La plante nuptiale de Noël

Méditations spirituelles 01/12/2021

Par : Bill Knott, éditeur en chef de la revue Adventist World, décembre 2021, page 2

Il y a 40 ans, par un après-midi de décembre enneigé, une mariée a donné quelques coups de ciseaux dans le bouquet de roses rouges qu’elle s’apprêtait à tenir quelques minutes plus tard, en descendant l’allée. Pourquoi ? Parce que plusieurs « bébés araignées », comme elle les appelait, pendaient étrangement du bouquet – vous savez, ces excroissances d’une plante appelée chlorophytum comosum que le fleuriste avait ajoutée à son bouquet. Elle les a donc coupées et jetées. La suite ? Une mariée heureuse, une cérémonie impeccable.

Ce qu’elle ne savait pas, c’est qu’une demoiselle d’honneur a été témoin de cet élagage privé. Celle-ci s’est alors empressée de récupérer les « bébés araignées » dans la poubelle. Elle a ramené ces boutures chez elle, leur a fait faire des racines, et les a empotées. Lors de notre premier anniversaire de mariage, elle a offert à Debby et à moi une « plante araignée » en pleine santé – une partie vivante du bouquet de mariée de Debby !

Au début, c’était une nouveauté et une histoire amusante à raconter aux amis et à la famille. Mais bientôt, garder cette plante en vie a pris un caractère d’urgence, car qui laisserait le symbole vivant de son mariage se faner et mourir ? Par conséquent, nous l’avons arrosée, rempotée, protégée des animaux domestiques qui voulaient la mâchouiller – et nous l’avons emportée avec nous à chaque déménagement, la plaçant parfois au-dessus des bagages alors que nous parcourions des milliers de kilomètres vers de nouveaux lieux de ministère.

Huit gros déménagements plus tard, « la plante du mariage » a survécu à deux chats, deux chiens, deux fils bougillons qui l’ont renversée plusieurs fois, et à plusieurs années où les rayons du soleil ne pénétraient plus autant dans nos maisons orientées vers le nord. Qu’est-ce qu’il a fallu l’entretenir – souvent – pour qu’elle reste en bonne santé ! Les plantes en pot ont des racines qui s’enchevêtrent si elles ne sont pas rempotées environ tous les ans. Il faut les arroser régulièrement, et même leur donner des vitamines pour plantes afin que la verdure reste verte et que la plante produise – hé oui – des « bébés araignées ». Comme la plante du mariage, la famille a également produit : nos deux fils sont mariés et vivent près de chez nous. Nous avons un petit-fils que nous aimons beaucoup, et un autre est en route. Au fil des ans, de nombreux amis et collègues ont emportés des boutures de notre plante, si bien qu’il est impossible de dire jusqu’où le bouquet de Debby a pu aller !

Quarante ans plus tard, nous observons avec gratitude ce que Dieu a fait grandir – dans la plante nuptiale, certes, mais surtout dans le mariage et la famille. Celui qui a entendu nos vœux a pris soin du mariage qu’il a ordonné : il y a semé la joie, l’a fait grandir, l’a sanctifié. « Seigneur !, tu as été pour nous un refuge, de génération en génération. » (Ps 90.1)

Aujourd’hui, cette plante nuptiale s’épanouit dans l’abondante lumière du sud, juste à l’extérieur de mon bureau de rédaction, où chaque jour elle me rappelle la puissance de l’amour et de la pérennité sacrée.