Je peux servir

Méditations spirituelles 02/05/2021

Dynamic Steward | N. 24 2021

Dynamic Steward : Comment Dieu a-t-Il porté votre attention sur la mission ?

Luiz Carmago : Mon appel pour la mission et l’objectif dans la vie est venu de manière inattendue. J’ai toujours demandé à Dieu de m’utiliser comme son instrument pour apporter du soulagement à ceux qui souffrent et qui sont dans le besoin. Je voulais suivre l’exemple même de Jésus-Christ, qui a fait preuve d’une compassion extraordinaire pour les besoins humanitaires des gens qui l’entouraient. Tout a commencé quand je suis allé rendre visite à ma sœur et à mon beau-frère, qui servaient déjà comme missionnaires dans un des pays africains. Une fois là-bas, plusieurs choses ont attiré mon attention : la culture, les gens, et l’environnement. Le niveau de pauvreté et l’immense besoin d’une grande partie de la population qui vit hors de la capitale m’ont choqué. Grâce aux églises locales et à notre université Adventiste dans ce pays, quelques petits projets de secours exécutés par des laïcs se déroulaient. Puis, en réponse à la requête de ma sœur et de mon beau-frère, j’ai décidé de rester dans ce pays. Plus tard, j’ai eu l’occasion de commencer un stage avec ADRA [Adventist Development and Relief Agency] (Agence de Développement et de Secours Adventiste), qui m’a permis d’avoir un poste au sein de l’organisation. À partir de là, le travail humanitaire a volé de ses propres ailes. Depuis, j’ai consacré ma vie à cette mission : celle d’apporter du secours à ceux dans le besoin, là où Dieu m’envoie.

DS : Quelles sont les caractéristiques de votre territoire missionnaire ?

LC : En tant que directeur d’ADRA de la Somalie, un des pays où l’on rencontre le plus de défis dans le monde, il est important de savoir comment avancer pour atteindre les communautés dans le besoin. J’ai pu être témoin des aides et des occasions données par ADRA aux communautés dans le besoin à travers ses divers projets dans des secteurs tels l’éducation, l’eau et la sanitation, les moyens de subsistance, et la réponse aux urgences. Le pays est sous un stress énorme dû aux violences et à l’instabilité qu’il connait, le rendant très précaire en sus de désastres naturels récurrents telles la sècheresse et des inondations annuelles. L’année 2020 a été plus dure à cause des nuées de criquets pèlerins dans des pays d’Afrique de l’Est et l’arrivée de la COVID-19. Ces événements ont aggravé la situation de ceux déjà dans un grand besoin.

DS : Que pouvez-vous dire au sujet du travail d’ADRA ?

LC : Apporter du réconfort aux communautés en détresse n’est pas toujours une mission simple ou facile. Mais grâce à la protection et à la sagesse de Dieu, ADRA a eu du succès dans ses tentatives pour apporter un secours humanitaire à ces communautés dans le besoin. C’est une mission qui implique la connaissance de l’environnement culturel et politique du pays, qui a été très fragile pendant longtemps. Ceci exige que l’on ait des travailleurs humanitaires pour harmoniser les efforts entre les communautés et le gouvernement de façon à ce qu’ADRA apporte un soutien très nécessaire aux communautés désavantagées.

Les différentes régions où opère ADRA sont plutôt complexes et très précaires à cause de plusieurs facteurs, dont un est le terrorisme qui a été présent pendant plusieurs années dans le pays. ADRA ne prend pas pour acquis son travail et ses réalisations accomplis pendant les années. On doit bien réfléchir à chaque pas dans la mise en œuvre

d’un projet pour éviter toute conséquence involontaire qui pourrait compromettre toute l’organisation. Nous croyons que Dieu a été notre protection et soutien à travers les années alors que nous apportons un soulagement aux communautés que nous servons.

DS : Comment votre organisation a-t-elle représenté Dieu aux gens qui ne le connaissent pas, de la même façon que nous, qui agissons comme chrétiens adventistes ?

LC : En tant qu’organisation fondée sur la foi chrétienne au sein d’un pays non chrétien, nous pouvons attester que la mission n’est pas quelque chose que nous accomplissons seulement par nos propres efforts. Nous attribuons le fait de surmonter plusieurs défis dans le pays à la main puissante de Dieu, même si certaines des circonstances où nous nous trouvons semblent insurmontables aux yeux humains. Nous prions toujours Dieu pour qu’Il nous donne la sagesse de bien nous conduire dans cet environnement. Et Il a travaillé en notre faveur à travers tous les employés d’ADRA, même si la majorité d’entre eux ne sont pas chrétiens.

