« Je vis alors l’adorable Jésus »

Méditations spirituelles 21/04/2021

Merlin D. Burt | Adventist World Avril 2021

Ceux qui sont appelés au ministère prophétique reçoivent le plus souvent une révélation divine directe par le biais de visions et de rêves. Les visions et les rêves prophétiques sont, en quelque sorte, une réalité virtuelle dans laquelle Dieu communique plus directement avec l’esprit de son messager, tel que décrit dans Daniel 10.7-9, Ésaïe 1.1, et Habakuk 2.1,2.

Les adventistes du septième jour pensent qu’Ellen White (1827-1915) a exercé le don biblique de prophétie pendant plus de 70 ans de ministère public. Bien que n’étant pas un auteur des Écritures, Ellen White a reçu des commu- nications divinement initiées par le biais de visions et de rêves prophétiques. Lors de ces révélations, elle a eu le grand privilège de voir et d’entendre Jésus – et même, d’être touchée par lui. Cette expérience a eu un profond impact sur sa vie et ses écrits. En tant que messagère du Seigneur, elle s’est efforcée toute sa vie d’amener ses semblables à la Bible et de les brancher sur Jésus.

« NE CRAINS POINT »

Ellen White a vu Jésus pour la première fois dans un rêve surnaturel vers l’âge d’environ 15 ans. Bien qu’ayant été baptisée, elle luttait encore contre un sentiment intense de culpabilité et d’indignité par rapport au salut. Dans son rêve, un « guide » l’a conduite dans une pièce, et là, elle a vu Jésus.

Elle raconte : « Impossible de se tromper. Cette expression de bienveillante majesté ne pouvait être que la sienne. Dès que son regard se posa sur moi, je sentis qu’il connaissait toutes les circonstances de ma vie, ainsi que mes pensées et mes sentiments les plus secrets. » Accablée, elle a essayé de se soustraire à « ses regards scrutateurs ». Puis, la chose la plus extraordinaire s’est produite.

« [S’]approchant de moi, a-t-elle écrit, il posa la main sur ma tête, et me dit en souriant : “Ne crains point.” » Cette expression de pitié et d’acceptation affectueuse l’a complètement submergée. « Les accents de cette douce voix firent tressaillir mon cœur d’une joie inconnue jusqu’alors. Cette joie m’ôta l’usage de la parole ; vaincue par un bonheur ineffable, je tombai prosternée à ses pieds. »

Au bout d’un moment, alors que se poursuivait son rêve, ses forces lui sont revenues. Elle s’est levée, et voici ce qu’elle a vu, alors qu’elle s’apprêtait à quitter cet endroit : « Les regards aimants de Jésus se posaient encore sur moi, et son sourire me remplissait d’allégresse. Sa présence m’inspirait à la fois un saint respect et un amour indicible1. »

Ce rêve inaugural qu’Ellen White a eu sur Jésus a été suivi de nombreux autres après que Dieu l’ait appelée
au ministère prophétique en décembre 1844. Dans les premières années de son ministère, elle a mis par écrit ses visions et ses rêves : « J’ai souvent vu l’adorable Jésus, et remarqué sa personne2. » Ellen ne cessait de se référer à « l’adorable Jésus ». Les expressions faciales de celui-ci, en particulier ses yeux et le son de sa voix, ont eu un impact profond sur elle.

LE PLAN DU SALUT

Les témoignages et les messages qu’Ellen White a reçus en vision décrivaient des événements passés, présents, et futurs. Dans ces visions, elle a été ramenée au jardin d’Éden lorsqu’Adam et Eve ont désobéi à Dieu et ont mangé de l’arbre interdit. Il lui a été montré une représentation visuelle de la rencontre entre Dieu le Père et Dieu le Fils alors qu’ils confirmaient leur plan pour la rédemption de l’humanité.

« Je vis alors [l’adorable] Jésus ; sur son visage se lisait une expression de sympathie et de tristesse. Je le vis s’approcher de la lumière éblouissante qui entourait le Père. L’ange qui m’accompagnait me dit : “Il a un entretien secret avec son Père.” L’anxiété des anges était alors intense. Trois fois Jésus pénétra dans cette lumière éclatante ; la troisième fois qu’il se sépara du Père, nous pûmes voir sa personne. Son visage était calme, ne reflétant aucune anxiété, aucun souci, aucune affliction. Il s’en dégageait une expression de bonté impossible à décrire. Il fit alors savoir aux armées angéliques qu’il y avait un moyen de salut » pour l’humanité perdue.

