Dans l’attente de son retour, la douceur...

Méditations spirituelles 02/10/2021

Bill Knott | Adventist World, octobre 2021, p. 2

« Que votre douceur soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. » (Ph 4.5)

Le vitriol arrive dans des enveloppes brunes, ou s’infiltre à travers les pixels des courriels sur l’écran de mon ordinateur portable.

« Si vous saviez les choses horribles que fait Unetelle, tonne l’auteur, vous seriez honteux d’être adventiste. Où est votre éditorial sur les péchés d’Unetelle ? Criez à haute voix, ne la ménagez pas ! » « Le Dr Untel peut sembler être l’image même de la bienséance, mais au fond, c’est un dragon rugissant », prétend un autre épistolier. Il fait référence aux bêtes qui représentent des pouvoirs, et s’en sert pour accuser un prof qu’il méprise. Rien n’adoucit le coup porté. Après tout, le péché doit être pointé du doigt, et le pécheur, avoir honte.

À une époque de rage et de rupture – où ceux qui ont le pouvoir en abusent souvent et où ceux qui en sont dépourvus crient leur détresse – il n’est pas surprenant que même au sein de l’Église du reste, les décibels augmentent. Les désaccords réfléchis et pointus d’antan ont cédé le pas aux morsures sonores « Je t’ai eu ! » qui embrochent les plans, les opinions ou le caractère d’un adversaire. Nous regardons, mi-terrorisés, mi-jubilatoires, les titans lancer des mots destinés, non pas à persuader, mais à rabaisser ou à calomnier. Et tout cela au nom du « doux Jésus, humble et doux Jésus 1. »

Mais si l’apôtre Paul a vu juste – et pour information, je crois qu’il a raison – il y a un lien profond entre la douceur des fidèles disciples de Jésus et la proximité de sa venue. Dans la formulation énigmatique de Paul, le comportement doux des croyants est à la fois un signe de la présence du Seigneur dans son Église et une exigence urgente à la lumière de sa seconde venue. Le lien entre la façon dont nous nous traitons les uns les autres (croyants et incroyants) et le témoignage efficace de l’Église a été annoncé sans équivoque par Jésus lui-même : « À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jn 13.35).

Nous devrions donc nous inquiéter, en tant qu’individus et en tant que mouvement, lorsque le discours entre nous et les façons dont nous nous traitons les uns les autres ne montrent plus la tendresse de Jésus, car il se pourrait fort bien que nous soyons en train de miner activement le témoignage de l’Église et de retarder le royaume que nous prétendons rechercher. Ceux qui aiment citer l’exemple de Jésus dénonçant l’hypocrisie des pharisiens pour justifier leur propre comportement malveillant n’ont pas lu assez loin. Ellen White apporte la nuance cruciale au sujet de Jésus : « Le Christ n’a jamais sacrifié une seule vérité ; mais il a toujours dit la vérité avec amour, se montrant prudent et plein d’un tact infiniment délicat dans ses rapports avec le peuple, n’usant jamais de rudesse, de paroles inutilement sévères, et ne faisant jamais, sans nécessité, de la peine à une âme sensible. Il ne blâmait pas la faiblesse humaine ; s’il dénonçait sans crainte l’hypocrisie, l’incrédulité, l’iniquité, il avait des larmes dans la voix en prononçant ses réprimandes les plus sévères 2. »

En lisant cette série d’articles spéciaux qui célèbrent et soulignent à la fois la douceur de Jésus, priez Dieu d’assouplir votre cœur par la miséricorde et de vous accorder une langue baptisée de paix.

« Car ce n’est pas avec des épées qui s’entrechoquent bruyamment, ni au son du roulement de tambour tonitruant qu’arrive soudain le royaume de Dieu, mais avec des actes aimants et miséricordieux 3. »


1 Charles Wesley, « Gentle Jesus, Meek and Mild », The Seventh-day Adventist Hymnal, Hagerstown, Md., Review and Herald Pub. Assn., 1985, n° 540.
2 Ellen G. White, Jésus-Christ, p. 343.
3 Ernest W. Shurtleff, « Lead On, O King Eternal », The Seventh-day Adventist Hymnal, n° 619.