Coup d’œil de deux vétérans

Méditations spirituelles 11/02/2022

Auteur : Andrew McChesney, rédacteur en chef du Bulletin missionnaire, s’entretient avec Oscar Osindo, directeur de l’Institut de Mission mondiale, et Cheryl Doss, directrice récemment retraitée de l’Institut de Mission mondiale, au sujet de l’expérience missionnaire. — La rédaction

Le cœur des missionnaires est changé par le service. Comment expliquer cela ?

Oscar Osindo : Cette transformation du cœur se produit parce qu’il n’y a pas qu’une seule façon de présenter Jésus aux nations. En tant que missionnaires, nous devons donner un sens à l’Évangile dans le contexte social des gens. Les missionnaires apprennent de nouvelles façons de rendre l’Évangile, ainsi qu’eux-mêmes, convaincants pour leurs sociétés d’accueil. Ce faisant, ils font aussi l’expérience de la transformation. La semaine dernière, nous avons donné un séminaire de réintégration. Tous nos missionnaires rapatriés ont témoigné de l’impact du service missionnaire sur eux. Soit dit en passant, nous organisons ces séminaires, entre autres, parce que le service missionnaire a changé leur vie à un point tel qu’ils vivent un choc culturel inverse à leur retour.

Cheryl Doss : Les cœurs sont changés tout d’abord parce que les missionnaires désirent répondre à l’appel de Dieu, lequel non seulement les appelle, mais leur donne aussi la puissance dont ils ont besoin ; ensuite, parce qu’ils s’engagent pleinement à servir là où Dieu les envoie – si Dieu les a placés là, ils peuvent être sûrs qu’il prendra soin d’eux en ce lieu ; et enfin, parce qu’une œuvre et une vie interculturelles réussies exigent d’apprendre à voir à travers les yeux des autres. Si les missionnaires veulent s’acquitter efficacement de ce que Dieu les a appelés à faire, ils doivent comprendre les populations qu’ils servent. Dans ce contexte, ça veut dire qu’il leur faut changer leur façon de travailler pour représenter au mieux le message de l’Évangile.

Avez-vous observé des tendances dans la façon dont les vies sont changées ?

Oscar Osindo : Dans les rares cas où la vie du missionnaire reste inchangée, il peut s’agir d’un cas d’impérialisme culturel, dans lequel le missionnaire estime que sa culture est supérieure à celle de la société d’accueil.

Cheryl Doss : On remarque une tendance mondiale croissante : le mélange de différentes cultures en raison de la migration, de la mondialisation et des médias. Ça a donné lieu à des tendances opposées : l’idéalisation du multiculturalisme et la xénophobie culturelle. Les missionnaires doivent apprendre à maintenir leur identité propre tout en acceptant le changement. C’est de cet apprentissage dont le monde et l’Église ont besoin aujourd’hui pour faire face aux tendances opposées. Être disposé à apprendre, à s’adapter et conserver l’identité première d’enfant de Dieu – par opposition à une identité première ethnique, raciale ou nationale – tend à assurer une croissance et un changement personnels positifs et un service missionnaire réussi. Le même état d’esprit aiderait les collectivités et l’Église à faire face aux tendances mondiales actuelles.

Pour terminer, qu’aimeriez ajouter ?

Oscar Osindo : Aucune culture n’est supérieure ou inférieure à une autre. Par contre, seul l’Évangile corrige chaque culture. Dans cette optique, le missionnaire fait l’expérience de l’humilité. Il se rend dans le champ missionnaire pour apprendre avant de gagner le droit de suggérer des changements dans la vie des autres.