L’éducation chrétienne : une échelle vers le ciel

Méditations spirituelles 19/11/2021

Comme elle était avancée en âge et qu’il n’était pas recommandé qu’elle reste seule, la grand-mère de Marie fut contrainte de venir s’installer chez son plus jeune fils. Dans son nouveau foyer vivait Marie, sa petite-fille de deux ans, une fillette très vive et intelligente. En peu de temps, petite-fille et grand-mère devinrent les meilleures amies. Amitié qui donna lieu à une solide éducation religieuse. Quand la grand-mère décéda, la semence avait été répandue dans la vie de Marie.

Plusieurs années après, le père de Marie entendit sa fille chanter et, surpris, il lui demanda où elle avait appris ce chant. « C’était le cantique préféré de grand-mère », dit-elle. Ceci est un petit exemple de ce que les choses apprises dans la petite enfance sont des facteurs contribuant à la formation, à l’insertion dans la société et à l’expérience spirituelle. Peut-être diriez-vous que c’est un cas exceptionnel. Mais prenons un instant pour analyser brièvement ce qu’affirment des théoriciens réputés de l’Éducation comme Piaget (1983), ou Erickson (2002) sur le développement de l’enfant et les âges fondamentaux où il se prépare à acquérir certaines habitudes souhaitables.

L’acquisition des habitudes

D’après les théoriciens de l’éducation, voici les âges auxquels s’acquièrent les différentes habitudes :

✓De 4 mois à 1 an : le sommeil, le contrôle de la faim et de la satiété.

✓  À 2 ans : le langage, la notion de l’espace et l’ordre.

✓  À 3 ans : l’obéissance.

✓  À 4 ans : l’observation et les horaires.

✓  À 5 ans : la distinction entre le bien et le mal. C’est le moment d’inculquer les habitudes religieuses.

✓ De 6 à 14 ans : âge clé qui décidera en grande partie du futur de l’individu.

Certains théoriciens considèrent qu’après 14 ans, il est très difficile d’inculquer de nouvelles habitudes aux jeunes et beaucoup plus difficile encore de changer celles qu’ils ont déjà. C’est ce que confirme l’esprit de prophétie quand il nous indique que c’est dans l’enfance et dans la jeunesse que l’esprit et le caractère sont le plus malléables. « Les habitudes contractées dans les premières années décident si un homme sera victorieux ou vaincu dans la bataille de la vie. » — Jésus-Christ, chap. 10, p. 81. C’est pourquoi Ellen G. White nous conseille : « L’éducation et la formation doivent commencer dans les premiers mois de l’enfance, car l’esprit est plus réceptif et les leçons plus facilement retenues. » — Child Guidance, chap. 3, p. 26. Il est primordial que chaque père et mère veille avec un soin particulier sur la formation spirituelle de leurs enfants, car c’est dans leur plus jeune âge que les vérités éternelles laisseront une impression sur leur esprit et détermineront en grande partie leur avenir.

Marie poursuivit ses études dans des institutions adventistes et aujourd’hui, elle témoigne du rôle crucial de la formation spirituelle anticipée au foyer et de l’éducation adventiste dans sa vie. Ses parents ont appliqué ce que le Seigneur indique par le biais de sa servante : « Parents, tuteurs, placez vos enfants dans des écoles où l’influence sera analogue à celle exercée dans l’école d’un foyer correctement dirigé. Des écoles où les maîtres conduiront les enfants pas à pas et dans lesquelles l’atmosphère spirituelle sera un parfum de vie pour la vie ». — Ibid., chap. 52, p. 303.

Les institutions éducatives adventistes

Dans les Écritures, nous lisons : « Oriente le jeune garçon sur la voie qu’il doit suivre ; même quand il sera vieux, il ne s’en écartera pas » (Proverbes 22.6). Nous utilisons ce verset assez souvent, mais je me demande si nous avons su l’interpréter dans le sens que Dieu a voulu lui donner. En tant que parents, le Seigneur nous demande d’enseigner à nos enfants le chemin qu’ils doivent suivre, car ces enseignements affectent profondément leur vie ici-bas et donc leur vie éternelle. Non seulement ce verset souligne l’éducation des enfants au foyer, mais il nous appelle aussi à réfléchir à toutes les étapes de la croissance et de la formation dans lesquelles nous pouvons inclure l’école. Il est important que l’instruction que reçoit l’enfant à la maison soit complétée par celle qu’il reçoit à l’école. Nous ne pouvons tenter de les dissocier sans en subir les conséquences.

