le Seigneur, qui a donné sa vie pour vous, peut vous rendre victorieux.


1 Earl L. Grinlos, Gambling in America: Costs and Benefits, New York, Cambridge University Press, 2004, p. 177. Ce chiffre est sans doute plus élevé aujourd’hui.