Les prières de la messagère du Seigneur

Méditations spirituelles 21/06/2022

Merlin D. Burt | Adventist World, mai 2022

Puiser profondément à la source d’eau vive

La Bible rapporte fidèlement les prières des patriarches et des prophètes tels qu’Abraham, Jacob, Moïse, David, Salomon, Jérémie, Pierre, Paul, et surtout celles de Jésus. La magnifique prière de Jésus dans Jean 17 en est un exemple. Ellen G. White était, elle aussi, une femme de prière. La prière était un élément vital de son expérience chrétienne.

Alors qu’elle était encore adolescente, Ellen a trouvé le courage de prier publiquement avec d’autres personnes dans la maison de son oncle à Portland, dans le Maine. Voici comment elle raconte cette expérience transformatrice : « Pendant ma prière, je fus déchargée du lourd fardeau que j’avais porté si longtemps, et la bénédiction divine descendit sur moi telle une rosée rafraîchissante. Je louai le Seigneur du plus profond de mon cœur »1. Son assurance et sa confiance en Dieu l’ont amenée à partager son témoignage avec d’autres adventistes qui attendaient avec impatience le retour imminent de Jésus.

UN TÉMOIGNAGE IMPRESSIONNANT

Dans les dernières années de la vie d’Ellen White, la prière est restée pour elle une composante indispensable de son expérience publique et privée. H. M. S. Richards Sr, fondateur du ministère de radiodiffusion The Voice of Prophecy, se souvient très bien d’une prière qu’elle a prononcée lors d’une réunion à Boulder, au Colorado – il n’avait alors que 15 ans : « J’étais assis à sa gauche, à environ, 4,5 mètres d’elle. L’estrade faisait environ 30 cm […] de hauteur. Elle avait une grosse Bible épaisse et prêchait, transmettant fidèlement le message de Dieu. » À la fin de son message, l’auditoire s’est agenouillé avec elle pour prier.

« C’est comme si je l’entendais encore ! Elle n’a pas dit “Notre Père”, mais “Oh, mon Père”. Et dès cet instant, ça a été une communion personnelle entre elle et son Père céleste. En l’espace d’une minute ou deux, une grande puissance a semblé s’emparer de cette réunion. Je n’étais alors qu’un jeune garçon […], et j’ai senti cette puissance au point de ne pas oser lever les yeux, de crainte de voir Dieu se tenir juste là, près d’elle. Elle parlait avec lui. Elle nous avait oubliés et était en présence du Seigneur. […] Une minute ou deux passèrent. On pouvait entendre l’auditoire pleurer, pleurer à chaudes larmes sur son péché. Ça a été un réveil extraordinaire – un réveil spirituel authentique – la manifestation de la toute-puissance de Dieu2. »

H. M. S. Richards y est allé ensuite d’une observation profonde : « Lorsqu’elle prêchait, Dieu la bénissait en tant que prédicatrice ; mais lorsqu’elle se mettait à prier, il l’honorait en tant que prophète devant le peuple. » Les prières publiques de la messagère du Seigneur ont apporté un changement puissant dans la vie de ceux qui priaient avec elle.

LES PRIÈRES D’ELLEN WHITE

Dans ses écrits, Ellen White se réfère souvent à la prière individuelle et collective. Dans ses archives, l’Ellen G. White Estate possède près de 40 prières d’elle, dont beaucoup ont été faites en relation avec une causerie ou un sermon. Plusieurs sont assez longues, comme celle que H. M. S. Richards a décrite.

En voici quelques extraits. Bien que ces prières contiennent un langage cultuel quelque peu archaïque, elles sont, en revanche, profondément personnelles et touchantes.