J’ai moi-même entendu des parents adventistes dire : « Mon enfant vient avec moi à l’église tous les sabbats, le dimanche et, à l’occasion, le mercredi. Tous les matins, nous faisons le culte de famille. Je ne crois donc pas qu’il soit nécessaire de l’envoyer dans une institution adventiste et de dépenser tant d’argent ». En considérant que nous, les croyants, devons éduquer nos enfants pour le Seigneur et qu’il nous a donné des moyens pouvant nous y aider, comment ne pas les utiliser ? Les moyens auxquels je fais référence sont les institutions éducatives adventistes. L’esprit de prophétie nous rappelle que, en tant que parents, nous devons tout faire pour placer nos enfants dans la situation qui favorisera le mieux la formation du caractère que Dieu souhaite qu’ils développent. Il nous rappelle aussi notre devoir d’employer toutes nos fibres morales et spirituelles pour les sauver.

L’institution familiale, fondée depuis Éden-même, doit collaborer avec les institutions inspirées par le Seigneur pour la préparation de nos enfants. Voici quelques raisons pour lesquelles il doit en être ainsi :

✓ Les institutions éducatives adventistes ont pour but de protéger nos enfants de la dangereuse influence des milieux adaptés aux normes du monde.

✓  Les enseignants qui travaillent dans les centres éducatifs adventistes partagent nos croyances et attendent le retour du Seigneur.

✓  Dans nos institutions, nos enfants sont encouragés à faire des choix de vie et à rester fermes dans leurs principes et l’accomplissement de leur devoir.

✓  Nos enfants ont besoin d’aide, d’encouragement et de l’influence d’une religion bonne et sanctificatrice.

Une question de principes

Nos enfants et nos jeunes qui fréquentent des institutions non adventistes sont éduqués par des personnes dont les valeurs et principes diffèrent de ceux qu’enseigne l’Église qui se base sur la Bible. Pour le monde non chrétien, l’éducation est un processus par lequel on ne transmet que des connaissances théoriques, des outils pour vivre dans la société, des coutumes facilitant l’intégration et des comportements acceptés par la majorité. Or, parfois, toutes ces choses sont contraires aux principes de l’Évangile. À travers cette éducation, enfants et jeunes assimilent et acquièrent des attitudes et des façons de voir le monde éloignées des Écritures, voire contraires à la cosmovision que Dieu veut que nous ayons.

Ellen G. White précise que « nos idées en matière d’éducation sont trop étroites, trop limitées. Il nous faut les élargir et viser plus haut. La véritable éducation implique bien plus que la poursuite de certaines études. Elle implique bien plus qu’une préparation à la vie présente. Elle intéresse l’être tout entier et toute la durée de l’existence qui s’offre à l’homme. C’est le développement harmonieux des facultés physiques, mentales et spirituelles. Elle prépare l’étudiant à la joie du service qui sera le sien dans ce monde, et à la joie plus grande encore du vaste service qui l’attend dans le monde à venir. » — Éducation, chap. 1, p. 15.

Les événements indiquent qu’aujourd’hui, plus que jamais, chaque mère, père, tuteur, pasteur et enseignant doit accomplir de fervents efforts pour nos enfants. Nous devons choisir le lieu adéquat pour qu’ils puissent recevoir une instruction religieuse, apprendre à aimer Dieu et à être fidèles aux principes de droiture. Le Seigneur nous exhorte actuellement à ne pas nous associer aux infidèles « car quelle association y a-t-il entre la justice et l’iniquité ? Ou quelle communion entre la lumière et les ténèbres ? » (2 Corinthiens 6.14).

Dieu nous invite aujourd’hui à permettre à ses écoles de collaborer à la formation spirituelle et au salut de chacun de nos enfants. En pères et mères chrétiens, notre désir est d’aller au ciel avec nos enfants. C’est pourquoi demandons au Seigneur de les former dans ses écoles dès leur plus jeune âge, moment crucial pour leur enseigner à aimer Dieu et à prendre des décisions élevées. Notre précieux Sauveur nous appelle à prendre fermement position sur l’importance de l’éducation de nos plus jeunes pour l’éternité.


1. Jean Piaget, Seis estudios de psicología [Six études de psychologie], Seix Barral, Barcelone, 1984.

2. Sonia Abarca, Psicología del niño escolar [Psychologie de l’écolier], EUNED, 2007.

3. Erick H. Erickson, Childhood and Society [Enfance et société], W.W. Norton & Company, New York, 1983.

4. Paul H. Mussen, John Janeway Conger, Desarrollo de la personalidad en el niño [Développement de la personnalité chez l’enfant], Harper & Row, New York, 1969.


Par Faye Patterson, directrice adjointe de l’Éducation à la Division interaméricaine lors de la publication de cet article sur la revue L’ancien, 3 trimestre 2013, page 22 – 24.