Je te louerai, Seigneur... même quand ça va mal

Méditations spirituelles 18/04/2021

Tom Ogal | Adventist World Avril 2021

Est-il possible de louer Dieu lorsque les circonstances sont menaçantes ? Posons cette question autrement : Où peut-on trouver la motivation de louer Dieu dans les moments de crise ? Louer le nom du Seigneur, qu’est-ce que ça signifie réellement ?

Psaumes 113.3 offre un point de départ utile : « Du lever du soleil jusqu’à son couchant, que le nom de l’Éternel soit célébré ! » Une compréhension de ce psaume répond à la question de savoir s’il est possible de louer Dieu en situations de crise.

LES TYPES DE PSAUMES

Avant de discuter du psaume 113.3, notons quelques faits généraux sur les psaumes, ce qui nous sera bien utile : 1) les érudits de la Bible désignent les psaumes par type ou catégorie ; 2) en général, ils s’accordent sur au moins cinq types, soit les psaumes de louange (Hallel), les psaumes de sagesse, les psaumes à caractère royal, les psaumes d’action de grâces, et les psaumes de lamentation1.

Les psaumes de louange (ou Hallel) se concentrent sur la nature de Dieu et non sur des choses spécifiques qu’il a faites. Les psaumes de louange parlent des attributs de Dieu et encouragent les croyants à le louer pour ce qu’il est plutôt que pour ce qu’il a fait. Dans les psaumes de louange, le psalmiste loue Dieu pour sa fidélité, sa bonté, sa justice, ses jugements, et sa sagesse. Les psaumes 113 à 118 sont généralement identifiés en tant que psaumes du Hallel.

Les psaumes de sagesse définissent ce qui différencie les justes des méchants. Le psaume 14, par exemple, définit le sage comme étant « quelqu’un qui soit intelligent, qui cherche Dieu » (v. 2).

Les psaumes à caractère royal célèbrent la royauté de Dieu : « Celui qui siège dans les cieux » (Ps 2.4). Il règne, « revêtu de majesté, […] ceint de force, […] plus [puissant] que la voix des grandes, des puissantes eaux » (Ps 93.1-4). Les psaumes à caractère royal soulignent également le rôle des rois d’Israël : « Il jugera ton peuple avec justice, et tes malheureux avec équité. […] Il fera droit aux malheureux du peuple, il sauvera les enfants du pauvre » (Ps 72.2-4).

Les psaumes d’action de grâces louent Dieu pour ses actes miséricordieux. Ces psaumes exhortent le croyant à rendre grâces à Dieu, ou encore expriment la gratitude du psalmiste. Si on retrouve souvent le thème de l’action de grâces dans les psaumes, le psaume 136, cependant, constitue un exemple classique des psaumes d’action de grâces.

Enfin, les psaumes de lamentation sont des prières de délivrance, surtout dans les moments de désespoir. Ils expriment une profonde tristesse vis- à-vis des souffrances de la nation et de l’individu. Dans ce type de psaumes, le psalmiste révèle les luttes humaines et supplie Dieu d’intervenir. Les psaumes de lamentation sont des prières de douleur inspirées par la souffrance (voir, par exemple, Ps 12.2,3 ; 13.3,4 ; 22).

PARTOUT, EN TOUT TEMPS

Sur cette toile de fond, essayons maintenant de comprendre davantage Psaumes 113.3. Concentrons-nous d’abord sur la signification de l’expression suivante : « Du lever du soleil jusqu’à son couchant ». Cette expression peut être comprise comme désignant l’espace et pas seulement le temps. Elle suggère une géographie de louange, englobant l’orient (où le soleil se lève) et s’étendant jusqu’à l’occident (où le soleil se couche) : « Du lieu où le soleil se lève jusque là-bas où il se couche » (BFC). Mais il est également bibliquement correct de comprendre cette expression comme désignant le temps du matin jusqu’au soir. Dans le récit de la création, l’expression souvent répétée « il y eut un soir, et il y eut un matin » définit un cycle de 24 heures. Le soleil sépare le jour de la nuit ; il sert de signe « pour marquer les époques, les jours et les années » (Gn 1.14). Par conséquent, Psaumes 113.3 nous appelle à louer le nom du Seigneur partout et en tout temps. Les enfants de Dieu de tous les coins du monde doivent louer le Créateur. Ni le lieu, ni les circonstances ne doivent nous dicter de louer ou de ne pas louer le nom du Seigneur.

