La variole du singe

Méditations spirituelles 15/09/2022

Peter N. Landless et Zeno L. Charles-Marcel | Adventist World, septembre 2022

Suis-je à risque ?

J’ai 35 ans ; mon travail m’amène à rencontrer régulièrement des invités internationaux. Dernièrement, on a découvert des cas de variole du singe dans différentes parties du monde. Cette maladie est-elle aussi dangereuse que l’était la variole ? Lorsque je rencontrerai des visiteurs étrangers, est-ce que sera dangereux pour ma famille et moi ?

La variole du singe est une maladie virale causée par un orthopoxvirus (de la famille des poxviridae) et transmise à l’homme par les animaux (une zoonose). Ce virus à ADN est présent principalement en Afrique centrale et en Afrique de l’Ouest, mais a aussi été signalé dans plusieurs autres régions du monde.

Ses hôtes naturels sont les écureuils à corde, les écureuils arboricoles, les rats à poche gambiens, les loirs, et les primates non humains. Le virus peut se transmettre des animaux infectés à l’homme, et d’homme à homme par contact étroit avec des lésions cutanées (éruptions ressemblant à des cloques), par des fluides corporels, des gouttelettes respiratoires, ou des articles tels que la literie contaminée par le virus. Des recherches en cours ont confirmé que le virus peut aussi être sexuellement transmissible.

Depuis 2003, la variole du singe a été signalée aux États-Unis, en Israël, au Royaume-Uni, et à Singapour – des zones non endémiques pour cette maladie.

Les symptômes cliniques de la variole du singe et de la variole sont similaires, quoique la variole du singe soit moins contagieuse et généralement moins grave. Le taux de mortalité de la variole était de 30 pour cent, alors que le taux de mortalité de la variole du singe est nettement plus faible, soit de l’ordre de 3 à 6 pour cent pour les foyers récents.

La variole a été déclarée éradiquée en 1980, après que le dernier cas naturel ait été diagnostiqué en 1977 suite à une campagne mondiale de vaccination et de confinement. En 1796, le vaccin contre la variole, découvert par Edward Jenner, a été le premier vaccin à être développé avec succès. Les personnes qui ont reçu le vaccin antivariolique avant 1980 seront très probablement protégées contre la variole du singe.

La période d’incubation de la variole du singe (délai entre l’exposition et le début de la maladie) est de 6 à 13 jours. La première phase de la maladie se caractérise par de la fièvre, des maux de tête, un gonflement des ganglions lymphatiques, des douleurs musculaires générales, et une perte d’énergie. Vient ensuite l’éruption cutanée typique en forme de cloque, principalement sur le visage, la paume des mains et la plante des pieds. Elle est généralement autolimitée et disparaît en 2 à 4 semaines.

Les cas les plus graves surviennent chez les enfants et les individus présentant des déficiences immunitaires sous-jacentes ou en mauvaise santé en général. Les complications comprennent les infections bactériennes, la pneumonie, l’inflammation du cerveau (encéphalite), et l’infection de la cornée, laquelle peut entraîner une déficience ou une perte de la vision. Les soins comprennent une hydratation et une nutrition optimales, ainsi qu’un traitement approprié des infections bactériennes. Le Tecovirimat, un antiviral de la variole, peut être utile ; cependant, sa disponibilité est limitée en Europe.

En ce qui concerne le risque éventuel pour vous et votre famille, les personnes actuellement âgées de moins de 40 ans ne bénéficient d’aucune protection vaccinale contre la variole. Le vaccin antivariolique est utilisé de manière sélective dans les zones où sévit la variole du singe ; depuis 2019, on a une disponibilité limitée d’un vaccin plus récent. Certains pays élaborent des politiques qui proposeraient la vaccination aux personnes à plus haut risque, dont les travailleurs de la santé, les intervenants rapides, et les travailleurs de laboratoire médical/biologique.

Il faut donc éviter les contacts personnels inutiles et prolongés avec des patients atteints de la variole du singe. À cela, ajoutons une hygiène rigoureuse ainsi qu’un mode de vie sain, notamment l’abstention de viandes animales (en général, mais surtout dans les régions à haut risque). Ce sont là autant d’éléments importants pour la prévention primaire de la variole du singe.


Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, et directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale.

Zeno L. Charles-Marcel, M.D., est interniste et directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale.

    1 comments

  • | 17/09/2022 at 10:12 am

    Merci Lalao pour cette excellente information.
    Amitiés en Christ
    Philippe RETHERS.