La période des fêtes... Période de solitude ?

Méditations spirituelles 15/12/2022

Torben Bergland | Adventist World, décembre 2022

La solitude n’attend pas de saison – et il y a des choses que nous pouvons faire pour nous en sortir

Si la période des fêtes de fin d’année est synonyme de retrouvailles avec la famille et les amis, elle est aussi une période de grandes difficultés pour bien des gens. Certains se retrouvent loin de chez eux et dans l’impossibilité de voyager, ou encore, les circonstances ne leur permettent pas de célébrer avec d’autres personnes. Mais même au sein d’une foule d’êtres chers, il est possible de se sentir très seul. Que faire lorsque ce sentiment de solitude semble échapper à notre contrôle ?

Il faut d’abord reconnaître que la solitude est un sentiment – un sentiment qui indique qu’une personne ne se connecte pas aux autres autant qu’elle le voudrait. La solitude est un symptôme de déconnexion. Et une déconnexion prolongée n’est bonne pour personne. La solitude est une expérience courante que la plupart des gens connaissent à certains moments de leur vie. C’est le revers de la médaille d’être un individu indépendant qui fait parfois cavalier seul.

Mais ici, on a un fait qu’il est très important de comprendre : être seul et se sentir seul ne sont pas la même chose. On peut certainement se sentir seul quand on est seul, mais on peut aussi se sentir seul parmi les gens, y compris les amis et la famille. La solitude, c’est ce qu’on ressent lorsque le besoin de connexion n’est pas satisfait. Et le sentiment de déconnexion est bel et bien douloureux.

Passer du temps seul sans se sentir seul, ou passer des heures ou quelques jours seul sans avoir un besoin désespéré de connexion est également important. Dans la vie, il y aura en effet des moments et des circonstances où l’on sera éloigné de ceux qui comptent le plus pour nous. En revanche, si ces moments sont prolongés ou involontaires, la solitude, tout naturellement, s’insinuera.

La solitude est aussi une expérience subjective. Si une personne se sent seule, alors ce sentiment est vrai pour elle. Ce que les autres pensent ou disent de la situation ne compte pas. Et pour beaucoup, la pire forme de solitude peut être la déconnexion émotionnelle – le sentiment que les autres ne voient pas, ne reconnaissent pas, ne comprennent pas, et n’apprécient pas ce qui est en nous.

LA BIBLE ET LA SOLITUDE

Jésus se soucie-t-il de nos moments de solitude ? Absolument ! Le Seigneur sait ce qu’est la solitude. Il comprend très bien nos sentiments et éprouve de la compassion pour nous. Là, suspendu entre ciel et terre sur la croix, attendant la mort et abandonné par la plupart de ses amis et de sa famille, il a poussé à Dieu ce cri déchirant : « Pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mt 27.46) Mais nous savons qu’il n’était pas seul.

Autour de la croix se trouvaient des soldats et des spectateurs, mais ils n’étaient pas là pour réconforter Jésus et se rapprocher de lui. Au contraire, ils l’ont ridiculisé et harcelé. Même si ceux qu’il aimait étaient là, devant la croix, il s’est senti seul. Mais il a persévéré ! Et à la fin, il a vaincu non seulement la mort, mais aussi la solitude. Ayant lui-même fait l’expérience d’une solitude extrême, il sait ce que l’on ressent, et il souffre avec chaque personne seule.

Rappelez-vous que, même si vous ne le ressentez pas, « ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur » (Rm 8.38,39).

Par conséquent, lorsque la douleur et la souffrance vous tenaillent, allez à Jésus et priez avec les mots et l’esprit du roi David : « Regarde-moi et aie pitié de moi, car je suis abandonné et malheureux. Les angoisses de mon cœur augmentent ; tire-moi de ma détresse. » (Ps 25.16,17)

ÉTAPES SUIVANTES

Lorsque la solitude se fait sentir, prenez-la au sérieux. Reconnaissez vos sentiments et cherchez des gens susceptibles de les respecter et de s’en occuper.

Admettez le problème. Il n’y a aucune honte à être seul. Être seul ne fait de personne un raté. Faites en sorte que le sentiment de solitude soit une incitation à penser et à agir de manières appropriées.

Examinez les causes. D’où vient la solitude ? Manque-t-il de gens avec lesquels établir des liens ? Ou est-il difficile d’établir des liens affectifs avec ceux qui font partie de votre vie ? Quelles peurs et quels obstacles vous empêchent de vous connecter avec vos semblables ? Cherchez-vous à établir des liens avec le bon type de gens – des gens capables de voir et d’apprécier qui vous êtes et ce qu’il y a en vous ?

Acceptez ce qui ne peut être changé. La vie est pleine de changements et de transitions. Aller de l’avant implique donc de laisser quelque chose derrière soi. Quitter son foyer, sa famille, ses amis, ses collègues et ses camarades de classe peut créer, certes, un sentiment temporaire de solitude. Apprenez à apprécier les nouvelles possibilités de connexion qui s’offrent à vous.

Changez ce qui peut l’être. Il est important d’avoir au moins une personne dans votre vie avec qui vous pouvez être ouvert. Ne recherchez pas la popularité ou l’attention, mais plutôt une véritable connexion. Impliquez-vous avec d’autres personnes dans un domaine qui vous intéresse, ou faites du bénévolat pour une cause en laquelle vous croyez.

Mangez avec vos semblables. Nous avons besoin de manger ensemble. Invitez quelqu’un chez vous ou au restaurant – c’est souvent là que les relations se forment et que les liens se tissent.

Si vous êtes en mesure de le faire, envisagez d’avoir un animal de compagnie. S’occuper de quelque chose d’autre que soi – nourrir un animal, le promener, le caresser, etc., surtout un chien qui recherche le contact – peut être une excellente solution. N’oubliez pas, cependant, que l’acquisition d’un animal de compagnie est un engagement à long terme et implique un tas de responsabilités.

Consultez un professionnel. Si vous ne savez que faire de manière proactive pour améliorer la qualité et la quantité des relations significatives, demandez l’aide d’un professionnel. Il est extrêmement important de parler à un médecin, un conseiller, un thérapeute, un psychologue, ou un psychiatre pour évaluer les problèmes éventuels de dépression.

À RETENIR

Même dans les pires expériences de la vie, on peut avoir l’assurance que Dieu travaillera de concert avec nous pour que quelque chose de bon se produise. Ne laissez pas la solitude vous paralyser ! Laissez-la plutôt vous pousser à l’action. L’expérience de la solitude peut vous pousser à rechercher une connexion plus profonde avec Dieu – une véritable expérience vécue de connexion avec Dieu.

Êtes-vous en proie à la solitude ? Si oui, cherchez ce que vous pouvez changer dans votre vie sociale, mais aussi dans votre vie spirituelle. Une véritable connexion est possible ! Si vous la cherchez, vous la trouverez. C’est là le profond désir de Dieu pour vous.


Torben Bergland est psychiatre et directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale