Faites-vous confiance à Dieu au moins autant qu’à vous-même ?

Méditations spirituelles 16/09/2021

Israel Ramos | Ministry 3 trimestre 2021

Notre première grossesse a été particulièrement difficile. Les nausées de ma femme ont persisté jusqu’au deuxième trimestre. Un programme chargé de voyages a provoqué de nombreux désagréments : il était difficile à Judy de garder ce qu’elle mangeait. Cela lui a fait perdre du poids, et provoqué chez nous, futurs parents débutants, de l’inquiétude.

Ses envies

Les semaines de famine étaient suivies de semaines d’abondance et d’envies très spécifiques. Par exemple, quand ma femme avait une envie de gâteau, il fallait que ce soit un gâteau d’anniversaire, peu importe le moment. À mesure que la grossesse avançait, la vie a changé. Un des changements évidents a été sa mobilité réduite. Un autre était l’apparition de la fatigue, surtout après de longues journées de travail d’enseignante. Au cours du dernier trimestre, le bébé appuyait constamment sur sa vessie, ce qui nécessitait des allers-retours de plus en plus fréquents aux toilettes.

S’adapter à ces changements était aussi comique que stressant. Je devais me rendre à la boulangerie avec une requête spéciale : toujours écrire « Joyeux anniversaire » sur tous les gâteaux que j’achetais. Il m’arrivait souvent d’acheter des articles un peu au hasard. Selon moi, ils correspondaient approximativement aux différentes envies qu’elle pouvait avoir. Finalement je me rendais compte que mes suppositions étaient loin de ce qu’elle désirait véritablement. Je me retrouvais souvent obligé de manger moi-même ces plats assez variés que le palais particulièrement affiné de ma femme rejetait systématiquement. Je dois admettre qu’il y a eu des moments où je me suis senti désolé pour moi-même. Je me suis demandé si d’autres futurs papas vivaient la même situation que moi et s’ils se sentaient aussi mal que moi.

Ma tourmente

Le point culminant de notre expérience est arrivé un soir tard quand Judy s’est réveillée très assoiffée. J’étais peut-être plus fatigué que d’habitude. Dans mon épuisante stupeur, je lui ai demandé (à plusieurs reprises) si elle était certaine qu’elle avait vraiment soif. Peut-être était-ce une illusion de la soif ? Ou, peut-être, une soif de dormir ? Elle m’a assuré qu’elle était plutôt certaine qu’elle était, en fait, assoiffée d’eau.

Une fois son état précisé, nous avons commencé à discuter du traitement. Si elle buvait de l’eau, elle aurait bientôt à faire face aux effets secondaires : devoir se lever pour aller aux toilettes. Elle semblait belle et bien prête à courir ce risque. Alors que la conversation se poursuivait, vint le moment où elle fut sur le point de sortir du lit pour aller chercher son verre d’eau. Trop prévenant pour la laisser faire, je l’ai suppliée de rester au lit et d’en discuter encore comme des êtres raisonnables.

Finalement, il s’est passé quelque chose ! J’ai pris conscience qu’il me faudrait moins de temps pour accéder à la demande de ma femme et pour me rendormir qu’il ne m’en faudrait pour essayer de la convaincre qu’elle ne voulait pas boire d’eau même si elle avait très soif. J’ai rapidement sauté du lit, couru à la cuisine, je lui ai pris un verre d’eau, et l’ai placé dans ses mains.

Mais, je ne me suis pas rendormi facilement. Je me suis rendu compte de quelque chose de profondément triste, mais vrai : ce que je n’aurais pas fait par amour pour ma femme, je l’avais fait par amour du sommeil.

Notre volonté

Luc dit : « Si donc vous, tout mauvais que vous êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants » (Luc 11.13, NBS). Parfois, nous faisons de bonnes choses pour les autres même si nos motivations sont contraires. Nous comprenons que ce que nous ne ferons pas par amour pour les autres, nous le ferons sûrement par amour pour nous-mêmes.

Mais lorsqu’il s’agit d’un Dieu qui est bon, nous nous demandons s’il est disposé à nous aider dans notre voyage de vie avec lui. Il pose l’une des questions les plus fondamentales de toute l’écriture : « à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il l’Esprit saint à ceux qui le lui demandent ! » (Luc 11.13, NBS).

L’Esprit Saint est le don universel ; tout ce dont nous avons besoin, il peut nous le procurer. Il nous guide, nous réconforte, nous montre le chemin à suivre, nous donne la force, et tout ce dont nous avons besoin. Dieu dit, au moins donnez-moi, à moi qui suis un bon Dieu, le même niveau de confiance que vous, un mauvais parent, vous placez en vous-même.

Si nous faisions cela, tout irait bien.