Apprendre à faire confiance à Dieu

Méditations spirituelles 25/03/2021

Maria Neira Rodriguez | Dialogue Volume 1, No. 2 (1989)

La première fois que j’ai assisté à une retraite pour étudiants adventistes en Colombie, je commençais juste des études d’ingénieur en génie civil. Les réunions étaient stimulantes et j’aimais beaucoup l’atmosphère qui régnait. Je fus très impressionnée par les expériences racontées par quelques uns des étudiants, et bien que n’étant pas encore membre de l’Eglise Adventiste, je décidai d’obéir à Dieu et de ne plus assister aux cours ni aux examens le sabbat.

De retour à la maison, je commençai mon second semestre. Je dus laisser tomber un cours qui avait lieu le sabbat. Je tenais ma promesse de garder le saint sabbat, mais je craignais de ne pouvoir achever mon programme ni obtenir mon diplôme. Depuis que je travaillais pendant la journée et que je suivais les cours du soir, plusieurs matières principales n’étaient données que le samedi. Je n’avais pas encore appris à faire totalement confiance à Dieu !

Je terminai le troisième semestre et m’inscrivis pour le quatrièrme. Je restai préoccupée par le cours que j’avais manqué le second semestre. Il me fallais le suivre pour continuer mon programme. Je priai ardemment pour que Dieu m’aide à résoudre ce problème. Après avoir parlé plusieurs fois avec le professeur, je parvins à un arrangement et passai l’examen.

Je pus achever les deux semestres de ma troisième année tout en gardant mon travail. De temps en temps je devais obtenir l’autorisation à la fois du doyen et de mon employeur pour suivre quelques cours le matin en semaine au lieu du sabbat. La situation devint plus difficile la quatrième année car tous les cours avaient lieu soit le soir soit le samedi.

Le cours fondamental sur les « routes et voies » était donné le samedi. Que faire ? Je décidai de commencer les cours en espérant que l’emploi du temps changerait. Mais mes espoirs ne se réalisèrent pas. Un de mes collègues, au courant de ma situation, me suggéra d’adresser une demande officielle au doyen. Mais craignant que cela se retourne contre moi et m’oblige à quitter l’école, je n’en fis rien et continuai à aller aussi loin que possible dans mes études. Je reconnais maintenant mon manque de foi et ma naïveté. Je pensais qu’en quittant l’université j’aurais appris suffisamment de choses utiles (il ne me venait pas à l’esprit que sans diplôme cette connaissance technique ne me permettrait pas de travailler comme ingénieur !).

A la fin du onzième semestre, j’allais m’inscrire pour les deux seuls cours du douzième et dernier semestre que je pourrais suivre. La secrétaire me dit qu’en raison de ma situation irrégulière je ne pouvais poursuivre mes études. On m’envoya au doyen qui, à son tour, présenta le cas au conseil de faculté. Le problème, jugé trop compliqué, fut renvoyé devant le conseil supérieur de l’université.

J’envoyai une lettre exposant les raisons pour lesquelles je ne suivais pas les cours le samedi. J’expliquai aussi pourquoi j’avais presque terminé mon programme en manquant quelques cours. J’exprimai ma détermination à rester fidèle à mes convictions religieuses et à devenir ingénieur en génie civil. J’attendis la réponse en priant. Un membre de mon église m’encouragea par ces mots : « Ne vous faites pas de soucis, ma soeur. Je crois que les anges protègent tout document qui contient des vérités éternelles. » Je le remerciai et continuai à prier.

Au mois de mars je reçus la décision du conseil de l’université. On avait revu mon dossier, et décidé de me traiter comme un cas spécial. J’étais autorisée à poursuivre mes études et un professeur était chargé de m’aider à comprendre le sujet des « routes et voies ». J’avais des dettes depuis le quatrième semestre. Le conseil avait décidé qu’en raison de récents changements dans le curriculum, je devais faire trois années de plus avant d’obtenir mon diplôme.

J’étais à la fois heureuse de pouvoir continuer, et déçue de devoir faire encore trois ans. Si j’avais fait face au cours du quatrième semestre, en faisant confiance à Dieu, j’aurais évité cette angoisse et ces années de retard. Après tout, Christ a dit que « tout est possible avec Dieu » (Mc 10:27).

Je me remis courageusement au travail pour satisfaire ces nouvelles exigences quand un nouvel obstacle se présenta. L’un des derniers cours à suivre était donné le jeudi et le vendredi soir, et la pratique le samedi matin. Le doyen m’avait aidée à résoudre le problème du sabbat, mais maintenant il fallait lui faire comprendre que vendredi soir était déjà sabbat ! Après avoir lutté avec moi-même, je repris courage et me décidai à lui dire la vérité. A ma grande surprise, il me confia qu’il savait déjà que la Bible compte les jours à partir du coucher du soleil. A nouveau un professeur fut chargé de m’expliquer ce cours. J’étais si reconnaissante envers Dieu et cet aimable professeur.

Les trois années supplémentaires s’achevèrent et le 28 décembre 1988, le doyen me remit mon diplôme avec un large sourire en disant : « Vous avez réussi. Félicitations ! » Le lendemain, mon mari et moi sommes allés à son bureau pour le remercier de sa gentillesse. Nous lui avons remis une plaque avec ces mots gravés : « De la part des membres de l’Eglise Adventiste du 7ème jour, au Dr. John Elkin et à l’Université Gran Colombia, avec notre profonde reconnaissance pour votre collaboration à la formation de notre jeunesse dans le respect de ses convictions religieuses. » Nous lui avons offert aussi plusieurs livres pour lui et sa famille.

Au moment d’entrer dans la vie professionnelle, après ces longues années, j’avais appris à croire à la promesse rapportée par David : « Recommande ton sort à l’Eternel ; mets en lui ta confiance et il agira ! » (Ps 37:5)

Maria Catalina Neira Rodriguez (Ingénieur en génie civil de l’université Gran Colombia) exerce à Bogota. Elle a raconté son expérience lors d’une rencontre d’étudiants adventistes en 1989.


Citation recommandée

Maria Neira Rodriguez, « Apprendre à faire confiance à Dieu », Dialogue 1 (1989/2), p. 33-34