Pas à vendre

Méditations spirituelles 04/10/2020

Becky St. Clair | 11 novembre 2019 | ANN – Adventist World / BIA-ANN

G.T. Ng, secrétaire général de l’Église mondiale des adventistes du septième jour, s’approcha de la table sur l’estrade et prit une chaise. Il la fit rouler à l’avant de la plate-forme, et commença, comme on pouvait s’y attendre, par une plaisanterie. Alors que les éclats de rire dans l’auditorium s’apaisaient, le secrétaire interrogea le public : « Avez-vous déjà été déçu par une élection ? »

Ng a ensuite partagé les questions reçues de différentes personnes au fil des ans :

« Est-il vrai que Dieu nomme, mais le comité de nomination déçoit ? »

« Pourquoi ne suis-je pas élu à un poste plus élevé ? »

« L’Église n’utilise pas pleinement mes compétences ; à quand mon tour de servir une plus grande communauté ? Quand aurai-je l’occasion de servir à travers des tâches plus importantes ? »

« Que dois-je faire pour être élu ? »

« Pourquoi Dieu n’est-il pas juste avec moi ? »

Là, Ng se positionna à côté de la chaise placée à l’avant de la plate-forme.

« Ce fauteuil représente les postes que nous occupons dans l’Église », a-t-il illustré. « Il est magnétique, il crée une dépendance. »

Le magnétisme de la chaise, en effet, produit une attraction tant et si bien qu’elle vous suit partout. Une sorte d’attachement  se crée, car plus vous y êtes assis, plus vous l’aimez. Le président est bavard, car plus vous restez assis longtemps, plus la relation qu’il entretient avec vous est grande, et il commence à vous parler.

« Cette chaise dit : ‘Oh, Ng, je t’aime,’ poursuit-il ; [un éclat de rire s’élève dans la salle]. « Et, moi je réponds à ma chaise, ‘je t’aime aussi.’ »

Comprendre les élections

Ng continue : « Quand nous comprenons en quoi consiste l’élection, nous n’autorisons pas le président à parler ou à exercer son pouvoir magnétique sur nous. Nous mettons tout en œuvre pour nous défaire de la dépendance qui peut découler de sa confortable place où il est installé. »

La définition d’une élection dans l’Église adventiste est la suivante : un processus institutionnel qui permet aux commissions de nominations, faisant partie du corps du Christ et dûment constitués, de sélectionner dans un esprit de prière des dirigeants qui occuperont des postes de confiance en tant que gardiens du mandat désigné. À la fin d’une période de service, les dirigeants élus renoncent à leurs fonctions d’intendants. Ils sont prêts à être réaffectés à d’autres opportunités de service qui remplissent la mission de l’Église en vue de l’avancement du royaume de Dieu.

« Je ne suis pas propriétaire de la chaise », déclara Ng. « Je suis l’intendant de la présidence pour une période déterminée. Si je pense que je suis le propriétaire de la chaise, le poste m’appartient et nous devenons inséparables. »

Être propriétaire de la chaise, explique Ng, signifie que notre position nous définit. La position nous donne une identité ; et, notre estime de soi repose sur la fonction que nous occupons. Le respect dont nous sommes l’objet est, lié au poste et pas nécessairement à ce que nous sommes ou qui nous sommes.

Cependant, si au contraire  nous sommes intendants de notre position, nous ne sommes pas définis par celle-ci. Notre mandat est arrivé à son terme et nous refusons de mettre en place toute manœuvre de récupération auprès de notre président, laissant vacant le poste à la fin de notre mandat, prêt à être réaffecté.

« En tant qu’intendant, j’ai l’esprit tranquille. Il n’y a pas de deuil ou de déception quand nous sommes séparés, et je peux dormir comme un bébé chaque nuit. »

Rien de tel que la « réélection »

Il n’existe aucune définition de la « réélection » dans l’Église adventiste, a souligné Ng. Après un temps de silence, il poursuit son explication sur le travail de la commission de nomination qui consiste à élire une personne pour un mandat d’une durée déterminée. C’est simplement une élection.

« Alors, comment se prépare la session de la Conférence générale de 2020 d’Indianapolis ? » a-t-il ensuite demandé. « En tout premier lieu : nous prions pour que le Saint-Esprit oigne la session elle-même. »

Puis, le secrétaire général de l’Église mondiale des adventistes du septième jour a expliqué comment il se préparait pour la session de la Conférence générale à venir. Le dernier jour au bureau avant la session, il récupèrera tout ce qui lui appartient, les mettra dans des cartons et fera ses adieux à ses collègues.

« Je partirai avec ma boîte, et m’en irai l’esprit tranquille et en paix, reconnaissant à Dieu », a-t-il affirmé. « Il m’a béni au cours des cinq dernières années et continuera à le faire au cours des cinq prochaines années, car je suis son serviteur et j’irai là où il m’appellera. »

Fidèle au devoir 

Puis Ng, faisant référence à Ellen G. White, la cite ainsi : « Ce dont le monde a le plus besoin, c’est d’hommes, non pas des hommes qu’on achète et qui se vendent, mais d’hommes profondément loyaux et intègres, des hommes qui ne craignent pas d’appeler le péché par son nom, des hommes dont la conscience soit aussi fidèle à son devoir que la boussole l’est au pôle, des hommes qui défendraient la justice et la vérité même si l’univers s’écroulait. » (Education, pp. 67-68).

« Jésus est le Chef par excellence », a affirmé Ng avec conviction. « Il a toujours raison et il est toujours notre chef. Nous devons le suivre comme notre véritable boussole. Êtes-vous à vendre ? Un chef loyal et fidèle refuse d’être acheté ou vendu. Mon intégrité n’est pas à vendre. Mes principes ne sont pas à liquider. Mon leadership n’est pas à solder. Ma fidélité à Dieu n’est pas à brader. Je ne peux faire de compromis. »

Prendre l’engagement

Pour conclure, Ng a lancé un appel à tous les délégués présents, les invitant à signer l’engagement suivant :

« En vue de la préparation de la session de la Conférence générale de 2020, je m’engage envers Jésus, la fidèle boussole. Par la grâce de Dieu, je m’engage à : (1) voter selon ma conscience et non pour des raisons politiques ; (2) Travailler de manière transparente et sans conspiration à ces élections ; (3) être mû par un esprit noble et pur et dénué de tout intérêt d’une position promise ; (4) Votez en tant qu’individu et non comme un bloc ou une alliance politique ; (5) être un serviteur fidèle et non un ingénieux conspirateur en quête d’opportunités et de vils faveurs pour un autre mandat ; (6) évaluer les qualifications et pas uniquement la représentation ; (7) gérer mes ambitions, sans convoiter les positions des autres ; (8) Rester loyal et Regarder à Jésus-Christ, mon unique référence ; (9) renoncer, avec grâce à mon poste actuel à la fin de mon mandat ; et (10) chanter l’hymne  C’est bien avec mon âme  au lieu de  je ne serai pas déplacé !

« Chaque élection devrait avoir une unité de soins intensifs (USI) pour s’occuper de ceux qui ne sont pas élus après une période de service », a suggéré Ng. « Les leaders qui n’ont pas été réaffectés à leurs postes précédents ont besoin de réconfort, d’assurance et de prières. Nous devons comprendre qu’il ne s’agit pas d’une affaire personnelle, mais de la gestion des intérêts divins et célestes. Ainsi, il nous incombe d’affecter les bons leaders aux bons endroits tous les cinq. Dieu assignera à chacun de nous un autre poste à responsabilités proportionnelles à nos dons spirituels. Et c’est tout ce qu’il faut savoir. »