Devrions- nous célébrer Noël ?

Méditations spirituelles 23/12/2020

Par William Fagal, maintenant à la retraite, a été directeur adjoint du Ellen G. White Estate jusqu’en 2015, après 31 ans de fidèle service à l’Église. Il continue de travailler à temps partiel pour le White Estate. Publié dans la revue Adventist World du mois de Décembre 2019.

La réponse pourrait vous surprendre

Quels conseils Ellen White a-t-elle donnés sur la fête de Noël ? Aujourd’hui, certains peuvent s’attendre à ce qu’en raison de son don de prophétie, elle ait mis un trait sur la fête de Noël. Cette fête, martèlent-ils, tire son origine du paganisme qui s’est infiltré dans l’Église catholique romaine, ce qui a engendré la date du 25 décembre et bien d’autres coutumes. On ne trouve dans la Bible aucun ordre de célébrer la naissance de Jésus, aucun exemple d’une telle célébration. Par ailleurs, fort peu de choses reflètent ou honorent le Maître dans les façons de célébrer Noël.

Bien que parfaitement consciente de ces préoccupations, Ellen White n’a pas mis la fête de Noël de côté. Tout en reconnaissant que « la Bible n’indique pas non plus la date exacte » (1) de la naissance de Jésus, et qu’il « n’y a aucun repos sacré prescrit le 25 décembre » (2), elle ne nous a pas recommandé d’ignorer ce jour. Elle a plutôt dit que l’on peut « profiter de cette occasion pour faire réellement du bien » (3), et a exhorté les parents à diriger « les pensées de leurs enfants vers Dieu à qui ils devraient apporter leurs offrandes pour sa cause et pour le salut des âmes » (4).

Ella a écrit : « C’est bientôt Noël ! Puissiez-vous tous avoir la sagesse d’en faire un moment précieux. Que les membres les plus anciens de l’église s’unissent, d’un seul cœur et d’une seule âme, avec leurs enfants dans cette récréation innocente, en cherchant des façons et des moyens de manifester un respect authentique envers Jésus en lui apportant des dons et des offrandes. Puissent tous se souvenir des prérogatives de Dieu. Sa cause ne peut aller de l’avant sans votre aide. Que les cadeaux que vous vous accordez habituellement les uns les autres soient placés dans le trésor du Seigneur (5). »

Et les cadeaux ?

Est-ce à dire que nous ne devrions pas nous offrir mutuellement des cadeaux ? Pas forcément. « Frères et sœurs, alors que vous discutez des cadeaux que vous pensez vous offrir les uns aux autres, je vous demande de vous souvenir de votre Ami céleste, de peur que vous ne finissiez par négliger ce qui lui revient. N’éprouvera-t-il pas de la joie si nous lui montrons que nous ne l’avons pas oublié (6) ? » Selon elle, les deux sortes de dons −l’une qui reconnaît la famille et les amis, et l’autre qui honore notre sauveur– sont utiles. « Il est bon d’échanger des marques d’affection, à condition de ne pas oublier Dieu, notre meilleur ami (7). »

Les cadeaux que nous échangeons devraient être utiles et pratiques. « Nous devrions choisir des cadeaux susceptibles de procurer un bien réel au bénéficiaire. Je recommanderais, par exemple, des livres qui favorisent la compréhension de la Parole de Dieu ou contribuent à nous faire aimer davantage ses enseignements (8). » D’autres sortes de cadeaux, soigneusement choisis, peuvent aussi être profitables à ceux qui les reçoivent.

