Élie : un échec ou un vainqueur ?

Méditations spirituelles 21/11/2022

21 novembre 2022 | Adventiste Magazine

Le prophète Élie apparaît pour la première fois dans 1 Rois 17.1, où il confronte le roi d’Israël Achab, lui disant que ni rosée ni pluie ne tomberaient sur le pays pendant trois ans, en punition de la méchanceté d’Israël.

Élie appartenait à la famille des Thishbites, qui vivaient dans la région de Galaad. Bien qu’il ne soit pas directement indiqué qu’Élie était un Israélite, on peut le déduire de 1 Rois 19.10,18.

Au début de leur histoire, les Éphraïmites ont accusé Jephté et ses hommes d’être des « fuyards d’Éphraïm », une des tribus d’Israël (Juges 12.4). Jephté avait conduit des hommes de Galaad contre une armée d’Éphraïm et les avait vaincus. Galaad était une région située à l’est du Jourdain et ce nom est mentionné plusieurs fois dans l’Ancien Testament. Lorsque le nom de Galaad apparaît, il fait généralement référence à une région du pays. Il fait également référence à une chaîne de montagnes dans cette région, au père de Jephté et à l’un des chefs de Gad. Cette région fait aujourd’hui partie de l’actuel pays de la Jordanie. Élie était un prophète pendant les règnes d’Achab et d’Achazia, rois d’Israël.

Voilà le contexte ancestral d’Élie. Considérons maintenant les échecs et les victoires de ce prophète.

Les échecs

Immédiatement après la victoire éclatante sur le mont Carmel, Élie s’est enfui lorsque la reine Jézabel a menacé de le tuer à la même heure le lendemain. À ce moment-là, les ressources spirituelles et physiques d’Élie étaient épuisées et, semblant oublier que Dieu pouvait l’aider dans cette situation extrême, Élie s’est enfui, a marché dans le désert pendant une journée entière et s’est assis sous un genêt. Bien que Dieu l’ait soutenu pendant la sécheresse, près du torrent de Kerith et dans la maison de la veuve de Sarepta, Élie pria pour que Dieu lui ôte la vie, car il sentait qu’il n’était pas meilleur que ses pères.

Dieu ne voulait rien entendre, car il avait encore une mission à accomplir par son prophète. Plutôt que de laisser son serviteur mourir dans le désert, Dieu avait quelque chose de merveilleux en tête pour son serviteur dévoué.

Élie s’est endormi sous le genêt, complètement épuisé. Plus tard, un ange, qui avait préparé un repas pour Élie, le toucha et lui dit de manger et de boire. Nous ne pouvons qu’imaginer le pouvoir réparateur de ce simple repas de pain et d’eau, vu qu’il avait été préparé par un ange. C’était vraiment une nourriture du ciel faite sur terre. Élie s’est de nouveau endormi et a ensuite mangé un autre repas préparé par l’ange. L’ange, connaissant les ingrédients du repas qu’il avait préparé pour Élie, lui ordonna de se mettre en route pour le mont Horeb (c’est-à-dire le Sinaï), la montagne de Dieu. Fortifié par ces deux repas, Élie a voyagé pendant 40 jours, dormant dans une grotte lorsqu’il est arrivé à destination (voir 1 Rois 19.1-9).

Dieu s’est alors adressé à son serviteur d’une manière bienveillante, lui demandant ce qu’il faisait là. C’est là qu’Élie a ouvert son cœur à Dieu pour expliquer la raison de sa fuite, en disant : « Les Israélites ont abandonné ton alliance, ils ont démoli tes autels et ont tué tes prophètes par l’épée. Je suis resté, moi seul, et ils cherchent à m’enlever la vie » (1 Rois 19.10).

Mais Dieu avait une surprise pour Élie, car il déclara : « Mais je vais laisser en Israël 7000 hommes. Ce sont tous ceux qui n’ont pas plié les genoux devant Baal et dont la bouche ne l’a pas embrassé » (v. 18). Bien réprimandé, Élie quitte la montagne, trouve Élisée, fils de Sarepta, et jette son manteau sur lui en signe qu’Élisée sera le prophète de Dieu après Élie.