Ensuite, elle a révélé le message de Jésus : « Il avait plaidé auprès du Père, et obtenu la permission de donner sa vie en rançon pour la race perdue. Il se chargerait de ses péchés, il mourrait pour elle, afin d’ouvrir la voie par laquelle les hommes pourraient, par les mérites de son sang, trouver le pardon de leurs transgressions, et par l’obéissance être réintégrés dans le jardin d’où ils avaient été chassés3. »

JÉSUS-CHRIST

Ellen White a particulièrement souligné la vie terrestre du Christ dans ses écrits. Certaines scènes qu’on lui présentait étaient « agréables à contempler », mais d’autres, « douloureuses » à son cœur4. Dans une lettre, elle s’est exclamée :

« Oh, combien je me sens impuissante, combien je me sens incapable d’exprimer les choses qui brûlent dans mon âme quand je songe à la mission du Christ ! […] Les mots me manquent pour présenter les sujets de la façon puissante et vivifiante dont elles m’ont été présentées5. »

Jésus-Christ, son magnifique livre sur la vie de Jésus, a aidé des millions de personnes à connaître Jésus en tant que Sauveur et Ami, et à tomber amoureux de lui. Ellen White a vu Jésus exerçant son ministère sacerdotal dans le sanctuaire céleste. « Je fus transportée en vision dans le lieu très saint du sanctuaire céleste, et là je vis Jésus qui intercédait encore pour Israël. […] Jésus était revêtu de ses habits sacerdotaux. Il regarda avec compassion les élus (le reste fidèle), éleva les mains, et s’écria d’une voix émue : “Mon sang, Père, mon sang, mon sang, mon sang6 !” » Elle a « vu le tendre amour que Dieu a pour son peuple, et […] il est incommensurable7. »

Ellen a aussi été transportée en vision dans l’avenir, lorsque les rachetés entrent dans la Nouvelle Jérusalem. « Les portes de perle de la nouvelle Jérusalem s’ouvrent et se rabattent sur leurs charnières scintillantes. On entend la voix joyeuse de l’adorable Jésus – plus riche que toute musique que jamais oreille mortelle n’a entendue – nous invitant à entrer8. »

L’AMOUR DE DIEU

La manière personnelle et puissante dont ses visions l’ont influencée est décrite dans ce récit personnel qu’elle a écrit à une amie : « Hier […] nous avons passé un moment doux et glorieux. […] L’amour de Dieu s’est répandu dans mon cœur ; la gloire de Dieu a saisi tout mon être, et j’ai été ravie en vision. J’ai vu l’excessive beauté et la gloire de Jésus. Sa personne était plus brillante que le soleil à midi. Sa robe était plus blanche que le blanc le plus éclatant. Chère sœur, comment vous décrire les gloires du ciel ? […] Chère sœur, le ciel n’est-il pas bon marché9 ? »

Les écrits d’Ellen White nous attirent à Jésus en tant que Sauveur et Ami vivant. Nous sommes appelés à faire l’expérience de son amour et de ses soins jour après jour. Nous pouvons nous réjouir de son retour imminent ! Nous verrons alors Jésus avec des yeux glorifiés et entendrons sa belle voix nous accueillir dans le ciel, chez nous. Dans l’attente de ce jour, pourquoi ne pas lire les écrits d’Ellen White ? Pourquoi ne pas nous laisser attirer par la Bible, ainsi que par notre Dieu merveilleux et rempli d’amour ? En Jésus « habite corporellement toute la plénitude de la divinité » (Col 2.9), et c’est lui « qui remplit tout en tous » (Ep 1.23). Il est notre joie, notre bienheureuse espérance, et notre salut. Bientôt, très bientôt, nous verrons notre sauveur « face à face » (1 Co 13.12).


1 Ellen G. White, Premiers écrits, p. 80.

2 Ibid., p. 77.

3 Ibid., p. 126.

4 Ellen G. White, manuscrit 93, 1900.

5 Ellen G. White, lettre 40, 1892 ; voir aussi Ellen G. White, Selected Messages, Washington, D.C., Review and Herald Pub. Assn., 1958, 1980, vol. 3, p. 115.

6 Idem., Premiers écrits, p. 36,37.

7 Ibid., p. 39.

8 Ellen G. White, lettre 3, 1851. 9 Ibid.


Merlin D. Burt, titulaire d’un doctorat, est directeur du Ellen G. White Estate domicilié à Silver Spring, au Maryland

(États-Unis).