Dieu fait homme : le mystère des mystères

Méditations spirituelles 25/12/2021

Par : Ángel Manuel Rodríguez, maintenant à la retraite, a servi en tant que pasteur, professeur et théologien. Article publié sur la revue Adventist World, décembre 2021, page 26

Que s’est-il passé pendant l’incarnation de Christ ?

Je serais heureux de pouvoir répondre à votre question ! Bien que les théologiens se soient efforcés de comprendre le mystère de l’incarnation, celle-ci reste un mystère. Cependant, la Bible révèle certains aspects importants de ce mystère qui nous aident à mieux comprendre l’amour de Dieu.

1. L’incarnation : l’œuvre de Dieu. L’incarnation est l’œuvre de Dieu par le Saint-Esprit dans le sein de Marie (Lc 1.35). Une fois de plus, Dieu a manifesté sa puissance créatrice de façon unique et insondable. Il a uni les deux natures – l’humaine et la divine – en une seule personne au moment de la conception de Jésus et non à sa naissance. Il ne s’agit pas d’un acte du Père adoptant un être humain pour en faire son Fils. Le Fils de Dieu n’a pas non plus pris l’apparence extérieure d’un être humain sans devenir un être humain. Nous pourrions prudemment affirmer que les deux natures se sont mystérieusement mélangées dans la personne de Jésus-Christ.

2. Une personne – deux natures distinctes. L’union des deux natures en une seule personne n’a pas éliminé le caractère distinctif de chaque nature ; chacune d’elle est restée intacte. L’incarnation n’a pas été la divinisation de la nature humaine, ni la transmutation de la nature divine en nature humaine. La créature ne pouvait pas devenir divine et la nature divine ne pouvait pas être rabaissée au niveau de la nature d’un être créé.

3. Une personne, deux volontés. Puisque les deux natures se sont mystérieusement mélangées dans Christ, nous pourrions suggérer que dans une seule personne, il y avait deux volontés : l’humaine et la divine. Ceci confirme la réalité des tentations auxquelles Jésus a été confronté et le besoin constant de la nature humaine d’être volontairement soumise à la
nature divine. À Gethsémané, Jésus a exprimé le désir de la volonté humaine, mais il était prêt à se soumettre à la volonté du Père (Mt 26.42). Il aurait pu chuter, mais ce n’est pas arrivé.

4. Dieu incarné. Dans l’incarnation, le Fils de Dieu n’a perdu aucun de ses attributs divins. S’il en avait laissé certains, nous aurions eu alors une incarnation de Dieu partielle et non complète. Paul dit que Christ « s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur » (Ph 2.7). Par ce dépouillement, Christ est devenu un serviteur, plaçant ainsi la plénitude de sa divinité sous le Père afin qu’elle soit utilisée selon les instructions du Père.

5. La gloire dissimulée. Dans l’incarnation, la gloire du Fils de Dieu a été cachée dans l’homme. Celui qui était riche s’est fait pauvre pour nous (2 Co 8.9). On
ne pouvait voir la gloire de son état préexistant qu’à travers le corps humain (Mt 17.2). Dieu s’est abaissé au niveau des créatures pécheresses, et il a mis de côté la magnificence de sa splendeur.

6. L’union permanente des deux natures. Ce qui s’est passé lors de l’incarnation – l’union des deux natures
– n’était pas quelque chose pouvant être défait une fois son objectif atteint. Le Fils de Dieu est devenu membre de la famille humaine à tout jamais. Après que toutes choses auront été soumises à Christ, écrit Paul, « le Fils lui-même sera soumis à celui qui lui a soumis toutes choses » (1 Co 15.28). Le sacrifice de Jésus étant éternel, son efficacité sera également éternelle.

7. Un impact cosmique. Comme il est impossible de séparer l’incarnation de la croix, il s’agit par conséquent d’un événement sotériologique aux proportions cosmiques. Son but premier était de sauver de la présence et de l’influence du péché et du mal non seulement les êtres humains, mais aussi l’univers tout entier. Sa puissance salvatrice se trouve dans la révélation unique de la nature aimante et de la puissance de Dieu (Jn 1.14). C’est là la bonne nouvelle de l’Évangile chrétien.


Ángel Manuel Rodríguez, maintenant à la retraite, a servi en tant que pasteur, professeur et théologien.