Durant mes années de travail dans ce pays, j’ai vu les mains de Dieu faire des choses merveilleuses pour soulager la souffrance de ceux dans le besoin. Un exemple du succès de ce travail dans le passé est la construction de puits et de réservoirs d’eau élevés dans des régions très sèches. Ces gens avaient soif et contractaient des maladies à cause d’un manque d’eau potable. Après avoir creusé un puits dans une des régions, les gens étaient si reconnaissants envers ADRA qu’ils ont commencé à appeler leurs enfants « ADRA ». Ils montraient combien ils appréciaient ce qu’ADRA avait fait pour eux. Un autre exemple est que chaque fois que les gens allaient chercher de l’eau du point d’eau, ils disaient : « Je vais chercher ADRA » au lieu de « Je vais chercher de l’eau. » Ces choses montrent comment Dieu répond aux prières des gens, indépendamment de leur arrière-plan ou leur religion. ADRA a suivi l’exemple de Jésus alors qu’il guérissait les malades et les mourants, nourrissait les gens quand ils avaient faim, et défendait ceux injustement accusés ou jugés. Dans notre cas, en tant qu’organisation, nous croyons que Jésus s’est levé pour les rejetés, comme le démontre si bien la Bible (Jean 4 : 5-42).

En tant que chrétiens, nous ne faisons pas de discrimination au sujet de qui devrait ou non recevoir de l’aide et du soutien de notre organisation. Nous croyons que Jésus nous envoie là où il y a des besoins et notre simple présence dans ces pays non chrétiens devrait montrer comment nous évaluons les vies et les âmes humaines.

DS : Comment votre vie a-t-elle été enrichie par l’expérience de servir comme missionnaire dans un cadre peu familier ?

LC : Cela a été un grand privilège de servir comme missionnaire en Afrique pendant plusieurs années. C’est une expérience qui donne une leçon d’humilité pour laquelle je suis toujours reconnaissant. Il y a de la joie, à savoir que nous servons les autres à travers l’œuvre à laquelle nous avons été appelés. Cet appel vient sûrement de notre Seigneur Jésus, et c’est Lui qui marche devant nous pour nous ouvrir la voie. C’est si gratifiant de voir des enfants avoir l’occasion d’aller à l’école et d’avoir une nourriture adéquate, des choses que beaucoup de nous tiennent pour acquises. L’occasion d’apprendre et de vivre d’autres cultures avec ma femme et mes enfants est très satisfaisante. Ce n’est pas seulement moi qui apprends, mes enfants aussi l’absorbent et voient l’aide de Dieu quand les jours ne sont pas si bons. À travers les années, nous avons fait l’expérience de beaucoup de défis. La main de Dieu a été tellement présente que nous ne pouvons réfuter le fait qu’Il est présent dans ces moments difficiles. Dieu réussit toujours pour nous. En fin de compte, l’occasion de servir ne bénéficie pas qu’aux pauvres communautés que nous servons, c’est aussi un privilège pour nous qui servons. Servir est une si grande opportunité, parce que cela permet de se concentrer sur les autres et non sur soi (Phil. 2 : 4).

DS : Alors que vous jouissez du privilège de servir hors de votre pays, aimeriez-vous dire quelque chose à nos membres d’église et aux éducateurs de gestion dans le monde ?

LC : Nous sommes très reconnaissants envers les membres de notre Église Adventiste qui ont soutenu la mission mondiale pendant si longtemps. Ce soutien, à travers les dîmes et les offrandes, se reflète dans notre travail quotidien alors que Dieu bénit nos efforts en soulageant la souffrance des personnes qui manquent du nécessaire autour de nous. Nous reconnaissons aussi la puissance des prières de nos membres. Ils nous soutiennent alors que nous accomplissons ce que nous sommes appelés à faire selon la Bible dans Matthieu 25 : 35. D’une certaine façon, nous sommes l’extension des bras et des jambes de ceux qui nous soutiennent de loin. Continuez s’il vous plaît à exercer votre foi dans la mission de Dieu pour le monde, et vous récolterez ce qu’Il a en réserve pour nous. Nous ne pouvons assez vous remercier pour le grand soutien en faveur du champ missionnaire. Nous savons que Dieu a touché les cœurs des membres d’église pour aider les missionnaires dans le monde à accomplir la Grande Mission donnée par Jésus-Christ. Nous apprécions tous ceux qui éduquent nos membres sur l’importance de soutenir la mission de Dieu.

Tout ce que je peux dire aux membres d’église du monde entier, c’est : « Merci beaucoup pour votre soutien. » Ma famille et moi sommes reconnaissants de l’occasion de servir. « Je peux servir parce que tu donnes. »