En attendant la beauté

Méditations spirituelles 12/05/2021

May 2021 | Bill Knott | Adventist Review

Là, dans sa cour, elle plante le plus petit brin de vigne à côté du poteau de clôture. Et son esprit s’enflamme pour les magnifiques fleurs de couleur magenta qu’elle a admirées dans le catalogue de semences.

Elle désherbe le sol à la main, enlève soigneusement les pierres, et élimine les vers gris qui pourraient anéantir sa foi en des fleurs qu’elle ne peut oublier. Chaque matin, peu après 8 heures, elle remplit son petit arrosoir vert contenant un demi-litre d’eau et arrose avec précaution son petit plant, lequel ne semble pas bien prometteur. Dans des moments de doute, elle consulte de nouveau le catalogue qu’elle a pourtant bien lu, histoire de se rassurer : Croissance garantie.

Il est trop tard pour que son plant produise cette année. Cet été, il lui faudra se contenter de feuilles – et ces feuilles, elle les protège comme si le destin du monde en dépendait. Pas question que les lapins lui arrachent son prix. Taupes et campagnols ne rongeront pas les racines à la recherche de combustible pour l’hiver. Un bouclier en plastique le protégera de la neige.

Au retour du printemps qu’elle a attendu, et avec chaque bourgeon, son espoir ne cesse de grandir. Une fleur – promesse d’autres fleurs – est sur le point de s’épanouir. Elle l’observe avec tout l’amour qu’elle pourrait donner à un petit-enfant, si elle en avait un. Et par un chaud matin de printemps, alors qu’elle a à peine dormi, la première de ces fleurs magenta s’ouvre – plus belle à ses yeux que toutes les roses de ses voisins ou qu’un champ de lavande.

Elle a vu le travail de son âme, et elle en est satisfaite. Nous attendons des réalités glorieuses, aux couleurs magenta – les vêtements royaux de notre Seigneur qui vient, le lever de soleil du matin éternel. Notre persévérance s’accompagne de l’attente de choses meilleures, voire glorieuses, ce qui rend notre attente plus déterminée encore.

La ténacité seule n’est pas la qualité que nous recherchons, sinon tous les parasites et toutes les mousses pourraient être vertueux. C’est l’attente pleine d’espoir et de prière de réalités bien plus grandes que celles que nous avons déjà connues qui rend notre persévérance moralement incontournable. Nous attendons dans un but précis – nous attendons de façon ciblée. Nous consacrons notre attente à une beauté encore à venir.

Les Écritures décrivent la persévérance qui nous est possible en citant notre étonnant précurseur : « Jésus, le chef et le consommateur de la foi, qui, en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l’ignominie, et s’est assis à la droite du trône de Dieu » (He 12.2). Ce n’était pas, et ce n’est pas seulement l’endurance douloureuse des choses difficiles qui cède en beauté pour le royaume, mais le fait de surmonter délibérément des choses difficiles pour satisfaire une joie que, parfois, seule la foi peut voir. Il y a 700 ans av. J.- C., Ésaïe a écrit : « L’œuvre de l’Éternel prospérera entre ses mains. À cause du travail de son âme, il rassasiera ses regards » (Es 53.10,11).

La vigne poussera… Les fleurs s’épanouiront encore… Le royaume de Dieu, aujourd’hui d’apparence parfois fragile, vulnérable, deviendra « une grande foule, que personne ne [pourra] compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue. Ils se [tiendront] devant le trône et devant l’agneau » (Ap 7.9). Attendez donc avec détermination. La beauté, indubitablement, suivra.