Du sang sera versé (être épargné par la COVID-19)

Méditations spirituelles 30/09/2020

Septembre 2020 / Marcos Paseggi / Adventist World

Le fait d’être épargné par la COVID-19 ne signifie pas que nous sommes exempts de ses conséquences.

« Connu de Dieu. »

Couramment utilisée sur les pierres tombales des soldats inconnus morts au combat, cette épitaphe pourrait très bien s’appliquer aux décomptes officiels des personnes infectées et emportées par la COVID-19 en 2020. Malgré les meilleurs efforts des entités publiques et privées, on estime que les chiffres réels pour- raient ne jamais être connus (1).

Les chiffres présumés actuels incluent des milliers d’adventistes qui, dans de nombreux pays, ont aussi été infectés. On croit que jusqu’à présent, la COVID-19 a fauché la vie de plusieurs centaines de membres d’église (2). Alors qu’elle fait rage, la pandémie semble frapper plus près de chez nous – de plus en plus d’adventistes disent connaître au moins un parent ou une connaissance qui a contracté le virus ou en est décédé.

PURIFIÉ DE LA PLAIE

Selon Lévitique 14, les lépreux qui croyaient être guéris devaient suivre une loi précise. Le texte se lit comme suit : « On l’amènera devant le sacrificateur. […] Si le lépreux est guéri de la plaie de la lèpre, le sacrificateur ordonnera que l’on prenne, pour celui qui doit être purifié, deux oiseaux vivants et purs » (v. 2-4).

Les versets suivants donnent les détails de ce rituel : « Le sacrificateur ordonnera qu’on égorge l’un des oiseaux sur un vase de terre, sur de l’eau vive. Il prendra l’oiseau vivant, le bois de cèdre, le cramoisi et l’hysope ; et il les trempera, avec l’oiseau vivant, dans le sang de l’oiseau égorgé sur l’eau vive. Il en fera sept fois l’aspersion sur celui qui doit être purifié de la lèpre. Puis il le déclarera pur » (v. 5-7).

La plupart des commentateurs chrétiens soulignent les aspects messianiques directs de cette cérémonie. Un oiseau innocent verse son sang, et le mélange de sang et d’eau vive est aspergé sur l’individu auparavant malade, lequel est alors déclaré pur et libre de partir.

TREMPÉ DANS LE SANG

En même temps, d’autres mettent en évidence les éléments humains simultanés du rituel. Le sacrificateur choisit, parmi deux oiseaux apparemment identiques, celui qui doit vivre ou mourir. Après avoir égorgé l’oiseau sélectionné, le sacrificateur trempe l’oiseau vivant « dans le sang de l’oiseau égorgé sur l’eau vive » (v. 6) et le lâche ensuite « dans les champs » (v. 7).

On peut imaginer combien il était difficile et même traumatisant pour l’oiseau relâché de voler après que ses ailes aient été enduites du sang de l’un de ses congénères. Peut-être incapable de s’envoler dans le ciel à cause du poids et de la viscosité du sang de son compagnon, l’oiseau, abasourdi, voletait à travers champ.

On peut aussi imaginer le présumé dialogue entre deux personnes se retrouvant par hasard devant cet oiseau. « Mais cet oiseau saigne ! Serait-il en train de mourir ? » En y regardant de plus près, la réponse serait : « Non, il n’est pas en train de mourir. Mais il saigne en raison de la mort d’un autre ! »

LEUR SANG EST SUR NOUS 

Même si, par la grâce de Dieu, la plupart d’entre nous sont épargnés par le pire de la pandémie de COVID-19, le fardeau des nombreux autres qui ne l’ont pas été restera indubitablement avec nous. Comme l’oiseau du Lévitique trempé dans le sang, nous porterons les marques de ces frères et sœurs qui, dans l’insondable sagesse de Dieu, subissent les conséquences à long terme du virus dans leur corps, ou ont été appelés à se reposer dans la mort pendant un certain temps.

C’est l’héritage des vivants de s’assurer que ceux qui ont succombé à la maladie ne restent pas connus seulement de Dieu. Il nous incombe de marcher en leur nom jusqu’à ce que, libérés de toute trace de sang, nous puissions à nouveau nous envoler. Ensemble. Sans COVID-19. Débordants de vie.


1 www.ctvnews.ca/health/coronavirus/why-the-exact-death-toll-for- covid-19-may-never-be-known-1.4881619
2 https://www.adventistemagazine.com/275-membres-covid-19- mexique/