Lors d’une causerie matinale à la session de la Conférence générale de 1903, elle a prié ainsi : « Ô mon Père, mon Père ! Touche et soumets notre cœur. Nous désirons ce matin nous abandonner entièrement à toi. […] Viens, Seigneur Jésus, viens et prends-nous tels que nous sommes ; revêts-nous de ta robe de justice. Enlève nos péchés. […] Nous t’aimons, cher Sauveur ; tu sais que nous t’aimons. Nous voyons en toi des charmes incomparables. […] Dissipe les ténèbres, détourne les pouvoirs trompeurs de l’ennemi, et que ta voix, ton Esprit et ton amour pénètrent dans nos âmes3. »

Alors qu’elle priait lors d’une réunion en 1905, elle s’est exclamée : « Oh, mon sauveur, mon sauveur, qui est semblable à toi ? Personne, personne ne peut sauver parfaitement, sauf toi. Ce soir, nous nous donnons à toi4. »

Tandis qu’elle priait, son cœur soupirait après la bénédiction du Saint-Esprit. « Mon Père céleste, imprègne-nous de l’Esprit. Mon sauveur, fais reposer sur nous ton Esprit Saint. […] Viens, ô Colombe céleste, viens et dispose le cœur des personnes ici présentes aujourd’hui ! Nous voulons voir et sentir ta puissance transformatrice5. »

Il y a aussi quelques prières personnelles qu’elle a elle-même consignées. Elles sont touchantes et révèlent la profondeur de sa relation avec Dieu. Elles nous attirent vers le cœur de notre tendre Père, sauveur, et consolateur.

On peut lire dans son journal intime : « Je me suis réveillée à trois heures du matin. Je ressens profondément le besoin de confier mon âme impuissante à Jésus-Christ. Il est mon aide. Il est tout pour moi et est en tout. Sans l’aide du Saint-Esprit, mon âme se fond en eau6. »

Dans une lettre à son fils Edson, elle raconte comment elle a prié : « Seigneur, aide-moi ! Je suis déterminée à te confier mon âme impuissante. Satan est le destructeur. Christ est le restaurateur ! Telle est ta parole pour moi. Je vais m’efforcer de marcher dans la foi7. »

Pour moi, la prière publique la plus fascinante d’Ellen White est celle qu’elle a répétée à maintes reprises en parlant de Jésus et de son sacrifice pour nous. Lors de ses funérailles, le pasteur G. B. Starr a évoqué ses souvenirs de cette prière : « Je pense que je n’ai jamais entendu personne parler de l’amour pour Jésus, de l’amour personnel, comme Ellen White l’a fait. Plusieurs fois, dans de grandes congrégations, je l’ai entendue s’exclamer [dans sa prière] : “Jésus, je t’aime, je t’aime, je t’AIME !” Certains ici le savent, ils l’ont entendue, et cela a fait vibrer l’auditoire. Nous avons tous ressenti l’influence de cet amour pour Jésus8. »

Ces brèves réflexions sur la vie de prière et le ministère d’Ellen White nous ouvrent une fenêtre sur la réalité de la présence de Dieu dans sa vie et sur la façon dont le Saint-Esprit a œuvré à travers ses prières. « Prier, c’est ouvrir à Dieu son cœur comme on le ferait à son plus intime ami. […] La prière ne fait pas descendre Dieu jusqu’à nous : elle nous élève jusqu’à lui9. »

Puissions-nous trouver une relation de prière avec Dieu qui soit comme une eau vive pour nos cœurs desséchés et assoiffés !


1 Ellen G. White, Life Sketches of Ellen G. White, Mountain View, Calif., Pacific Press Pub. Assn., 1915, p. 38.
2 Transcription d’un souvenir vidéo enregistré ; Ellen G. White Estate, Inc.
3 Idem., 18LtMs, Ms 16, 1903.
4 Idem., 20LtMs, Ms 170, 1905.
5 Idem., 21LtMs, Ms 142, 1906.
6 Idem., 12 LtMs, Ms 177, 1897.
7 Idem., 10 LtMs, Lt 114, 1895.
8 G. B. Starr dans Ellen G. White, The Retirement Years, Appendix C, p. 216. 9 Ellen G. White, Vers Jésus, p. 142.


Merlin D. Burt, titulaire d’un doctorat, est directeur du Ellen G. White Estate, à Silver Spring, au Maryland.