La vision d’Ellen White concernant la coutume d’offrir cadeaux lors des jours de fête rompt clairement avec la culture. Elle fait passer Jésus en premier. Si cela exige de réduire les cadeaux que nous offrons pour pouvoir donner là où Dieu veut que nous fassions un don, nous serons plus forts – et plus heureux – de l’avoir fait. « Venez, frères et sœurs, venez avec vos enfants, même avec vos bébés dans vos bras, et apportez vos offrandes à Dieu selon vos possibilités. Que votre cœur chante pour lui et que vos lèvres le louent (9) ! »

Une leçon précieuse

Les enfants ne seront-ils pas déçus si nous faisons de tels changements ? Ellen White, en mère sage et expérimentée, a pensé à ça. « On peut trouver à acheter bien des choses de goût, mais beaucoup moins coûteuses que les cadeaux inutiles que l’on offre si souvent aux enfants et aux proches parents ; ils peuvent tout aussi bien exprimer notre affection et apporter de la joie dans la maison.

« Vous pouvez enseigner une leçon à vos enfants en leur expliquant pourquoi vous leur offrez des cadeaux plus modestes ; dites-leur que vous avez l’intime conviction d’avoir jusqu’à maintenant cherché plus à leur être agréable qu’à honorer Dieu. Dites-leur qu’en offrant des cadeaux à ceux qui n’en ont pas besoin, vous aviez surtout pensé à votre propre plaisir, à leur satisfaction, et que vous avez voulu sacrifier aux coutumes et aux traditions du monde, plutôt que de viser à l’avancement de la cause de Dieu.

« À l’instar des hommes sages d’autrefois, vous pouvez réserver à Dieu vos plus beaux présents et lui montrer ainsi combien vous appréciez le don ineffable qu’il a offert pour un monde pécheur. Dirigez les pensées de vos enfants vers un but nouveau, désintéressé, en les incitant à présenter leurs offrandes à Dieu en reconnaissance du don de son Fils unique (10). »

L’arbre de Noël

Et l’arbre de Noël ? Loin de l’interdire, Ellen White a même exhorté les croyants à en placer un dans l’église et à l’orner de « décorations spéciales ». À une période où nombre de nos congrégations se privaient pour pouvoir acheter leur propre bâtiment, elle a écrit : « Nous serions agréables à Dieu si, à Noël, chaque église dressait un arbre aux branches duquel nous accrocherions des offrandes, grandes et petites, en faveur de nos lieux de culte*. […] [Q]ue ses rameaux soient chargés des fruits étincelants de votre générosité et présentés à Dieu comme votre offrande de Noël ! Et que vos dons puissent être sanctifiés par la prière (11) ! »

Ce principe peut s’appliquer pour contribuer également à d’autres aspects de l’œuvre du Seigneur, tels que le service envers les nécessiteux. « Les fêtes de Noël et du Nouvel An peuvent et devraient être célébrées en faveur des nécessiteux. Dieu est glorifié lorsque nous donnons pour aider ceux qui doivent subvenir aux besoins de familles nombreuses (12). »

Mais l’arbre de Noël n’est-il pas interdit dans Jérémie 10.1-5 ? Ce texte, sans contredit, dénonce la pratique qui consiste à couper un arbre et à le décorer avec de l’argent et de l’or… Le verset 3 se réfère à celui qui prend sa hache pour couper du bois dans la forêt à titre d’« ouvrier » (13) − un mot hébreu qui signifie « artisan, graveur ». Il est question ici de la fabrication d’une idole − laquelle ne peut ni marcher, ni parler, qui doit être portée, et que l’on ne doit surtout pas craindre (v. 5). Ce passage traite donc des faux dieux, pas des arbres de Noël !

Ainsi, comment célébrer Noël comme il se doit ? Ellen White nous invite à nous focaliser sur le Seigneur et à lui réserver nos meilleurs dons. Cette façon de célébrer Noël sera pour nous une réelle bénédiction !


(1) Ellen G. White, Le foyer chrétien, p. 463.
(2) Idem., dans Review and Herald, 9 décembre 1884.
(3) Ellen G. White, Le foyer chrétien, p. 464.
(4) Ibid.
(5) Ibid., dans Review and Herald, 9 décembre 1844.
(6) Idem., Le foyer chrétien, p. 465.
(7) Ibid., p. 464.
(8) Ibid.
(9) Ibid., p. 466.
(10) Ibid., p. 467.
(11) Ibid.
(12) Ibid.
(13) Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910.