Fini le christianisme superficiel et tiède !

Méditations spirituelles 15/06/2022

Melody Mason | Adventist World, mai 2022

La prière nous donne un aperçu de la beauté du caractère de Dieu

Un jour, j’ai entendu l’histoire suivante. Un voyageur, en séjour dans un pays asiatique, a visité un temple. Dès son arrivée, il a remarqué une grande foule qui se prosternait devant l’idole imposante dressée dans le sanctuaire. Observant tranquillement la scène, il a soudain remarqué quelque chose d’inusité. De nombreux adorateurs prenaient des petits bouts de papier et les enduisaient de boue. Ensuite, ils les lançaient avec force sur l’idole. Après les avoir observés pendant un certain temps, le voyageur s’est enquis de la signification de cet étrange rituel. On lui a expliqué que les adorateurs inscrivent leurs prières personnelles sur les bouts de papier, puis enduisent ceux-ci de boue. Pourquoi ? Parce qu’ils espèrent que grâce à elle, leurs papiers resteront collés sur l’idole. Si c’est le cas, leurs prières, croient-ils, seront exaucées ! Par contre, si la boue ne colle pas et que les papiers tombent par terre, c’est le signe que leur dieu rejette leurs prières.

Devant une pratique aussi futile en apparence, nous pouvons, en tant que chrétiens, lever les yeux au ciel. Nous croyons que nous prions le Roi de l’univers, celui qui a non seulement mis les étoiles en place, mais qui nous aime profondément et personnellement – celui qui entend même les prières silencieuses que nous n’osons pas formuler à voix haute. Mais que faire lorsqu’il nous arrive de ne pas ressentir son amour ? Lorsque nous avons l’impression de prier, prier et encore prier sans que nos prières montent plus haut que le plafond, et atteignent encore moins le trône céleste ?

SONDE-MOI – ET CONNAIS MON CŒUR

C’est alors que nous devons suivre le conseil du psalmiste : « Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur ! Éprouve-moi, et connais mes pensées ! Regarde si je suis sur une mauvaise voie et conduis-moi sur la voie de l’éternité ! » (Ps 139.23,24)

Bien que Dieu soit toujours prêt à entendre nos prières et qu’il se réjouisse d’y répondre en nous accordant ce qui est pour notre bien, il nous arrive de laisser des choses s’insérer entre lui et nous – et ça, ça l’empêche de nous répondre. Il peut s’agir, entre autres obstacles, d’un péché non confessé (Ps 66.18), de l’incrédulité (Jc 1.6,7), de la rancune (Mc 11.26), de conflits non résolus (Mt 5.23,24), de la mondanité (Jc 4.3), ou de la propre justice (Es 64.6). Le fait de ne pas être aimable envers un conjoint (1 P 3.7) ou de faire la sourde oreille à quelqu’un dans le besoin (Pr 21.13) peut également entraver nos prières. Parfois, nous sommes tellement occupés à « faire de bonnes choses » que nous ne faisons pas la meilleure des choses (Lc 10.41,42). D’autres fois, nous ne recherchons pas Dieu de tout notre cœur parce que nous sommes distraits par les appareils électroniques, les médias sociaux, ou d’autres idoles qui nous séparent de lui (Ex 20.3). Quel que soit le cas, il nous faut demander à Dieu d’éliminer les obstacles boueux si nous voulons que notre vie de prière connaisse une puissance et une croissance réelles. Mais comment faire disparaître la boue, nous qui vivons dans un « endroit boueux » appelé Terre, dans une ville appelée Laodicée ?

UN NOUVEAU COMMENCEMENT

Permettez-moi de partager avec vous une brève partie de mon témoignage personnel.

Comme beaucoup d’autres, j’ai été élevée dans la tiédeur inculte du christianisme moderne. Riche et comblée de biens, je pensais n’avoir besoin de rien, alors qu’en réalité, j’étais pauvre, aveugle, nue et couverte de boue.

Je suis reconnaissante d’avoir grandi au sein de l’Église adventiste, dans une famille dont les parents aimaient sincèrement le Seigneur. Une fois, alors que j’étais petite, je me suis réveillée à 4 heures du matin. Et j’ai entendu mon père prier pour moi. Une fois adulte, je ne comprenais toujours pas la puissance de la prière, ni la beauté de l’Évangile. Ça peut sembler étrange, car j’ai été chrétienne toute ma vie ! Mon cœur était insensible à ce que Jésus avait fait au Calvaire. Son sacrifice ne me touchait pas personnellement !

