Amour et jugement : le triomphe de Dieu

Méditations spirituelles 22/08/2021

Par Joann Davidson | Revue Ministry, 3e trimestre 2014

Les chrétiens tiennent beaucoup aux attributs de Dieu tels que l’amour, la grâce et la clémence, mais beaucoup sont mal à l’aise avec sa justice parce que le jugement divin vise la tendance humaine au péché et la culpabilité. Parmi les nombreux mes- sages clairs de la Bible, l’un des plus importants est la justice et le jugement de Dieu face à l’injustice et au péché. Écoutez le coup de tonnerre d’Amos : « Que l’équité coule comme de l’eau, et la justice comme un torrent intarissable » (Am 5.24). Ou le portrait que dépeint Osée du mépris de Dieu pour la tromperie :

« – Ils sont plongés dans la perversité (9.9),

– Ils parlent, parlent, maudissent pour tromper (10.4),

– Mon peuple est enclin à l’infidélité envers moi ; on les appelle en haut, mais aucun d’eux ne se lève (11.7)

– Ephraïm m’a entouré de dissimulation, et la maison d’Israël de tromperie (12.1). »

Ou encore Jérémie :

« Ce sont vos fautes qui ont tout perturbé. Ce sont vos péchés qui vous privent de ces biens. Car il se trouve des méchants dans mon peuple ; ils épient comme celui qui pose des pièges, ils tendent un filet et prennent des hommes. Comme une cage est remplie d’oiseaux, leurs maisons sont remplies de tromperies ; c’est ainsi qu’ils deviennent puissants et riches. Ils sont devenus gras, resplendissants, ils dépassent toute mesure dans le mal, ils ne rendent pas la justice, ils ne rendent pas la justice à l’orphelin, et ils prospèrent ; ils ne respectent pas le droit des pauvres » (5.25-28).

De tels textes durs et exigeants révèlent que la culpabilité n’est pas simplement un problème psychologique,elle implique la réalité du péché.

On ignore souvent que Dieu n’est pas indifférent au péché et qu’en tant que pécheurs nous sommes tous assignés en jugement. Pour Dieu, le péché est grave, c’est une rébellion contre Lui, et par conséquence, Il crie : « Est-ce pour cela que je te pardonnerais ? » (v.7) ; « Ne ferais-je pas rendre des comptes ? » (v.29), indiquant ainsi que le péché entraîne une punition.

En soi, Dieu n’a aucun plaisir à punir le méchant, aucun plaisir à voir souffrir le pécheur, mais le péché est tellement haïssable pour lui qu’il remplit son cœur de chagrin et de tristesse. Il est profondément affecté par la façon dont nous avons abandonné son sentier et choisi de vivre une vie de péché. Entre son amour et sa haine du mal, Dieu connaît une angoisse profonde parce que trahi par nous qu’il a tant aimés. Le jugement vient de sa sainteté et de sa justice. Il est affligé, comme un parent humain, à cause de notre péché, et notre culpabilité lui cause un mal profond et de la souffrance. Les chrétiens chérissent le privilège d’appeler Dieu « Père ». Pourquoi devrait-il y avoir de la consternation quand il démontre l’affection profonde d’un père et son souci protecteur concernant la famille humaine ? Quel genre de père serait-il s’il ne s’occupait pas du mal terrible qui fait du tort à ses enfants chrétiens, sa propriété ?

Regardez encore comment Jérémie décrit les sentiments de Dieu suite à la trahison d’Éphraïm et son désir de le voir revenir :

«C’est moi qui ai guidé les pas d’Éphraïm en le soutenant par les bras ; mais ils n’ont pas reconnu que je prenais soin d’eux » (Os 11.3). « Éphraïm est-il donc pour moi un fils chéri, un enfant choyé ? Plus je parle de lui plus son souvenir est vivace en moi ; c’est pourquoi mes entrailles frémissent pour lui. Oui, j’ai compassion de lui – déclaration du Seigneur » (Jr 31.20).

Par de tels passages nous pouvons apprendre que la colère de Dieu contre le péché est réelle, même si son amour pour son peuple ne faillit jamais. Cette pensée n’est pas celle d’un ou deux prophètes ; elle est générale à travers les Écritures. Nulle part la colère de Dieu n’est atténuée. En fait la présence considérable dans la Bible de la haine de Dieu à l’égard du péché doit être soulignée à cause de la tendance moderne à la nier. Nier ou ignorer la haine de Dieu et son jugement du péché rend impossible à comprendre la nature sainte de Dieu ainsi que notre condition de pécheurs.

La colère de Dieu et la gravité du péché.