Dans Philippiens 4.4, l’apôtre Paul exhorte les croyants en ces termes : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ». Il est facile de se réjouir quand tout va bien. Mais lorsque les choses tournent mal, la joie semble tellement être contre nature… Et pourtant, Paul nous appelle à toujours nous réjouir.

L’appel à nous réjouir dans le Seigneur n’aura de sens que si nous comprenons la louange comme étant un acte de foi. L’épisode suivant impliquant le roi Josaphat nous en donne un excellent exemple : « C’est avec des chants de louange que les armées d’Israël se levèrent pour délivrer le peuple d’une guerre qui menaçait, sous le règne de Josaphat. […] Devant l’armée marchaient des chantres, qui élevaient leurs voix pour remercier Dieu – le remercier de la victoire promise.

« Le quatrième jour, l’armée rentra à Jérusalem, chargée de butin, chantant sa reconnaissance pour la victoire remportée2. »

Louer le nom du Seigneur, c’est honorer et exalter Yahvé et son caractère, lesquels sont représentés par son nom. C’est démontrer un esprit de confiance, d’obéissance et de joie en Dieu. C’est rendre gloire à son nom. Louer le nom du Seigneur implique de se souvenir de sa fidélité.

Nous louons le nom du Seigneur lorsque nos vies sont remplies de la justice de Dieu. Nous louons le nom du Seigneur lorsqu’elles sont caractérisées par une foi qui défie les circonstances – une foi qui manifeste la confiance même lorsque les circonstances sont menaçantes.

Nous louons le nom du Seigneur lorsque nous nous entretenons les uns les autres « par des psaumes, par des hymnes, et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout [notre] cœur les louanges du Seigneur » (Ep 5.19).

Ainsi, la louange est bien plus qu’une activité que nous faisons ! Elle doit être l’atmosphère dans laquelle nous vivons et constituer notre mode de vie. « Le chant de louange, a écrit Ellen White, c’est l’atmosphère du ciel ; quand le ciel rejoint la terre, on entend de la musique et des mélodies, “les chœurs et le chant des psaumes”3. » (Es 51.3)

« Enseignons donc à nos cœurs et à nos lèvres à louer le Seigneur pour son amour incomparable. Enseignons à nos âmes à avoir l’espérance et à vivre à la lumière de la croix du Calvaire. N’oublions jamais que nous sommes les enfants du Roi des cieux, des fils et des filles de l’Éternel des armées. C’est notre privilège de rester calmes en Dieu4. »

J’aime beaucoup la façon dont Ellen White résume le tout : « Louez le Seigneur même lorsque vous tombez dans les ténèbres. Louez-le même au sein de la tentation. “Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur, s’écrie l’apôtre ; je le répète, réjouissez-vous5.” »


1 Voir, par exemple, Steven J. Lawson, Holman Old Testament Commen- tary—Psalms 1-75, Nashville, B&H Publishing Group, 2003, p. 5.

2 Ellen G. White, Éducation, p. 185, 186.

3 Ibid., p. 184.

4 Idem., Le ministère de la guérison, p. 217.

5 Ellen G. White, Testimonies for the Church, Mountain View, Calif., Pacific Press Pub. Assn., 1948, vol. 2, p. 593.


Tom Ogal est secrétaire exécutif adjoint de la Division Afrique centre- est. Il habite près de Nairobi, au Kenya.