Heureusement, Dieu m’a montré un jour ma véritable condition spirituelle. J’avais besoin d’un sauveur ! Mon cœur a été brisé comme jamais auparavant. À l’idée que mes péchés – oui, mes péchés (c’était personnel maintenant !) – avaient mis Jésus sur la croix, j’ai versé d’abondantes larmes. J’ai aussi pleuré de joie à l’idée de l’amour extraordinaire qu’il m’avait donné. Ce jour-là a marqué le commencement d’un tout nouveau parcours de prière avec Jésus.

Après cette expérience, je ne me suis plus contentée de vivre le christianisme typique, ordinaire et tiède. J’ai aspiré à une relation plus profonde avec Jésus… et j’ai osé la lui demander ! J’ai commencé à me lever tôt chaque matin et à me plonger dans ma Bible pendant des heures, souvent les larmes aux yeux, alors que je tombais amoureuse de sa Parole. Au fur et à mesure de mon culte personnel matinal, Dieu a commencé tout doucement à approfondir ma relation avec lui, à m’attirer à lui, à m’apprendre à le suivre et à me réclamer des promesses bibliques. Au fur et à mesure que mon amour pour lui grandissait, j’ai commencé à voir des réponses à mes prières – de vraies réponses, des réponses étonnantes, souvent spécifiques. J’ai découvert que, même si Dieu peut « faire […] infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons », il attend souvent que nous le lui demandions (Ep 3.20).

J’ai commencé ce parcours plus profond depuis quelques années maintenant. Avec tendresse, Jésus continue à m’apprendre comment l’aimer et comment prier. Je pense que cet avant-goût de la terre promise a ruiné à tout jamais mon christianisme ordinaire ! Je ne peux tout simplement pas m’imaginer passer une seule journée sans parler à Jésus. Psaumes 34.9 nous dit : « Sentez et voyez combien l’Éternel est bon ! Heureux l’homme [ou la femme] qui cherche en lui son refuge ! »

Avez-vous goûté à la joie bouleversante d’une vie plus abondante avec Jésus ? Avez-vous découvert la beauté et la puissance de la prière et du temps passé dans sa Parole ?

Si vous cherchez les clés d’une vie de prière efficace et dynamique, ce ne sera pas compliqué. J’ai découvert que Dieu ne cherche pas de superhéros spirituels. On nous dit que « notre seul droit est notre urgent besoin »*. Dieu cherche uniquement ceux qui reconnaissent leur besoin désespéré et qui le cherchent de tout leur cœur. Il cherche ceux qui confesseront leurs péchés, qui le laisseront enlever la boue de leur condition tiède de Laodicéens, et qui prieront avec foi – persévérant dans la prière jusqu’à ce que la réponse vienne. Plus important encore, il cherche ceux qui le mettront en priorité chaque jour en s’éloignant des distractions, des téléphones et de la technologie – même des nombreuses « bonnes choses » – pour passer du temps à ses pieds, en appréciant ce qu’il y a de meilleur : lui-même !

Notre monde est en plein bouleversement. La douleur et la souffrance abondent autour de nous. La lutte pour survivre, pour mettre de la nourriture sur la table et pour payer les factures est souvent envahissante. Les attraits du monde ne cessent de nous solliciter. Pourtant, Dieu nous appelle à le chercher en premier chaque jour. Arrêtez et sachez que je suis Dieu, nous dit-il. Je suis votre besoin le plus grand et le plus urgent ! Je me chargerai de tout le reste, mais en cet instant même, c’est avant tout de moi dont vous avez besoin.

Ne nous contentons plus d’un christianisme superficiel et tiède, ou de prières enduites de boue. La terre promise est là, devant nous ! Demandons à Jésus d’enlever les obstacles qui nous retiennent et avançons à genoux, en osant demander davantage, mais surtout, une relation plus intime avec lui.


* Ellen G. White, Le ministère de la guérison, p. 135.


Melody Mason, auteur de Daring to Ask for More: Divine Keys to Answered Prayer, travaille avec le Ministère de la prière de la Conférence générale.