Ceci dit, il est important de noter que la colère de Dieu souligne la gravité du péché. Dans l’Écriture, le péché n’est pas une déficience mineure qu’un père aimant balaiera sous le tapis. Dieu aime la justice (Ps 11.5-7 ; 33.5 ; 48.10), et la haine marque son attitude envers l’injustice (Za 8.17).

Il n’est pas surprenant que la Bible appelle ceux qui aiment Dieu à adopter cette même attitude : « Vous aimez le Seigneur, détestez le mal ! » (Ps 97.10). Peut-être que le péché ne provoquant pas en nous de rejet profond ni de colère, nous avons du mal à imaginer la colère de Dieu contre le péché. Alors que beaucoup de chrétiens ont des problèmes avec cet aspect de l’enseignement biblique, les auteurs bibliques comprenaient clairement le double aspect de Dieu : amour pour les pécheurs et colère contre le péché.

Le jugement de Dieu contre le péché : Comment comprenons-nous la colère

divine contre le péché ? Si nous la comprenons comme un accès de fureur, c’est une notion païenne et entièrement étrangère à l’Écriture. Quand la Bible parle de la colère de Dieu, elle en parle comme d’une hostilité absolue du Dieu saint contre tout aspect du mal. Ce n’est pas un déclenchement imprévisible d’animosité personnelle, mais l’antagonisme saint et permanent de Dieu envers le mal. Les auteurs bibliques présentent souvent Dieu comme un Juge dont la force morale ne tolère pas le péché, mais ils insistent sur le jugement divin du péché. En vision Daniel a vu deux aspects du tribunal céleste en action : la vie pour ceux qui vivent selon la volonté de Dieu et la mort éternelle pour ceux qui sont sujets à la colère de Dieu à cause de leur péché (Dn 12.1-4). De même, Jean le révélateur a vu l’amour de Dieu et sa colère dans ses attitudes envers le péché (Ap 20.11-15).

La Bible est remplie de récits où Dieu juge. Abraham a vu Dieu et s’est adressé à lui comme le Juge : « Le juge de toute la terre n’agirait-il pas selon l’équité ? » (Gn 18.25). Dans cette reconnaissance nous voyons Dieu non seulement comme Celui qui punit correctement le mal, mais aussi comme Celui qui ne détruit pas inutilement, même si certains le méritent.

Quand Abraham parle avec Dieu de jugement, il a déjà été appelé à être son allié : « Tous les clans de la terre se béniront par toi. » (Gn 12.3). Même quand Dieu s’apprête à prononcer un jugement contre Sodome et Gomorrhe, Il affirme Sa bénédiction sur Abraham : « Abraham va devenir une nation grande et forte, et toutes les nations de la terre se béniront par lui. Car je l’ai distingué afin qu’il ordonne à ses fils et à toute sa maison, après lui, de garder la voie du Seigneur, en agissant selon la justice et l’équité 1. » (Gn 18.18, 19).

Une telle promesse de bénédiction en temps de jugement divin est extra- ordinaire. La réputation pécheresse de Sodome a déjà été établie : « Les gens de Sodome étaient très mauvais et pécheurs envers le Seigneur » (Gn 13.13). Leur péché monte pour confronter Dieu : « Le Seigneur dit : Les cris contre Sodome et Gomorrhe sont si forts, leur péché si grave, que je vais descendre pour voir s’ils ont agi tout à fait selon les cris qui sont venus jusqu’à moi ; que cela soit ou non, je le saurai. » (Gn 18.20, 21). Genèse 19 décrit les hommes dépravés de la ville, les hommes de Sodome, les jeunes comme les vieux, la population de tous les quartiers (v.4) déterminés à abuser des invites de Lot. Dieu répète de manière frappante sa promesse d’alliance avec Abraham alors même qu’Il se prépare à prononcer un jugement contre cette ville particulièrement corrompue. Il insiste : son but ultime est de bénir (v.18). Le jugement est nécessaire, mais l’objectif de Dieu est la bénédiction.

Il est à regretter qu’il n’ait finalement pas trouvé même dix personnes justes à Sodome. « Plaignez la ville comme Sodome qui n’a même pas dix personnes innocentes : tous ses hommes jusqu’au dernier se rassemblent à la porte de Lot (Gn 19.4) »2. Et pourtant Abraham veut savoir si Dieu allait « supprimer le juste avec le méchant » (Gn 18.23). Il dialogue. Le Juge divin est très clément. Bien que Lot et ses filles soient à peine qualifiés comme justes, les anges les attirent loin du cataclysme imminent.