Quel a donc été l’échec d’Élie ? Tout simplement, son incapacité à continuer à faire confiance à Dieu face à la menace de Jézabel, qui s’est produite immédiatement après sa grande victoire pour Dieu sur le mont Carmel. Dieu ne nous abandonne pas après une victoire. Il est toujours avec nous, même si nous ne le voyons pas, comme il l’a montré à Élie peu après. Nous ne devons pas laisser notre foi en Dieu vaciller lorsque des circonstances défavorables semblent sur le point de nous accabler. Au contraire, nous devrions chanter dans notre « prison » comme Paul et Silas, les pieds bloqués par des chaînes et des gardes romains à leurs côtés.

Une confiance renouvelée transforme l’échec en victoire.

La victoire

Lorsque la sécheresse était sur le point de prendre fin, Dieu a envoyé Élie à Achab pour lui annoncer que la pluie était sur le point de tomber (voir 1 Rois 18.1-18). Élie dit alors au roi qu’il devait rassembler les 450 prophètes de Baal et les 400 prophètes d’Astarté sur le mont Carmel. Là, le peuple devait décider qui serait son Dieu, après avoir hésité entre le grand Dieu du ciel et les dieux païens des pays environnants.

L’air vibrait d’impatience car Élie, dans une confiance totale en Dieu, avait dit au peuple de préparer un autel, d’y sacrifier un animal tandis que les prophètes de Baal et d’Astarté devaient invoquer leurs dieux pour qu’ils envoient un feu du ciel consumer leur offrande. Bien sûr, cela ne s’est pas produit, bien que leurs délires et divagations aient continué tout au long de la journée. Dans le calme et la sérénité, Élie a alors préparé un autel au Seigneur, y a placé l’animal sacrifié, a fait verser des tonneaux d’eau sur le sacrifice et sur l’autel, puis a adressé une simple prière de consécration à Dieu, lui demandant de montrer au peuple qui était le vrai Dieu. Dieu a immédiatement récompensé la foi de son serviteur en envoyant du ciel un feu qui a complètement consumé non seulement le sacrifice, mais aussi les pierres de l’autel et l’eau dans le canal de drainage autour de l’autel.

La conclusion était évidente pour les milliers d’Israélites qui s’étaient rassemblés sur le mont Carmel pour ce grand spectacle. Les prophètes de Baal et d’Astarté furent capturés et massacrés, et le Dieu du ciel fut reconnu comme le vrai Dieu.

Comme promis, Élie a senti que la pluie était en route et a dit au roi Achab qu’il devait se dépêcher de retourner à Jizreel. Non seulement cela, mais Dieu a donné à son serviteur la force de courir devant le char d’Achab jusqu’à l’entrée de Jizreel, la ville du roi d’Israël à cette époque.

Si jamais il y a eu une victoire plus retentissante remportée par un serviteur de Dieu, elle n’est pas enregistrée dans les Écritures. La foi et la confiance ont triomphé dans la vie d’Élie, et la puissance de Dieu l’a soutenu dans cette expérience traumatisante qui a duré toute une journée, jusqu’au soir.

Élie était certainement un vainqueur, dans le vrai sens du terme.

Le ministère d’Élie allait bientôt prendre fin, mais pas sa vie ! À partir de son expérience avec Dieu sur le mont Horeb, il est allé trouver Élisée et l’a oint comme prochain prophète de Dieu, en jetant son manteau sur lui. Élisée a suivi Élie et ne s’est pas éloigné de lui, même quand Élie a dit qu’il irait ailleurs. Mais le moment est arrivé, où un char de feu est apparu au-dessus d’Élie et où il a été emmené au ciel, sans jamais connaître la mort. C’était vraiment la récompense ultime pour un prophète fidèle, même avec ses faiblesses, qui non seulement n’est pas mort, mais a servi le Sauveur, avec Moïse, sur la montagne de la transfiguration pendant le ministère de Jésus (voir Matthieu 17.1-3).

Quel véritable honneur pour l’un des vrais vainqueurs de Dieu !


De William Ackland, retraité, vit à Cooranbong, Australie ; a écrit huit livres.
Source : https://record.adventistchurch.com/2022/09/29/elijah-a-failure-or-a-victor/
Traduction : Tiziana Calà