Là où nous prions

Méditations spirituelles 18/09/2021

Septembre 2021 | Bill Knott | Adventist World 

« Pour ceux qui prient, chaque lieu peut être une église. »

Les galeries d’art ne sont pas souvent des lieux de dévotion, ou du moins, des lieux où l’on prie publiquement. Les peintures soigneusement sélectionnées sont généralement des rappels du drame intense de la vie humaine, avec ses rires, ses tragédies et ses douleurs. Nous admirons le génie de l’artiste, la maîtrise de l’ombre et de la lumière, l’audace d’une palette de couleurs, la représentation intime d’un visage humain. L’art que nous, êtres humains, créons est un signe que nous avons existé, que nos vies, nos actes et nos rivalités ont tous compté dans la poussière du temps. Même l’art religieux le plus sublime célèbre souvent notre réponse humaine à Dieu.

Mais un jour est venu où ma visite dans une galerie m’a amené à la prière. Une exposition à Washington D.C. présentait l’œuvre de Thomas Cole, un peintre américain du 19e siècle. Des annonces ont paru dans les médias locaux et nationaux, faisant allusion à ce que les critiques ont appelé la « transcendance » – soit un aperçu de ce qui ne commence pas avec l’humanité et ne se termine pas par des résumés des réalisations humaines.

Pour une fois, les promesses des médias n’ont pas déçu. Outre l’impressionnant héritage de Cole centré sur la région géographique que je considère comme mon « chez moi », je me suis retrouvé intrigué par un artiste qui a saisi ce qui a échappé à des centaines d’autres individus bourrés de talents : « Toute chair est comme l’herbe, et toute sa gloire comme la fleur de l’herbe. L’herbe sèche et la fleur tombe » (1 P 1.24).

Dans les vastes paysages des montagnes de Catskill et de Berkshire, dans le nord-est des États-Unis, peints par Thomas Cole, j’ai souvent eu du mal à trouver des figures humaines. Dans certaines peintures, un seul et minuscule être humain apparaît, éclipsé par l’imposante réalité d’un monde qu’il n’avait pas créé et qu’il ne pouvait pas contrôler. Dans une autre, seuls des outils humains – le chevalet et les pinceaux de l’artiste – apparaissent, comme s’il devait battre en retraite devant des forces infiniment plus grandes que lui. L’histoire de la vie humaine, telle qu’imaginée par Cole, se voit sur la toile de l’œuvre vaste et sublime de Dieu. Il n’y a pas lieu de se vanter des batailles gagnées, du pouvoir politique exercé, ni même de la piété humaine. « Quand je contemple les cieux, ouvrage de tes mains, la lune et les étoiles que tu as créées : Qu’est-ce que l’homme, pour que tu te souviennes de lui ? Et le fils de l’homme, pour que tu prennes garde à lui ? » (Ps 8.3,4) *

Et alors, j’ai prié – debout, et sans lever les mains – mais avec ce langage silencieux dans lequel nous parlons le plus honnêtement à Dieu. J’ai prié pour connaître ma vraie taille – un grain de poussière animé dans des galaxies innombrables gouvernées par le Dieu qui m’aime encore et toujours.

Nous trouvons Dieu là où nous le cherchons, et pas seulement là où nous l’attendons. Les croyants ne limitent pas leur adoration ou leur prière au temps passé seul avec Dieu le matin ou au culte public dans une église. Dieu nous rencontre dans le quotidien de l’éducation des enfants, de la construction des maisons, de l’utilisation des médias, des relations avec les amis.

Nous prions pour une plus grande attention, en harmonie avec l’Esprit, afin d’entendre « ce que l’Esprit dit aux églises » (Ap 3.22). Nous prions pour que nos sens émoussés soient éveillés au Dieu qui est constamment à notre recherche.


* Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910.