C’est à noter. Du fait de la clémence de Dieu envers Lot, les israélites ont pu comprendre plus tard comment Dieu dirigeait leur conquête de Canaan. Il ne s’agissait pas seulement d’éliminer des nations à cause de leur perversité, mais aussi d’offrir la possibilité de sauver une petite minorité, si c’était possible, comme ce fut le cas à Sodome, ou auparavant, au moment du déluge (Gn 6). Ce fut aussi le cas lors de la conquête de Jéricho (Jos 2).

Sodome : un type biblique de la société humaine

Ainsi Sodome devient un type biblique de la société humaine dans son pire état, qui montre qu’ils étaient murs pour le jugement. Plus tard Moïse compare l’idolâtrie future d’Israël à Sodome et Gomorrhe : « Les générations à venir, vos fils qui se lèveront après vous, et l’étranger qui viendra d’un pays lointain, à la vue des fléaux de ce pays et des maladies dont le Seigneur l’aura frappé, diront: “Le pays n’est que soufre, sel, et feu, on ne peut rien y semer, rien n’y germe, aucune plante n’y pousse comme à Sodome, à Gomorrhe… que le Seigneur a détruites dans sa colère et sa fureur. Toutes les nations diront :‘Pourquoi le Seigneur a-t-il ainsi traité ce pays ? Pour- quoi cette grande colère, cette colère ardente? ’ Et on répondra :‘ C’est parce qu’ils ont abandonné l’alliance du Seigneur, le Dieu de leurs pères… ils sont allés servir d’autres dieux et se prosterner devant eux.’ ” » (Dt 29.21-26).

Le don d’une terre pour Israël en ac- complissement de Sa promesse à Abraham doit être compris de cette façon. La délivrance d’Israël de l’Égypte est une action divine de la plus haute importance contre l’injustice et la violence. Pourtant, cela ne veut pas dire que les israélites étaient en situation supérieure d’absence de péché. De plus, cette délivrance montre la grande bonté de Dieu et sa grâce envers eux.

Ésaïe compare aussi Jérusalem à So- dome et Gomorrhe, et la condamne pour le sang versé, la corruption et l’injustice (Es 1.19-23). Il compare aussi le futur jugement divin de Babylone à celui des deux villes infâmes. « Il en sera de Babylone, le plus beau des royaumes, la splendeur orgueilleuse des Chaldéens, comme lors de la destruction divine de Sodome et de Gomorrhe» (Es 13.19).

De même, Ézéchiel compare l’énormité des iniquités de Juda aux péchés d’arrogance, de richesse et d’ignorance des pauvres de Sodome :

« Ta grande sœur qui habite à ta gauche, c’est Samarie avec ses filles, et ta petite sœur qui habite à ta droite c’est Sodome avec ses filles. Tu n’as pas seulement suivi leurs voies, commis les mêmes abominations, cela ne te suffisait pas ; tu as été plus pervertie qu’elles dans toutes tes voies. Par ma vie – déclare le Seigneur Dieu –, Sodome ta sœur et ses filles n’ont pas fait ce que vous avez fait, toi et tes filles » (Ez 16.46-48).

Amos parle de la même façon. Israël ne peut prétendre que seul il compte pour Dieu.Tragiquement ils sont devenus une nation pécheresse. Ils affirment être le peuple spécial de Dieu, mais leur relation avec Lui se détériore de manière tellement désespérée que Dieu doit administrer la justice. « Je vous ai distingués vous seuls parmi tous les clans de la terre ; c’est pourquoi je vous ferai rendre des comptes pour toutes vos fautes. » (Am 3.2).

En fait, la délivrance d’Israël d’Égypte n’est pas différente de ce que Dieu a fait pour d’autres nations, car toutes sont sous la souveraineté de Dieu. Israël n’est pas la seule nation à avoir vécu un exode : « N’êtes-vous pas pour moi comme des Koushites, Israélites ? – dé- claration du Seigneur. N’ai-je pas fait sortir Israël d’Égypte,comme les Philistins de Kaphtor et les Araméens de Qir? (Am 9.7).

Le jugement divin contre les nations cananéennes est décrit de façon répétée en termes moraux : Dieu agit au nom de la justice divine contre la méchanceté excessive de ces nations. Et il agira de même envers son peuple s’il suit les pratiques aberrantes des cananéens.

