Ministère des besoins spécifiques

SERVICE

Les ministères des possibles !


Création du ministère lors de la Session de la Conférence générale des Adventistes du septième jour de 1995 à Utrecht (NL).

Nomination d’un responsable seulement en 2015 à la Session de CG à San Antonio (Texas).

En France, un service pour les aveugles existe depuis de longues décennies. Il faudra attendre le XXIème siècle pour qu’un ministère auprès des sourds se constitue d’abord en France Sud puis en France Nord. Enfin, c’est en 2018 que les Ministères des Besoins Spécifiques ont été créés avec un responsable dédié à l’Union Franco-Belge et dans les trois Fédérations qui la compose. Une situation privilégiée, presque unique, au sein de la Division Intereuropéenne.

Les Ministères des Besoins Spécifiques (traduction adaptée du Special Needs Ministries) est tout d’abord un ministère au pluriel car multiple et diversifié. Ensuite, il s’agit surtout de ministères des possibles, des possibilités. Le thème de ce ministère le dit bien : « Tous sont doués, nécessaires et précieux ! ».

Les Ministères des Besoins Spécifiques regroupent six axes ou sphères d’actions :

Mission : Les Ministères des Besoins Spécifiques cherchent à inspirer, à équiper et à mobiliser ceux qui ont des capacités différentes pour servir Dieu et la communauté, comme l’exprime l’énoncé de mission de l’Église adventiste du septième jour.

Les Ministères des Besoins Spécifiques cherchent à apporter la restauration à tous dans un monde brisé. Le sentiment de “plénitude” ne dépend pas de l’élimination de ses besoins particuliers, mais de la redécouverte de la plénitude de la personne en Dieu. Ce ministère a une occasion unique non seulement de proclamer, mais aussi de souligner la valeur et la dignité de chaque personne. L’Église est connue non seulement par ce qu’elle dit, mais aussi par ce qu’elle fait. Par conséquent, ce ministère existe pour coordonner et promouvoir l’acceptation, le soutien et l’inclusion des personnes ayant des besoins spécifiques et de celles qui s’en occupent. Ce ministère mondial de l’Église adventiste englobe le ministère pour et avec ceux qui ont des capacités différentes comme les sourds, les aveugles, les orphelins et les personnes présentant des problèmes de santé mentale et de mobilité. Il vise également à offrir un soutien aux aidants naturels, aux facilitateurs de vie. Au cœur de ce ministère se trouve la conviction que tous ont quelque chose à apporter et qu’en contribuant, ils sont entrés sur le chemin de la plénitude.

Pendant des décennies, ceux qui n’ont pas été capables de voir, d’entendre, de marcher ou de communiquer comme la majorité ont souvent été qualifiés de “handicapés”. Bien qu’il soit important de reconnaître ces limites, le fait d’être ainsi identifié, peut avoir un effet limitatif sur la perception que la personne a d’elle-même. Leur horizon peut devenir limité et cela peut se produire de plusieurs façons.

Tout d’abord, on rappelle aux destinataires qui reçoivent l'”identité d’handicapé” ce qu’ils ne peuvent pas faire. Mais quand ils apprennent que leur vie a un sens aux yeux de Dieu et que chaque personne a un but, ils commencent à voir leur avenir différemment. Leur avenir passe d’une perspective d’impossibilité à une perspective de possibilité. Leur façon de penser change. Elle n’est plus fondée sur un modèle de rareté, d’échec ou de honte. Avec Dieu, la vie est plus une question de possibilités que d’impossibilités.

Deuxièmement, ceux qui considèrent les autres comme “handicapés” sont susceptibles de voir plus de montagnes de difficultés qu’une oasis de possibilités. Cela ne veut pas dire qu’il faut nier les situations complexes, les drames, mais que les défis de la vie doivent être relevés en sachant que Dieu peut nous aider à les surmonter pour notre bien. Il y a quelques décennies, un important principe a été énoncé au sujet de notre rôle, qui a changé notre vie : “Quiconque aime Dieu avec sincérité et vérité, aimera les âmes pour lesquelles le Christ est mort. Si nous voulons faire du bien aux gens, notre succès sera proportionnel à la confiance et à l’appréciation que nous aurons pour eux”. (Ellen White, Fundamentals of Christian Education, 280.1, trad. libre) Quel que soit le défi, nous devrions avoir des conversations plus intéressantes sur ce qui est possible.

