Le cantique des Cantiques

Méditations spirituelles 26/08/2022

21 août 2022 | par Ruth Gal, collaboratrice

La Bible, d’inspiration divine, n’a cependant pas été écrite du doigt de l’Éternel, comme le furent les Tables de la Loi. Elle est le fruit de l’interaction entre le Créateur et ses serviteurs, qui retranscrivaient tout ce que l’Esprit-Saint leur indiquait, des messages et des expériences.

La Bible toute entière repose sur l’Amour de Dieu pour l’humanité, manifesté de mille manières, de façon franche, directe, clairement énoncée, compréhensible dès l’abord. Le style est précis, clair, sans fioritures. Ses enseignements, à la portée de chacun, sont simples, parfois tranchants comme une épée. Le Créateur est éminemment concret dans toutes ses formes d’expression. Ses messages ont la force de l’action, non la faiblesse des rêves. Si l’homme aime s’exprimer à travers ses talents de poète, l’Éternel le fait dans sa création, non dans ses messages d’une importance vitale.

Le Cantique des Cantiques est pourtant le livre poétique par excellence, exaltant l’amour en une ardente ballade amoureuse aux sonorités charnelles et images très humaines. N’a-t-il pas été écrit par le plus grand amoureux de tous les temps (mille femmes !) : le roi Salomon ?

Véritable hymne à la beauté du corps féminin, on est charmé dès le premier verset adressé à l’heureux élu :

  • « Qu’il me baise des baisers de sa bouche !
  •  « Car ton amour vaut mieux que le vin ;
  •  « Tes parfums ont une odeur suave (…)
  •  « Entraîne-moi après toi ! Nous courrons !
  •  « Le roi m’entraîne dans ses appartements »

Mais on peut aussi se demander la raison d’être de ce livre dans les Saintes Écritures ? Qu’apporte-t-il de plus en connaissance ou témoignage ?

Les écrits bibliques donnent souvent lieu à une forme de dialogue entre Dieu et l’homme, comme dans les livres des prophètes, les psaumes, l’Apocalypse. Le lien entre le Sauveur et son Église s’exprime dans un langage à notre niveau, souvent allégorique, qui nous rapproche du Livre des Cantiques et nous incite à en faire une double lecture symbolique. Cependant, spiritualiser les sentiments évoqués dans ce Livre amène à dévaloriser l’Amour divin en le banalisant. Ineffable, incomparable, donc impossible à décrire, seul Dieu peut en parler et son Fils nous le prouver. Toute forme de rajout ne peut qu’affadir sa valeur.

C’est par contre une grande richesse que la présence de ce Cantique des Cantiques — dans le constat biblique de la misère humaine et la sollicitude incroyable manifestée par notre Père Céleste. Entièrement voué à la musique du bonheur, ce chant, qui magnifie le don du Très-Haut, s’élève jusqu’à sa source spirituelle dans une bienheureuse gratitude glorifiant le Créateur, en écho à Son attente de notre reconnaissance.