Le jugement de Dieu et la gloire de Dieu

Le sermon d’adieu de Moïse, le livre du Deutéronome, commence et se termine par la mention du péché d’Israël. Il s’ouvre par l’échec tragique de la génération de l’exode. Il se termine par l’échec des générations à venir qui vont finalement provoquer le déversement du jugement de Dieu. Les autres nations, observant avec étonnement diront : « Pourquoi le Seigneur a-t-il ainsi traité ce pays ? Pourquoi cette grande colère, cette colère ardente ? » (Dt 29.23). La réponse sera : « C’est parce qu’ils ont abandonné l’alliance du Seigneur, le Dieu de leurs pères, celle qu’il avait conclue avec eux lorsqu’il les a fait sortir du pays d’Égypte » (Dt 29.24).

Malheureusement,les enfants d’Israël, sauvés de l’oppression et de l’esclavage, permettent à des tendances malsaines d’empoisonner leur vie au cours des siècles qui suivent. Par conséquent, la colère des jugements de Dieu punit leur grave révolte tout aussi sévèrement que cela avait été le cas pour les égyptiens. Leur délivrance miraculeuse de l’Égypte se termine en exil, prouvant, comme les prophètes l’affirment régulièrement, que la condition morale d’Israël n’est pas différente de ce qui empeste toute l’humanité : dureté du cœur, sourde oreille à la parole de Dieu, refus de marcher dans ses voies et révolte pécheresse (Dt 10.12). Leur besoin fondamental était un cœur nouveau (Es. 43.25 ; Jér 31.34 ; Ez 36.24-32).

Le livre des Juges illustre le même principe. Alors qu’Israël s’installe au pays de Canaan, il se détourne continuellement du Dieu vivant.Constamment Dieu fait venir d’autres nations comme outils de jugement contre la rébellion et l’apostasie d’Israël (Es 7.18 ; 9.11 ; Am 6.14 ; Os 10.10).

Dans les dernières années de la monarchie, les grands empires du monde sont décrits par les prophètes comme instruments entre les mains de Dieu pour punir Israël : « Quel malheur pour l’Assyrien, le bâton de ma colère ! La trique dans sa main, c’est ma fureur. Je le lâche contre une nation impie, je le dépêche contre le peuple qui provoque ma colère [Israël] » (Es 10.5, 6).

Dieu peut choisir une nation comme son agent de jugement. Nebucadnetsar de Babylone a effectué le jugement divin sur l’Égypte (Ez 30.10, 11). Plus tard, Babylone elle-même est tombée sous le jugement divin des Mèdes et des Perses à cause de ses excès de vio- lence (Es 13.17-19 ; 47.6, 7).

Le langage de Jérémie est particulièrement frappant : Dieu appelle Nebu- cadnetsar « Mon serviteur » alors que l’armée babylonienne emmène Israël en exil (Jr 25.9 ; 27.5, 6.43.10) à cause de sa méchanceté persistante. Dieu et Nebucadnetsar n’auront aucune pitié… aucune compassion » (Jr 13.14) alors que Jérusalem est détruite. Dieu et Babylone brisent, détruisent, dispersent, chassent, luttent, abattent, poursuivent et envoient Israël en exil. L’histoire biblique raconte fidèlement comment des nations différentes se sont comportées avec arrogance contre Dieu et sont devenues si incorrigiblement mauvaises qu’il a fallu finalement les détruire.

Le prophète Habakuk, soucieux de la méchanceté, de l’injustice et du péché de Juda, lutte avec ce problème alors qu’il prophétise durant les dernières années de Juda (1.2-4). Le juge divin répond qu’il soulève les babyloniens (v.5- 11). Habakuk exprime son souci : les babyloniens sont des idolâtres et des oppresseurs violents, plus méchants que Juda, et devraient eux-mêmes être jugés (v.12-17). Il reconnait qu’Israël est pécheur mais ne peut comprendre pourquoi Dieu utilise un peuple plus pécheur encore pour administrer son jugement.

Dieu répond que oui, Babylone a des intentions mauvaises et est arrogante et violente, mais elle sera punie pour ses péchés ; il lui sera fait comme elle a fait aux autres (2.6-20). Mais pour l’instant, le Dieu souverain peut utiliser des nations comme Babylone pour accomplir sa volonté contre Juda. Cependant, Babylone n’échappera pas à la justice divine, et finalement la gloire de Dieu sera. C’est remarquable !

Habakuk ne s’arrête pas là. Il rappelle comment Dieu a révélé sa gloire et sa puissance en Égypte en faveur d’Israël, et il encourage Dieu à se «rappeler sa grâce » dans la colère (3.2), puis exprime sa foi :

« Car le figuier ne fleurira pas, Pas de vendanges dans les vignes ; La production l’olivier sera décevante, Les champs ne donneront pas de nour- riture ; Le petit bétail disparaîtra de l’enclos, Pas de gros bétail dans les étables. Mais moi j’exulterai dans le Seigneur, Je trouverai de l’allégresse dans le Dieu de mon salut » (v.17,18).