Troisièmement, une telle étiquette implique que les autres n’ont pas leur propre handicap. La vérité est que nous sommes tous brisés d’une manière ou d’une autre et que nous avons aussi besoin de restauration. Il a été rapporté que 25% de toutes les familles sont affectées par un handicap, et chacune d’entre elles est confrontée à des questions telles que : “Pourquoi moi ? Pourquoi nous ? Comment Dieu a-t-il pu laisser cela arriver ?” (Diane Dokko Kim, Author of Unbroken Faith: Spiritual Recovery for the Special-needs Parent). Bien que les ministères des possibles se concentrent sur des domaines de préoccupations spécifiques souvent appelés handicaps, ils le font en reconnaissant que nous sommes tous confrontés à des défis dans la vie. En effet, nous sommes tous “brisés” d’une certaine façon. On ne devrait jamais laisser personne voyager seul. On a besoin l’un de l’autre. C’est pourquoi nous avons ajouté la vocation unique des “aidants” comme partie importante des ministères des besoins spécifiques. Ensemble, sous la direction de Dieu, nous pouvons commencer le chemin vers une plus grande plénitude qui ouvre la porte à encore plus de possibilités.

Les ministères des possibles commencent par la croyance fondamentale que nous sommes tous créés à l’image de Dieu, quelles que soient nos limites. Elle part du principe que chaque personne doit avoir la possibilité non seulement d’accepter le Christ, mais aussi de partager le Christ avec les autres. Parfois, il peut être nécessaire de “parler au nom de ceux qui ne peuvent pas parler pour eux-mêmes”. (Proverbes 31.8) Nous le faisons parce que trop souvent, des vies pleines de possibilités n’ont pas l’opportunité de grandir, de se développer et de contribuer.

On dit souvent qu'”il faut leur donner une part du gâteau” pour leur montrer de la reconnaissance et les inclure. Toutefois, cette approche peut être restrictive. Elle sépare un “morceau de tarte” de la “tarte entière”. Les ministères des possibles reconnaissent le caractère unique, mais pas au détriment d’un sentiment d’inclusion, d’appartenance. La devise de ce ministère est claire : “Tous sont doués, nécessaires et précieux.” Lorsque tous sont inclus, tous deviennent des apprenants et, par conséquent, ensemble, nous “partageons la tarte entière”.

Philippe Aubert, invalide moteur cérébral athétosique, relate dans son excellent ouvrage, récit de vie, que « lorsque le regard des autres retient exclusivement votre handicap, il vous prive de la possibilité de vous percevoir vous-même autrement. Ce processus a réduit à néant la dynamique de “validification” grâce à laquelle j’avais construit mon identité. Cette “validification” ne consiste pas à nier mon handicap -comment le pourrais-je ?- mais à refuser catégoriquement de me laisser réduire à cette seule dimension de ma personne. » (Philippe Aubert et Sophie Jacolin, Rage d’exister, Paris, HD, 2018, p. 34).

Ensemble, nous formons une communauté. Nous sommes l’Eglise. Ensemble, nous voyons différemment lorsque nous commençons par une vision d’abondance et non de rareté. De Dieu, il a été sagement dit : “Rappelons-nous que, dans n’importe quelle circonstance, c’est lui qui combat. Ses possibilités sont illimitées, et plus les apparences nous semblent contraires, plus éclatante est la victoire” (Ellen White, Prophètes et Rois, 151.2). Nous ne sommes pas, ne devons pas être, limités par l’impossibilité de penser.

Le ministère des besoins spécifiques commence et se termine par une nouvelle identité – nous sommes un en Christ. La conscience, l’acceptation et l’action du Saint-Esprit sont les forces motrices derrière ce qui est devenu un mouvement en expansion rapide. Ce champ de mission est en grande partie intact, mais cela commence à changer. Nombreux sont ceux qui sentent l’appel à tendre la main aux millions de personnes qui ont été marginalisées à cause de leur “handicap”. Le temps est venu d’un “ministère des possibles” – un temps où l’Église et la communauté croient ensemble que “tous sont doués, nécessaires et précieux”.

Ministère des besoins spécifiques (MBS) :

Pascal Rodet

Responsables :

Conférence générale :

Larry EVANS

EUD : Rainer Wanitschek

FBL : Basil GOMEZ

FFN : Jackson SINTINA

FFS : Marjorie CHANZY