Le prophète Nahum reconnaît que même la nature tremble devant le souverain Créateur qui va administrer la juste rétribution (1.2-6) contre la ville de Ninive « qui se préparait au mal » (v.7-11) bien qu’elle se soit repentie précédemment.

Le prophète Ézéchiel se bat avec les actions judiciaires de Dieu. Il est de la génération qui fait l’expérience du jugement de Dieu emmenée en captivité. Les péchés d’Israël sont tellement graves et étendus que Dieu n’a pas d’alternative sinon d’accomplir les menaces dont le traité d’alliance avait averti : « Humain, les gens de la maison d’Israël, quand ils habitaient sur leur terre, l’ont rendue impure par leur voie et leurs agissements; leur voie a été devant moi comme l’impureté de la femme pendant sa souillure menstruelle. Alors j’ai répandu ma fureur sur eux à cause du sang qu’ils avaient répandu dans le pays, et des idoles par lesquelles ils l’avaient rendu impur. Je les ai dispersés parmi les nations, et ils ont été disséminés dans les tous les pays ; je les ai jugés selon leur voie et selon leurs agissements. » (Ez 36.17-19).

Selon la perspective humaine, la cap- tivité d’Israël est politique et orchestrée par les hommes, mais dans la perspective divine, révélée par les prophètes, Dieu agit, poursuivant ses intentions globales souveraines.

Le Dieu souverain dirige le monde avec une norme de justice. Chacun vit également sous le scrutin moral de Dieu. Les prophètes insistent continuel- lement : chacun est responsable devant le Juge divin et souverain. Le Dieu qui a appelé Abraham à être une bénédiction pour toutes les nations est le Dieu qui gouverne les nations. Il appelle Israël à être sa possession, mais il insiste également : « toute la terre est à moi. »

Dans certains actes de jugement Dieu joue un rôle plus actif, en d’autres temps un rôle plus passif, livrant les gens entre les mains de leurs ennemis (Es 65.6, 7 ; Ps 81.11, 12) ; ou les abandonne (Ps 81.11-16 ; Es 34.2 ; 43.28 ; 47.6 ; 64.7; Jr 29.21 ; également Rm 1.24- 28), nous rappelant encore qu’il y a une relation intrinsèque entre les actions pécheresses et leurs conséquences. Dans ses actes de jugement, Dieu intervient par des agents humains dans le cadre ou non de son alliance. Il utilise également les éléments comme le vent, l’eau et l’obscurité, car Il est le souverain de la création 3. Dans le cas de Sodome et Gomorrhe, Dieu exécute ses jugements par le feu (comme Il promet de le faire de nouveau, selon l’Apocalypse). Pourtant Son intention ultime est toujours de bénir afin que tous «sachent que je suis le Seigneur. » Il n’y a pas de spec- tateurs : tout le monde est inclus. Depuis le début, le contrat entre le Seigneur et Abraham avait une dimension universelle.

La colère divine est plus souvent rat- tachée au nom du Dieu de l’alliance Yahweh plutôt qu’à tout autre de ses noms. Des fois, la colère de Dieu est di- rigée contre d’autres nations. Et l’importance de ces passages ne doit pas être minimisée, car la colère de Dieu est dirigée contre tout mal. Mais le plus souvent la colère de Dieu est dirigée contre son peuple choisi.


1. Tous les versets bibliques sont tirée de la Nouvelle Bible Segond.

2. John Goldingay, Old Testament Theology: Is- rael’s Gospel. vol. 1. Downers Grove, IL: Inter Varsity Press 2013, p.228.

3. E.G. the crossing of the Red Sea (Exod. 14,15). L’utilisation divine des forces de la nature est ainsi vue au travers de l’Ancien Tes- tament, y compris la maladie et la famine (Nombres 11:33; Deut. 28.20-24, 58-61 ; 2 Sam. 24.15-17 ; Ps. 88.16 ; 90.5-8. Même les animaux et les oiseaux peuvent être employés (Jer. 7.33 ; 12.9; 16.4 ; 19.7 ; 27.6 ; 28.14 – en parallèle avec « l’épée » en 15.31. La dés- olation du pays, un effet de l’iniquité humaine. Peut être utilisée par Dieu comme instrument de jugement (Jer.3.2,3 ; 5.24,25 ; 14.2-12). La bonne création de Dieu est en danger du fait de la conduite pécheresse de l’homme.